La variété de lin d’hiver Anthocya, sélectionnée par Laboulet, fait son entrée dans le catalogue officiel 2023. Cette nouvelle génétique, caractérisée par une excellente résistance aux stress abiotiques, favorise la diversification de l’offre de semences à disposition des producteurs sur le marché. De quoi participer au défi d’atteindre le seuil des 50 000 hectares de lin oléagineux qui permettrait à la France de ne plus dépendre des importations en la matière. Après un pic à plus de 37 000ha en 2021, les estimations pour 2023 tablent sur une sole de 22 000 à 25 000 hectares selon les sources.
Pour rappel, le lin présente des atouts pour une démarche d’agroécologie. Insérée dans les rotations, cette culture rompt le cycle des ravageurs, enrichit naturellement le sol et améliore ainsi le rendement de la culture suivante.
La variété de lin d’hiver, demi-tardive, Anthocya bénéficie d’une forte productivité. Elle se distingue en effet par sa capacité d’adaptation aux variations de conditions de production avec une bonne résistance aux stress abiotiques, même élevés, ainsi qu’à la verse. Cette robustesse assure les producteurs d’un rendement régulier d’une campagne sur l’autre.
La qualité de la graine oléagineuse résiste elle aussi aux aléas climatiques. Très riche en huile, avec une teneur de 44,4%, elle affiche un bon équilibre d’acides gras essentiels omégas. « Elle présente notamment un fort taux d’acide linolénique 57,7% », précise Patrice Laboulet, directeur général de la société semencière éponyme. Anthocya convient à des utilisations alimentaires comme à l’industrie de l’alimentation animale. L’aptitude au décorticage de ses graines et leur pressabilité se révèlent très bonnes.
La variété doit son nom à une particularité physiologique : les feuilles et tiges se colorent d’un pigment rouge marqueur de résistance, l’anthocyane. Elle est synthétisée lorsque la plante active sa stratégie de défense en cas d’exposition au froid ou au chaud. Son apparition prouve donc que la plante s’est adaptée aux conditions et va poursuivre son développement normal. « En raison de l’aspect atypique de la plante, rougeâtre et branchue, la variété a d’ailleurs failli être mise de côté sans être investiguée », confie Patrice Laboulet. Les graines conservent pour leur part leur couleur marron.