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En analysant les températures enregistrées sur le mois d’avril, des amplitudes thermiques de plus de 15°C sont observées entre le 8 avril et le 15 avril : ces écarts de températures importants conditionnés à un manque d’eau ont engendré des symptômes climato-physiologiques dans certaines parcelles de la région.
Figure 1 : températures minimales et maximales enregistrées entre le 1er avril 2015 et le 28 avril 2015 – Station de Caen Carpiquet (14)
Deux types de symptômes sont observés :
• Taches jaunes ovales, plus ou moins allongées dont le centre ou les bords se nécrosent (brun), sur plusieurs étages foliaires (F3 et F4) et sur l’ensemble de la parcelle.
• Ponctuations brunes sur les étages foliaires supérieurs (F3 et F4).
Face à ces phénomènes, un traitement fongicide n’est d’aucune utilité.
Photos 1 à 3, ponctuations ou taches jaunes, allant parfois jusqu’à la nécrose mais sans fructifications : réaction climato-physiologique.
Photos 4 et 5, ponctuations brunes mais sans fructifications : réaction climato-physiologique
Attention, ne pas confondre les symptômes physiologiques avec une maladie.
Voici quelques recommandations pour effectuer le bon diagnostic.
Regarder les plantes de bas en haut et observer tous les étages foliaires
Dans le cas de la septoriose ou de l’helminthosporiose (souvent diagnostiquées à tort), la maladie progresse du bas vers le haut avec un gradient d’intensité décroissant du bas vers le haut. L’ensemble des étages inférieurs est touché, les taches évoluées finissement par converger.
Figure 2 : Techniques d’observation des plantes
Lorsqu’il s’agit de symptômes physiologiques :
• Ce sont surtout sur un ou deux étages foliaires concernés (les organes jeunes au moment des écarts de températures).
• Les vieilles feuilles ne sont généralement pas touchées.
• Un traitement phytosanitaire à ce stade a pu accentuer les symptômes.
Observer les taches les plus évoluées pour déceler d’éventuelles fructifications
• Ce n’est pas de la septoriose si l’on n’observe pas de pycnides (points noirs) sur les taches les plus évoluées.
Photo 6, présence de pycnides sur les taches les plus évoluées : septoriose
• Ce n’est pas de l’helminthosporiose si l’on n’observe pas de conidies d’Helminthosporium, qui sont très grosses et ressemblent à des poils rayés de noir (observable à la loupe binoculaire uniquement). Rappelons que cette maladie est très fortement liée au système de cultures : non labour et forte présence de résidus pailleux au sol + variété sensible. Si ces conditions ne sont pas réunies, il y a très peu de probabilité de l’observer.
Photo 7, fructifications d’helminthosporiose : conidies = poils noirs visibles à la loupe binoculaire