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Pression vulpins sur blé, quel intérêt de décaler la date de semis ?

Depuis deux ans, le bureau régional Arvalis met en place, en Sologne Bourbonnaise, un essai visant à étudier l’impact du décalage de la date de semis du blé et de ses conséquences (qualité d’implantation, positionnement des herbicides d’automne, possibilité d’effectuer un faux-semis supplémentaire, rendement) sur le développement d’adventices, en réponse à des questions techniques de gestion des adventices (développement de populations résistantes).

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Cet essai fait partie d’un ensemble d’essais similaires dans divers milieux pédoclimatiques à travers les régions céréalières de France.

Objectif : répondre aux questions des céréaliers du Bourbonnais en matière de lutte contre les graminées…

De combien faut-il retarder le semis en Auvergne pour obtenir une réelle diminution de la densité d’adventices levées ?

Faut-il privilégier un semis précoce, avec des possibilités de désherbage en prélevée et postlevée, ou bien un décalage de la date de semis, avec une stratégie herbicide plus aléatoire à l’automne (faisabilité) pour lutter contre les graminées adventices ?

Quelle est la stratégie la plus intéressante économiquement ?

Mise en œuvre d’une étude pluriannuelle

L’essai est implanté dans le nord-est du département de l’Allier, à Saint Pourçain sur Besbre. Le sol est de type limons hydromorphes et les populations de vulpins sont résistantes aux solutions chimiques de la famille des inhibiteurs de l’ACCase (FOP, DEN, DIME), comme par exemple Celio, Axial Pratic ou Traxos Pratic, ainsi qu’aux inhibiteurs de l’ALS (sulfonylurées), comme Allié ou Atlantis WG par exemple.

Cette étude, très dépendante des conditions de l’année, est à valider sur plusieurs campagnes, ainsi qu’avec le calcul en fréquence du nombre de fenêtres climatiques (ou « nombre de jours disponibles ») pour réaliser les opérations d’application d’herbicides racinaires et de semis, afin de donner un indice de fiabilité.

Dans l’itinéraire technique, ont eu lieu un déchaumage le 25 juillet (cover crop) puis un faux-semis le 10 octobre (Polymag de chez RAU) sur l’ensemble de la parcelle. L’implantation du blé a été réalisée avec un combiné herse rotative qui a détruit totalement les relevées de vulpins. En effet, il est impératif que le blé germe dans un sol propre « sans adventice ».


Tableau 1 : modalités testées en Auvergne


Dans cet essai, le semis, avec la même variété (LG Absalon), est réalisé à trois dates :
– un semis « précoce » le 11 octobre,
– un semis « intermédiaire » le 25 octobre,
– un semis « tardif » le 3 novembre.


Photo n°1 : Date semis 1 au 26/10/17

Photo n°2 : Date semis 2 au 26/10/17

Photo n°3 : Date semis 3 au 26/10/17

Des conséquences déjà nettement visibles sur la réduction des levées de vulpins

Aujourd’hui, on mesure déjà l’effet date de semis sur les densités de vulpins levés.


Figure 1 : Densité de vulpins par date de semis, le 21 novembre 2017


A ce jour, l’effet décalage de date semis a permis de réduire de près de 80 % la densité de vulpins/m² entre la date de semis 1 et 2.

Cet essai sera récolté. Dans une situation similaire en 2016-2017 (parcelle voisine), sur la date de semis précoce, la perte de rendement était de 57 q/ha entre le témoin non désherbé et la modalité double automne (Défi + Flight 2 l + 3 l en prélevée / Daiko + Fosburi + Huile 2,25 l + 0 6 l + 1 l à 1-2 feuilles). Entre les témoins non désherbés des dates de semis précoce et tardive, une différence de rendement de 57 % a été observée en faveur de la date tardive (14,2 q/ha contre 33,4 q/ha).
 

Kevin Bargoin, Stéphane Genette (Arvalis – Institut du végétal)

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