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Depuis mi-juillet, on enregistre une trentaine de mm de pluie en moyenne sur la région Bretagne. Cela a été profitable au maïs, notamment dans les secteurs où le déficit hydrique était le plus marqué. Le sud-est de la région a été moins arrosé avec seulement 10 à 15 mm sur les deux dernières semaines.
Les floraisons ont été assez précoces et les fécondations semblent correctes. Reste maintenant la phase de remplissage des grains, autre étape délicate quand les réserves hydriques sont faibles (voir exemples bilans hydriques en fin d’article).
Dans ce contexte, le suivi des stades est capital pour déterminer la meilleure date de récolte, garant d’une bonne qualité de l’ensilage.
Figure 1 : dates médianes théoriques du stade floraison femelle, pour différentes dates de semis et trois niveaux de précocité (pour des températures normales à partir du 28 juillet – données Météo France)
Sur la majorité des parcelles, la floraison femelle a été observée sur la seconde quinzaine de juillet, avec quelques jours d’avance sur la normale.
Figure 2 : dates de récolte maïs fourrage (objectif 32-33 % MS) en fonction de la date de floraison femelle
Exemple à Bignan (Morbihan), variétés précoces (SB)
La récolte fourrage à 32-33 % S intervient en moyenne deux mois après la floraison femelle.
En cas de déficit hydrique marqué (1989, 1990, 2003), cette durée peut être réduite à moins de 50 jours.
Dans le contexte de 2015, la vigilance s’impose.
Observer les stades au champ pour prévoir la date de récolte
Environ un mois après la floraison femelle, une première observation au champ doit être réalisée. A l’apparition de la lentille vitreuse sur la majorité des grains, on se situe autour de 25-26 % de MS plante entière pour des maïs à bon gabarit, encore bien verts. Pour des maïs à gabarit moyen, avec des feuilles qui commencent à dessécher, on sera déjà autour de 28-29 % MS.
Figure 3 : cumuls de températures et délais nécessaires pour atteindre le stade de récolte maïs fourrage, à partir de la date de floraison femelle
* En bonnes conditions de végétation
**selon situation géographique, conditions météo et précocité de la variété
Figure 4 : dates médianes prévisionnelles des récoltes fourrage (à 32 % MS), à partir de différentes dates de stade floraison femelle (pour des températures normales à partir du 28 juillet) – données Météo France
Besoins théoriques 600 à 650°C, selon précocité, pour atteindre le stade 32 % de MS, en base 6 – 30°C
Si les températures des semaines à venir sont proches de la normale, les premiers chantiers d’ensilage devraient commencer fin août pour les situations les plus précoces. Beaucoup de parcelles devraient être à maturité fourrage sur la deuxième quinzaine de septembre.
Figure 5 : bilan hydrique à Bignan (Morbihan), variété précoce, semis du 5 mai, RU = 165 mm
(source IrréLIS®, données Météo-France)
A Bignan, en limon profond à bonne réserve utile, le stress hydrique est observé depuis fin juin. A la floraison, le déficit était d’environ 100 mm.
Figure 6 : bilan hydrique au Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine), variété précoce, semis du 16 avril, RU = 90 mm
(source IrréLIS®, données Météo-France)
Au Grand-Fougeray, en situation de semis précoce et avec une faible réserve utile, le stress hydrique a été observé dès début juin. A l’approche du stade limite d’avortement des grains, le déficit est d’environ 70 mm.