La pegomyia betae est une mouche qui ressemble comme deux gouttes à la mouche domestique traditionnelle. De l’ordre des diptères et de la famille des anthomyidés, elle dispose d’un petit corps gris brun à rouge, ses ailes sont membraneuses et transparentes.
C’est la larve de l’insecte qui est la plus ravageuse pour les cultures de betteraves : elle creuse des galeries dans les feuilles pouvant aller jusqu’à la destruction complète des plantules. Cet asticot mesure en moyenne de 7 à 8 millimètres, parfois jusqu’à 1 centimètre. Il est blanc, sans patte, et même s’il est acéphale, il se distingue par une extrémité sombre dotée de petits crochets noirs qui l’aident à se nourrir et… à creuser !
Les pégomyies sont surtout présentes sur la façade ouest de la France, mais se rencontrent sur l’ensemble territoire. La dernière attaque sévère remonte à 1976, année de la grande sécheresse. De nos jours, les dommages sont très mesurés.
Voir : Les ravageurs de la betterave
Les premières mouches adultes de la saison apparaissent à la fin du mois d’avril. Elles proviennent de pupes qui ont hiverné dans le sol après la dernière ponte de la saison précédente.
Les températures de sol supérieures à 5°C sont alors propices aux premiers envols. Très vite, les femelles pondent une première génération sous les feuilles de betterave par groupe de 3 à 10 œufs allongés. Après éclosion, l’asticot devient un véritable mineur en creusant des galeries dans la feuille pour se nourrir. Il peut exister deux à trois générations par an, selon la zone climatique.
La dernière génération attendra son stade de pupe (équivalent nymphe) pour s’enterrer et hiberner avant un nouveau cycle à venir pour ce ravageur dit « aérien ».
Les pégomyies sont des insectes oligophages qui sont inféodés à des aliments spécifiques de la famille des Chenopodiaceae. Le principal hôte de la Pegomyia Betae se trouve être bien sûr la betterave, mais à moindre mesure, les épinards, les poirées, la bette ou les salicornes sont susceptibles d’être colonisés et leurs feuilles visitées.
Il est rare d’avoir à faire face à des dégâts véritablement important. Toutefois, une infestation conséquente lorsque la betterave se trouve au stade 2 à 4 feuilles peut impacter une partie de la qualité de la récolte puisque les larves mineuses sont capables de provoquer la destruction complète des plantules. Ce sont donc les larves de la première génération qui sont les plus néfastes. Les feuillages touchés jaunisses, dessèchent et brunissent.
Dans une infestation plus tardive, notamment par la deuxièmes voire troisième génération, la feuille de betterave plus robuste est capable de résister et de continuer à se développer.
Dans l’idéal, il faut si possible intervenir avant que les asticots ne percent les feuilles de la betterave au stade 2/4 feuilles, ce qui reste très difficile à anticiper.
Si l’observation montre au printemps une présence des pégomyies et la trace de galeries et de larves sur au moins 10 % des plantes, il faut agir en traitant, de manière raisonnée, avec un insecticide à base de pyréthrinoïde.
Si l’infestation se développe plus tardivement à l’été, quand les plantes sont plus robustes, il convient d’intervenir si plus de 50 % de plantes sont colonisées.
L’élimination des feuilles contaminées peut-être un moyen d’éviter la propagation à d’autres feuilles. Si fastidieux soit-il.