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Céréales, des conditions climatiques favorables à la valorisation des deuxièmes apports d’azote

Dans la majorité des secteurs, les apports réalisés fin mars / début avril ont été bien valorisés grâce à une pluviométrie suffisante dans les jours suivants.

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Cette année, les deuxièmes apports d’azote ont été réalisés en moyenne entre fin mars pour les semis les plus précoces à début avril pour les semis plus tardifs (en moyenne entre le 22 mars et le 7 avril). Contrairement à l’année dernière, les apports azotés ont globalement été bien valorisés avec 15 mm de pluies dans les 15 jours suivant l’apport, sauf pour quelques apports plus tardifs d’avril dans certains secteurs (figures 1 et 2).


Figures 1 et 2 : cartes des pluies
Attention les échelles sont différentes sur les 2 cartes


Les conditions sont donc favorables à l’emploi d’un outil de pilotage pour positionner et ajuster au mieux la dose du dernier apport d’azote. Un diagnostic du statut azoté des plantes durant la sortie de la dernière feuille permettra de prendre en compte les apports antérieurs ainsi que les effets des conditions climatiques durant la montaison.

Un potentiel au stade épi 1 cm non limitant

Cette année, les azotes absorbées estimées au stade épi 1cm sont (très) élevées, supérieures à la moyenne. Les peuplements au stade épi 1 cm traduisent une forte densité de végétation avec en moyenne autour de 800 tiges/m2, seuil supérieur à l’optimum. La période plus sèche du 1er au 20 avril, va accentuer la régression de talles sans conséquence sur le rendement final au vu de la pluviométrie de ces derniers jours.


Figure 3 : données météorologiques journalières – Mons en Chaussée (Somme)

Positionner le dernier apport d’azote entre la sortie de la dernière feuille et le gonflement

Les estimations des modèles physiologiques d’Arvalis – Institut du végétal au 27 avril indiquent l’arrivée du stade DFE entre début mai pour les parcelles les plus précoces au 10-12 mai pour les parcelles les plus tardives.

Du point de vue de la dynamique de nutrition des blés, on observe souvent des besoins réels en azote à partir du stade « dernière feuille ». Un apport trop précoce (au stade 2 nœuds) va alimenter des tiges qui ne monteront pas à épi ou qui feront très peu de grains (consommation de luxe).

Un apport au stade dernière feuille étalée permet de valoriser à la fois le rendement et la protéine. Rappelons qu’un outil de pilotage permettra de dépasser la dose totale prévisionnelle avec un enjeu de 40 U supplémentaires à dernière feuille permettant de gagner jusqu’à 4,4 quintaux et 0,7 points de protéines.

Non, il ne fait pas plus sec au moment du dernier apport d’azote

Contrairement aux idées reçues, les apports d’azote réalisées au stade dernière feuille (fin avril à mi-mai) bénéficient en générale de conditions climatiques favorables à leur valorisation (cumuls de pluie). La probabilité d’observer plus de 15 mm de pluies dans les 15 jours suivant l’apport est en effet plus importante au mois d’avril et de mai qu’au mois de mars (figure 4). Concernant les formes d’azote disponible, préférez les formes solides (ammonitrate, NexenTM/NelixTM, Utec®46), garantes d’une bonne valorisation de l’azote, en rendement comme en protéines.


Figure 4 : analyse fréquentielle sur 20 ans de la probabilité (en %) de cumuler 15 mm de pluies dans les 15 jours suivant un apport d’engrais azoté

(Postes météo : Meteo-France, SRPV, Cetiom, INRA, Arvalis – Institut du végétal).

Anne-Sophie COLART, Thierry DENIS, Elodie GAGLIARDI (Arvalis – Institut du végétal)

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