Les derniers jours du printemps ne sont pas seulement synonymes de l’arrivée de l’été et de ses tracas pour les éleveurs de bestiaux. Ces jours fleuris sont propices à la récolte du fourrage, celui qui permettra de nourrir les animaux tout au long de l’année. Notamment dans les périodes creuses inhérentes à la stérilité de l’hiver.
L’enrubannage est l’un des procédés de conservation, adapté à tous les types de fourrages. Contrairement aux foins, l’herbe est enrubannée de façon précoce, juste avant l’épiaison (quand l’épi sort de la gaine), afin de conserver une matière plus riche en protéines.
La récolte est ensuite pressée en balles, le plus souvent rondes, parfois carrées, et sont littéralement enrubannées, par 4 à 6 couches de films plastiques. Privé d’oxygène, le fourrage ainsi conservé voit ses sucres fermentés par les bactéries présentes.
C’est une enrubanneuse accrochée au tracteur de l’agriculteur, et où sont fixées les bobines de films plastiques, qui effectue le travail d’emballage.
L’enrubannage en « continu » ou encore appelé en « boudin », voire en « chaussette », est un procédé qui a été développé à la fin du siècle dernier en Amérique du Nord.
Cette méthode, la plus rapide des techniques de récolte de fourrage, se répand désormais en France et en Europe.
La mise sous plastique s’effectue grâce à des enrubanneuses spéciales (seulement deux fabricants). Contrairement à un enrubannage en balles individuelles, les balles sont mises bout à bout dans une même gaine plastique, formant in fine un grand « boudin » plastifié.
Avec une vitesse de débit d’une balle toutes les 30 secondes, c’est, en plus d’une économie de main d’œuvre et de près de 50 % de plastique, un vrai gain de temps.
A la différence des foins, les herbes récoltées par enrubannage sont plus humides et plus riches en protéines. De plus en plus d’éleveurs font d’ailleurs appel à cette méthode, délaissant la conservation classique par voie sèche.
Enrubanner c’est :
Bien réussir son enrubannage, c’est une question de méthode et de timing.
Tout d’abord, pour que le fourrage garde une forte valeur alimentaire, il est indispensable que la coupe soit précoce : c’est ici que le facteur météo entre en jeu.
Il faut pouvoir passer à travers les gouttes, pour que les herbes graminées soient coupées à l’épiaison, et que les herbes légumineuses soient fauchées au bourgeonnement.
Généralement, il est indispensable que l’herbe reste deux jours au sol, pour le pré fanage, mais pas plus de trois, pour conserver un minimum d’humidité. Le pressage en ballot doit donc se faire entre 48 heures et 72 heures.
Pour réussir la coupe, il est conseillé de ne pas faucher trop bas. D’abord pour ne pas rapporter trop de résidus du sol (terre, etc.) dans les ballots, mais aussi pour faciliter la repousse. L’idéal étant de couper le matin, après la tombée de la rosée.
Parmi les autres conseils pour réussir son enrubannage : avoir du matériel adapté pour réussir des ballots réguliers !
Trois grands principes existent pour la conservation du fourrage.
La méthode sèche, jusqu’à aujourd’hui la plus utilisée, est celle du foin. C’est un séchage en zone naturelle ou sous abri style grange ou hangar.
L’enrubannage fait partie des méthodes intermédiaires, tout comme l’haylage.
Enfin, l’ensilage, méthode dite « humide », consiste à stocker à plat une herbe hachée en petits morceaux, réparties en plusieurs couches et compactées. Elle est placée sous silo ou taupinière, et recouverte d’une bâche plastique.
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