De plus en plus utilisés, les adjuvants optimisent l’efficacité des herbicides en affinant ses caractéristiques physiques et chimiques aux besoins de chaque parcelle.
En 2018, 61 % des adjuvants ont été utilisés avec des herbicides. Huiles et mouillants sont un marché en progression. « Alors que l’usage des produits phytosanitaires a chuté de 8%, ceux des adjuvants n’ont diminué que de 2 % », chiffre Yann Mismetti, responsable communication de l’AFA (association française pour les adjuvants).
Jusque là principalement utilisés avec les herbicides de sortie hiver (inhibiteurs ALS comme inhibiteurs ACCAse), les adjuvants adaptent leur formulation pour répondre à l’augmentation des interventions en post levée précoce d’automne.
Par leurs propriétés physiques et chimiques, les adjuvants optimisent les traitements : étalement et pénétration des gouttelettes, limitation du lessivage... Ils permettent de les adapter aux conditions locales (dureté de l’eau, météo).
Ils sont d’autant plus nécessaires pour lutter contre les plantes peu mouillables ou à forte pilosité comme le brome. Par leur effet décapant, les huiles vont augmenter la perméabilité des cuticules. « C’est le cas pour les graminées. Un adjuvant augmente la pénétration, donc l’efficacité de l’herbicide », explique Ludovic Bonin, spécialiste désherbage à Arvalis.
Cet effet « pénétration » est moins nécessaire dans la lutte contre les dicotylédones, dont la cuticule et le port des feuilles sont naturellement plus favorables à la pénétration.
Dans ses essais sur vulpin traité avec de l’Atlantis Pro, Arvalis a jugé efficace tous les adjuvants testés (Surf 2000, Adenda, Pixies, Fieldor Max, Astuss). « Dans tous les cas, les adjuvants apportent un gain d’efficacité à la sulfonylurée », analyse Ludovic Bonin. « Pixies joue à la fois sur la rétention et la pénétration, détaille Freddy Pierrard, chef de marché adjuvants chez Jouffray-Drillaud. Il contient aussi de la glycérine qui améliore l’humectation. Le tout permet de gagner en efficacité, jusqu’à 15 % de plus qu’une huile végétale. »
Arvalis souligne que la combinaison adjuvant + sulfate d’ammonium (type Actimum) apporte un maximum d’efficacité. Sur trois essais menés en 2018 toujours avec de l’Atlantis Pro contre du vulpin, Arvalis a montré que tous les adjuvants testés (Adigor 0.5l, Astuss 1l, Adenda 1l et Actirob B 1l) apportent un plus sur la qualité du désherbage, de l’ordre de 5 à 10 %.
L’ajout conjugué à cette sulfonylurée d’une huile et d’un correcteur (Actimum) permet d’envisager un gain d’efficacité jusqu’à 17 %.
Dans ses propres essais avec Drop Tek, SDP affiche un gain de 12 % d’efficacité sur 6 programmes différents en pré-levée. « Avec des ray grass et des vulpins difficiles à éliminer, ça permet de sécuriser le rendement », estime Simon Vandrisse, chef de produits adjuvants. Et de rappeler que 25 vulpins au mètre carré suffisent à faire perdre 5 % de rendement.
Le coût des mouillants est autour de 4 à 5 €, celui des huiles autour de 3 €. Leur ajout est donc largement amorti par le gain de rendement permis par un bon désherbage. « Sans oublier le gain à long terme, grâce à un stock semencier contenu qui facilitera le désherbage l’année suivante », anticipe Simon Vandrisse.
Le créneau d’utilisation des adjuvants s’est élargi aux traitements d’automne, avec des passages en post-levée précoce en augmentation. Les molécules, comme le Prosulfocarbe et le Flufenacet, sont volatiles.
Elles demandent à être utilisées avec un mouillant en plus des buses anti-dérive. « Les plantules sont jeunes, peu nombreuses, on a d’autant plus intérêt à ce que les gouttelettes accrochent bien, explique Sophie Coquin, responsable commerciale de la gamme agricole Action Pin. Un produit comme Heliosol a tout son intérêt avec ses propriétés anti dérive et anti-rebond. » Concernant les interventions en pré-levée, un seul adjuvant est spécifique, Drop Tek de SDP, qui est un étalant, pénétrant et rétenteur.
Comme on choisit sa molécule en fonction de la flore, on décidera de l’adjuvant « pour meilleure adaptation selon la parcelle, selon les conditions météo, souligne Sophie Coquin. Cela permet de faire du sur-mesure pour chaque parcelle ».
Pour l’instant, les adjuvants ne sont pas reconnus pour l’obtention de CEPP. Pourtant avec du glyphosate, l’utilisation d’un mouillant permet de réduire de 25% la dose. Avec les herbicides sélectifs, il est plus risqué de réduire les doses. « Mais les adjuvants en faisant gagner en efficacité limitent le besoin de rattrapage, donc le nombre de traitements », regrette Sophie Coquin.
Les adjuvants ont aussi prouvé leur intérêt dans les traitements à bas volume. « Les adjuvants rétenteurs et étalants sécurisent la dépose du produit sur la cible », précise Simon Vandrisse. Autant d’intérêts qui confortent l’utilisation des adjuvants.
rédaction Cécile Julien
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