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A chaque flore du maïs, sa stratégie de désherbage

Le maïs est particulièrement sensible à la concurrence des adventices en début de cycle. Pour ne pas entamer son capital rendement, ni augmenter le stock semencier, le désherbage doit être réussi.

® D.R.

« A part les situations où la pression est faible et la levée des adventices groupées, les stratégies en deux passages sont, en général, les plus efficaces pour contrer des flores variées et des levées échelonnées », recommande Valérie Bibard, spécialiste du désherbage du maïs chez Arvalis.

Si les conditions s’y prêtent et, notamment, en présence de graminées, il faut privilégier un désherbage en prélevée, qui permet d’agir sur des infestations précoces.

Face à une flore simple et à une pression modérée, le désherbage peut être effectué soit en prélevée avec un herbicide à large spectre (isoxaflutole, pendiméthaline, Adengo Xtra en association avec un chloroacétamide), soit en post levée précoce, 1 à 3 feuilles du maïs, avec un produit racinaire associé à un ou des produits foliaires (tricétone, sulfonylurée) si quelques adventices ont commencé à lever.

Sur une flore plus complexe, avec des graminées estivales et des dicotylédones, la sécurité passer par une stratégie pré et post-levée avec une pré levée axée sur les graminées avec un chloroacétamide, puis un 2e passage, axé sur le contrôle des dicotylédones et des relevées de graminées.

Un désherbage tout en post-levée est possible, en l’absence de graminées. Il se fera avec deux passages, par exemple tricétone et sulfonylurées à large spectre. Il faut veiller à positionner le premier passage sur des adventices jeunes pour avoir le temps de faire un rattrapage, sur une seconde séquence de levées.

Récemment, ont été mises en marché plusieurs innovations de post-levées avec des premix comme Kaltor ou Rinidi WG. « Ces premix sont faciles d’utilisation et contribuent à baisser l’IFT mais ils ne permettent pas un choix des molécules sur-mesure. Pour avoir un désherbage pleinement efficace, il est préférable de faire ses propres associations de molécules, avec des quantités adaptées, en fonction de la flore de chaque parcelle », recommande Valérie Bibard.

Des nouveautés

Rinidi WG, de l’indien Sharda, nouveau venu sur le marché européen, est une alliance de dicamba, nicosulfuron et rimsulfuron. Cet anti-vivace est efficace contre liserons, renoncules, rumex. Il agit également sur les annuelles difficiles comme laiterons ou mercuriales.

Equip, de Bayer, contient du foramsulfuron et de l’isoxadifen-ethyl, ce qui lui apporte un large spectre face aux graminées et dicotylédones, classiques et difficiles, en post-levée. Efficace sur sétaire et dicotylédones, il est à utiliser en association avec une tricétone, comme Danéva pour renforcer l’efficacité sur graminées. Ce produit est facile d’utilisation car utilisable tous les ans avec une ZNT de 5 m pour l’ensemble des parcelles.

Kaltor, de Philagro, associe dicamba et nicosulfuron. « Ces deux matières actives se complètent bien pour agir contre vivaces et graminées », souligne Anne Giroud, responsable marketing. Cet anti-vivace a un spectre complémentaire sur graminées et dicotylédones. Il est efficace sur liseron, renoncules, sorgho d’Alep et annuelles difficiles. Utilisable de 2 à 8 feuilles, sa fenêtre d’intervention apporte de la souplesse, souvent nécessaire pour un bon positionnement à la fois sur des graminées jeunes et des vivaces développées, condition indispensable à une efficacité satisfaisante.  

Bientôt la fin pour le bromoxynil

La campagne 2020 devrait être la dernière occasion d’utiliser les stocks de produits contenant du bromoxynil. En effet, bien qu’à ce jour aucun décision ne soit prise, il est probable que la molécule ne sera pas ré-approuvée au niveau européen ce qui entrainera le retrait des AMM des produits à base de bromoxynil (Emblem Flo, Auxo par exemple) dans un avenir assez proche.   

C.J.

 

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