Située en bord de mer dans un climat doux, l’ETA Pellen commence les semis de céréales à la mi-novembre. Pour que les parcelles soient implantées dans les temps, les deux associés de l’entreprise se sont équipés de quatre charrues Kuhn Vari-Master, dont le récent modèle L.
C’est sur la commune de Plouvorn au sein de la bande littorale à l’est de Morlaix, sur la pointe finistérienne, que se situe le siège de l’entreprise Pellen. Cette situation géographique particulière a un impact direct sur le parc matériel de l’entreprise. L’ETA compte pas moins de 4 charrues et autant de combinés de semis pour intervenir à l’automne sur une période très courte. Sébastien Pellen, qui dirige l’entreprise avec son frère Dominique, précise que les semis de céréales démarrent idéalement autour du 10 novembre sur ce secteur tardif situé à 15 km de la mer. « Il gèle moins ici que dans les terres. De ce fait, nous nous sommes aperçus que les céréales d’hiver implantées avant cette date avaient un risque de suivi phytosanitaire plus compliqué » analyse le breton. Un constat qui se confirme lors de la moisson. Généralement les premières parcelles moissonnées, qui ont aussi été les plus précocement implantées, affichent des niveaux de rendement inférieurs au reste de la récolte. « Il faut trouver le bon équilibre pour ne pas démarrer trop tôt, sans pour autant être coincé par la météo. De ce fait, nous sommes suréquipés pour le semis d’automne » souligne Sébastien Pellen. L’organisation des chantiers est également impactée par ce timing serré. Dans l’idéal, les dirigeants planifient les prestations pour que charrues et combinés de semis ne se retrouvent pas dans le même champs en même temps. « Parfois, il n’y a pas le choix, les jours entrecoupés d’averse, le chauffeur du semoir doit suivre de près la charrue pour éviter qu’une parcelle labourée soit mouillée avant le semis. Mais ce sont des situations qui génèrent des pertes de temps car les chauffeurs se gênent inévitablement » insiste l’entrepreneur finistérien. Il reste également prudent concernant les situations où deux charrues travaillent en train dans une parcelle. Même si cela n’est jamais arrivé au sein de l’ETA, il craint « une erreur d’inattention avec le pneu du deuxième tracteur qui se retrouve sur la charrue devant ».
Sébastien Pellen dirige l’ETA Pellen avec son frère Dominique. Il est ici devant la charrue Vari-Master L
La charrue 5 corps sert d’appoint lorsqu’il faut augmenter la cadence des chantiers ou pour les parcelles trop humides.
Pour autant, les faibles épisodes de gel ont aussi des avantages. Ils ont permis le développement de cultures légumières dans ce bassin de production. « Ici, les agriculteurs cultivent essentiellement de l’orge pour que les parcelles soient libérées dans le courant de l’été pour l’implantation des légumes ». Résultat, les charrues de l’entreprise tournent
pour les cultures d’hiver et celles de printemps, mais aussi entre début juillet et mi-août avant l’implantation des choux. « Par contre les demandes des clients peuvent être spécifiques. Par exemple, ils ne plantent pas les bouts » rapporte l’entrepreneur.
Dans certaines situations les charrues se suivent dans la même parcelle, mais les dirigeants préfèrent éviter cette configuration
Un parc de charrues rouges
Pour les prestations de labour, l’ETA Pellen possède 4 charrues dont une de cinq corps et trois de six corps. « La cinq corps sert d’appoint quand il y a beaucoup de chantier simultanément ou quand il faut passer dans une parcelle très humide » explique Sébastien Pellen. Les quatre outils sont couleur rouge Kuhn. Si historiquement l’ETA était équipée Kverneland, les dirigeants ont renouvelé le parc avec des outils du constructeur alsacien à partir de 2010, séduit par le système de roue hydraulique. Pour autant, ils restent attentifs aux innovations du marché, comme en témoigne la charrue d’essai Kverneland dans la cour de l’entreprise.
Actuellement deux des charrues six corps et la cinq corps présentes sur l’ETA sont des modèles Vari-Master 153. La quatrième et dernière arrivée et une nouvelle Vari-Master L. Ces quatre charrues correspondent bien aux attentes de l’ETA Pellen dont les clients demandent des labours entre 25 et 30 cm. « Par exemple, nous avons un client qui a des terres très lourdes et qui insiste pour avoir un labour profond » témoigne Sébastien Pellen. Elles ont également l’avantage de pouvoir être tirées par les
tracteurs Fendt de la série 700 dont est équipée l’entreprise. Mais le principale atout de ses modèles aux yeux des deux entrepreneurs bretons repose sur la roue hydraulique. Cet équipement leur permet de réaliser des fossés effacés de la manière la plus efficace possible. « C’est vraiment un critère important pour notre clientèle qui fait des légumes. Les échalotes sont plantées en février/mars. S’il y a un fossé du fait du labour, l’eau va s’accumuler, or les échalottes ne supportent pas l’eau, sinon elles pourrissent. » détaille-t-il. Les fossés effacés représentent également un confort non négligeable pour les semis de céréales. Autre avantage de la roue hydraulique de chez Kuhn, « elle ne déborde pas
exagérément » selon les dires du dirigeant breton. Cette caractéristique permet de labourer au plus près du bord du champs. « Souvent les constructeurs pensent à la performance de la charrue une fois qu’elle est sur la ligne. Mais dans notre secteur, les parcelles font en moyenne 2ha et souvent elles sont très découpées. C’est primordial de pouvoir passer
au plus près du bord » insiste-t-il. L’entrepreneur apprécie également le réglage hydraulique du troisième point « car la roue ne suffit pas pour se remettre comme il faut ».
La Vari-Master L est la dernière arrivée de la flotte de charrue de l’ETA Pellen.
Les premières impressions sur la Vari-Master L
Arrivée depuis une petite semaine au sein de l’ETA, la Vari-Master L tourne déjà à plein régime pour terminer les semis d’automnes. Sébastien Pellen explique que c’est le positionnement dans la gamme qui a séduit les entrepreneurs pour cet investissement. « Cette charrue est sur un gabarit pas trop lourd. Ce n’est pas une 183. L’avantage c’est qu’il est possible de laisser les tracteurs de la gamme 700 devant, comme pour la 153. Par contre, nous avons lesté à 1,8 tonnes, contre 1,5 tonnes pour les 153 » décrit-il. Pour autant elle répond aux exigences de l’ETA pour le labour d’été dans les parcelles de légumes. Durant cette période, la terre est dure. Il faut une charrue un peu plus lourde avec une bonne pointe. « De fait, elle devrait être plus robuste. La fusée est plus grosse et
l’embiellage également » souligne-t-il. Autre évolution, avec un système d’accroche par l’intérieur plutôt que par l’extérieur, la roue hydraulique est encore plus proche du bâti. Cette caractéristique permet de labourer vraiment près du bord de la parcelle
avec le dernier corps.
« Par contre, il est possible que la roue s’abiment plus vite que sur la 153 car elle est moins protégée par le bâti. Je ne pourrais évaluer la fiabilité qu’à l’usage. On verra s’il y a plus de crevaison » nuance Nicolas Florac, le chauffeur de l’ETA qui a pris en main la charrue. Après cette première semaine d’utilisation, ce qu’il apprécie particulièrement c’est le vérin unique pour les retournements. « Sur les 153, il y a deux vérins. Il fallait toujours vérifier et corriger légèrement la profondeur » se souvient-il. Autre ressenti pour le conducteur d’engin de l’ETA Pellen, il n’arrive pas pour le moment à attendre la profondeur qu’il souhaite. « Dans le champs, il n’y a pas de problème. Mais quand je fais le tour de la parcelle, généralement je vais plus profond. Là je n’arrive pas à atteindre la même profondeur qu’avec les 153 » explique-t-il. Mais Nicolas Florac le reconnaît, peut-être est-ce un réglage qu’il ne maîtrise pas encore.
Nicolas Florac livre ses premières impressions après une semaine d’utilisation de la nouvelle charue.
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