Damien, Philippe et Pierre-Louis Dolo, 4ᵉ génération d’éleveurs-entrepreneurs à Magoar, dans les Côtes-d’Armor.
De la suite dans les idées, la famille Dolo n’en manque pas. À la tête d’un troupeau de 100 vaches laitières et d’un atelier de production de volaille de chair sur 4 000 m², les frères Philippe et Pierre-Louis Dolo, associés à leur cousin Damien, ont vu il y a 5 ans tout le potentiel à tirer des effluents d’élevage.
Leur méthaniseur fournissant de l’électricité et aussi de la chaleur, la famille Dolo a investi dans un séchoir en prestation de services, en particulier pour commercialiser du fourrage de haute qualité. « Nous séchons l’herbe en vrac ramassée à l’autochargeuse, précise Pierre-Louis Dolo, et nous la pressons à poste fixe pour la commercialiser. Nous séchons aussi des sciures qui sont utilisées en élevage avicole ».
« Nous sommes, depuis longtemps, une entreprise de travaux agricoles familiale », explique Philipe Dolo. « Quand une nouvelle technique nous intéresse, nous nous donnons le temps de la tester chez nous ». Citons le semis en techniques culturales simplifiées, largement adopté dans le voisinage. La SNC Dolo ne dispose d’aucune charrue, mais de deux semoirs traînés de 6 m à double distribution. Cette caractéristique permet d’ajouter à la rapidité du semoir (jusqu’à 30 ha/jour) le bénéfice des associations d’espèces, comme la féverole en faveur de la bonne implantation du colza.
« Nous pensons que l’élevage laitier de demain doit être aussi autonome que possible, poursuit Pierre-Louis. Un exemple concret ? Nous développons l’injection de nos digestats avant les semis de maïs au moyen d’un strip-till attelé à nos tonnes à lisier. En un seul passage, nous apportons des fertilisants et préparons le passage du semoir ».
Philippe Dolo en est persuadé : en plus d’apporter de l’azote rapidement disponible, les digestats jouent un rôle sur la vie biologique des sols. « Nous n’aurions pas pu simplifier les préparations du sol et les semis sans des sols vivants et sans préserver les vers de terre. C’est aussi la raison pour laquelle nous sommes vigilants à ne pas tasser les parcelles en intervenant sans tenir compte des conditions ».
Certains pointent du doigt les potentiels effets toxiques des digestats sur la vie du sol. L’experte Sabine Houot, d’Inrae, fait le point : « Comme ils sont très riches en azote ammoniacal (tout comme les lisiers), ils peuvent effectivement avoir un effet toxique sur les vers de terre, notamment l’hiver lorsque le sol est très humide et que les vers de terre sont en surface. Mais les comptages que nous avons réalisés montrent que cette population touchée ne représente que 1 à 2% de la population totale. Cette perte est d’ailleurs compensée par l’augmentation de la teneur en matière organique dans le sol par le digestat, qui fait augmenter le nombre de lombrics sur la durée par rapport à une parcelle qui ne serait fertilisée qu’avec des éléments minéraux ».
La pression de gonflage est un facteur d’économies de carburant
Afin de diminuer votre facture de GNR, plusieurs pistes existent. L’utilisation optimale de la puissance en est une, car faute d’outils suffisamment larges, on bute systématiquement sur des consommations à l’hectare excessives. L’ajustement de la pression de gonflage des pneumatiques est une autre voie d’économies à surtout ne pas négliger. « Lorsque nous mettons toutes les préconisations bout à bout, nous retenons une diminution moyenne de la consommation de 15 à 20% sur une utilisation globale annuelle », écrivait récemment Cédric Parapel, conseiller spécialisé agroéquipement en Corrèze.
Déterminer la bonne pression d’un pneumatique
Dans un premier temps, il faut déterminer la charge que supporte chacun des essieux du tracteur. Dans un second temps, il est nécessaire de mesurer les distances entre les différentes charges (masses, outils attelés) et les essieux du tracteur. Cette tâche a été simplifiée par Trelleborg Wheel Systems au travers de l’application TLC (Trelleborg Load Calculator) qui permet de paramétrer chaque outil une fois pour toutes et d’accéder aux préconisations de gonflage du manufacturier.
Jusqu’à 35% de GNR en moins au transport
| Transport (essai à 7,5 km/h) | Pression à l’avant | Pression à l’arrière
| Tracteur |1.1 bar | 1.4 bar
| Benne | 2 bars
| Consommation | 8.3 L/heure
| Tracteur | 1.6 bar | 1.8 bar
| Benne | 3.2 bars
| Consommation | 12.8 L/heure
Ces techniques culturales innovantes se sont accompagnées de puissances de traction élevées, mais bien dimensionnées pour les tonnes à lisier et leurs outils d’enfouissement. Ainsi, le plus récent et plus gros tracteur de la SNC Dolo, est un Fendt 942 Vario qui compte déjà 1 800 heures. Il est équipé de pneumatiques TM1060 Trelleborg de dimensions VF 750/70R44 à l’arrière et VF 650/60R38 à l’avant. Le dispositif embarqué Fendt Variogrip permet au chauffeur de moduler sa pression de gonflage entre 0.8 bar au champ et 2.2 bars sur route. La tonne à lisier Samson à double essieu attribuée au Fendt 942 est dotée d’un dispositif similaire. « Pratiquement tous nos tracteurs sont équipés de pneumatiques Trelleborg à grand volume d’air et d’un système de télégonflage. Nous nous y retrouvons en capacité de traction, en respect des sols et aussi en longévité face aux usures routières », assure Damien Dolo. La SNC Dolo tenait aussi à nous exprimer sa reconnaissance envers son revendeur de pneumatiques, Simon Pneu Guingamp. « Ils sont réactifs à nos soucis et leur équipe est bien formée, il faut savoir le reconnaître ! », précise Philippe Dolo au moment de repartir.
Parc matériel
Geoffroy Gillot