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Biocontrole et protection des plantes, la course à l’échalote de l’UIPP

Les industriels phytopharmaceutiques de l’UIPP sont pleinement engagés dans la transition agro-écologique de l’agriculture. Mais la recherche de solutions alternatives aux produits conventionnels est sous l’emprise de la réglementation environnementale et de nouvelles interdictions de substances actives. Le pas de temps de la recherche n’est pas celui de la réglementation.

Plus de 50 % des produits de biocontrôle disponibles en France sont proposés par les 19 entreprises adhérentes à l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP). L’autre moitié est fabriquée par les sociétés de l’International biocontrol manufacturers association (IBMA). Cette association a été créée en 1999 pour soutenir le développement du bio-contrôle en France. Ses adhérents représenteraient 90 % du marché du bio-contrôle en France, selon l’IBMA. Mais une dizaine de sociétés sur les 45 membres de l’association est aussi adhérente à l’UIPP.

Cette dernière affirme s’inscrire complètement dans son époque en promouvant des produits de biocontrôle. Toutefois, l’UIPP éprouve un certain sentiment d’impuissance de ne plus pouvoir mettre à disposition des agriculteurs, des produits dorénavant interdits, alors qu’il n’existe encore aucune solution alternative efficace pour les remplacer.

Selon l’organisation industrielle, l’absence de traitements efficaces compromet la production agricole et la santé des hommes.

« La baisse forcée de produits de protection des plantes conduit à renier ce qu’ils ont apporté à l’agriculture française depuis cent ans, déplore l’UIPP. Leur utilisation a au moins autant contribué à l’accroissement de la production agricole que celle des engrais ». Sans le recours aux produits de protection des plantes, 40 % des récoltes seraient perdues.

L’emploi de ces produits a considérablement évolué en trente ans. Année après année, les agriculteurs ont réduit considérablement les quantités employées sans perdre pour autant en efficacité, bien au contraire. En grammes, les formulations des produits épandus sont négligeables.

L’UIPP déplore que la France fasse cavalier seul dans l’Union européenne en matière de réglementation de produits phytosanitaires, « jusqu’à ne pas avoir la même définition du bio-contrôle que ses voisins ».

En attendant, le rythme d’interdiction des substances actives est plus rapide que la mise sur le marché de nouveaux produits. Le pas de temps de recherche n’est pas celui de la réglementation. Il faut 10-15 ans pour mettre au point un nouveau produit et le commercialiser, un simple décret pour l’interdire !

Par ailleurs, les coûts de découverte et de développement ont été multipliés par deux en 10 ans. Et les industriels, qui investissent 10 % de leur chiffre d’affaires, craignent à tout moment une nouvelle réglementation n’interdit in fine le produit élaboré.

Pourtant de nouveaux produits devront être créés tant qu’il y aura des maladies et des parasites à éradiquer. Le point annuel sur les bio-agresseurs des cultures en France, dressé par l’UIPP, montre que les plantes ont été agressées de toutes parts. De nouveaux insectes et maladies ont émergé.

La Drosophila suzukii va se répandre dans les vergers de cerisiers puisqu’il n’existe plus de produit autorisé pour l’éradiquer. Le diméthoate est interdit et il n’existe pas de produits de substitution.

La course à la baisse des produits phytosanitaires est conduite en dépit du bon sens déplore l’UIPP.

Les solutions aujourd’hui proposées et autorisées sont plus onéreuses et moins efficaces. Elles aboutissent à des résultats contraires à ceux recherchés, à savoir la baisse de la consommation d’intrants. Or des traitements inefficaces, avec des substances actives inappropriées, renforceront leur virulence.

Les néonichotinoides sont remplacées par plusieurs épandages de produits sur les plantes. La fin du glyphosate nécessitera plus de travail mécanique du sol pour le désherber et donc plus de gasoil.

Quoi qu’entreprennent les industriels de l’UIPP, les avancées sur la recherche sont inaudibles auprès des consommateurs si elles sont annoncées par l’organisation professionnelle.

Communication autour de la Cité itinérante du siècle vert

Aussi l’UIPP gère sa politique de communication sous l’égide « Cité du siècle vert », appelée à devenir « Cité itinérante du siècle vert » puisqu’elle doit désormais se déplacer en régions. En effaçant toute dimension phytopharmaceutique, elle montre les énormes progrès réalisés en matière de protection des plantes.

Dans les salons grands publics, le stand « Cité du siècle vert » informe et explique pourquoi les plantes doivent être protégées. L’organisation des industriels a pour cela recours à tous les outils de communication (vidéo, animation de stands, réseaux sociaux etc.) pour toucher tous les publics, jeunes ou moins jeunes.

« Cet évènement est entièrement dédié aux 100 ans d’évolutions passés et aux solutions du futur de la protection des plantes », explique l’organisation industrielle.

Sous l’égide « Cité du siècle vert », l’UIPP rend ainsi audibles et crédibles les activités industrielles de ces membres. Et le succès est au rendez-vous. L’organisation a dorénavant les moyens de démontrer que les solutions phytopharmaceutiques des industriels répondent aux exigences d’écologisation des pratiques agricoles des consommateurs.

 

Ci-dessous, photo prise lors de la conférence de presse annuelle de l’UIPP, Nicolas Kerfant, président, au micro, avec à ses côtés la directrice Eugénia Pommaret.

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