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Iran, les pays exportateurs de céréales dans les starting-blocks

Les importations iraniennes de céréales sont appelées à croître. Son voisin kazakh est en première ligne pour lui vendre davantage de blé depuis l’ouverture d’un corridor ferroviaire. Mais rien n’est sûr. L’Australie, la Russie, l’Ukraine et le Brésil tentent déjà de renforcer leurs positions commerciales. Et l’Union européenne veut rester le premier fournisseur de l’Iran…

Le signe prémonitoire d’un retour à une normalisation des échanges commerciaux de l’Iran avec ses voisins a été l’inauguration, en décembre 2014, du dernier tronçon de la ligne de chemin de fer qui relie l’ouest de la Chine à la république islamique via le Kazakhstan et le Turkménistan. D’ici 2020, 20 millions de tonnes de marchandises pourront être acheminées chaque année jusqu’au le golf persique. Le nouveau chemin de fer permettra aussi l’expédition de blé et d’autres produits agricoles vers l’Iran fortement déficitaire.

Le Kazakhstan est donc en première ligne pour profiter du marché agricole iranien de 80 millions d’habitants. Mais ses capacités d’exportations sont limitées et jusqu’à présent, les échanges commerciaux étaient réduits. Le Kazakhstan n’est que le 9e fournisseur iranien, faute d’infrastructure.

Aussi, l’ouverture du marché de la république islamique pourrait d’abord profiter aux exportateurs actuels de céréales. Les achats de blé, d’orge et de maïs ont frôlé les 15 millions de tonnes en 2014, auxquelles il faut ajouter les livraisons de soja (1 Mt) et de riz (1,7 Mt).

Un des marchés les plus importants au monde

L’Union européenne (donc la France) est le premier fournisseur en blé (2,5 Mt en 2014/2015) de l’Iran, la Russie en orge (1,6 Mt), et le Brésil en maïs (4,9 Mt). L’Iran est un des marchés les plus importants au monde pour le grain mais ces importations varient d’une année à l’autre car la production agricole est particulièrement liée aux conditions climatiques et à ses réserves en devises. Pour 2015/2016, les importations de céréales n’excèderont pas 11,6 Mt.

La normalisation des échanges commerciaux devrait accroître les ressources financières du gouvernement iranien grâce à la vente d’hydrocarbures, mais les nouvelles politiques de taxation des importations de céréales pourraient entraver leur essor. Même si elles touchent les opérateurs privés uniquement. Le GTC (Governmental Trading Corp), l’organisme public en charge d’acheter du blé meunier et le SLAL (State Livestock Affairs Logistics), l’agence qui gère les importations d’aliments pour le bétail, sont exemptés de cette taxation.

L’accroissement des importations de céréales dépendra aussi du développement des filières animales, et de volailles en particulier, et de la politique de subventions de la consommation de pain, aliment de base des Iraniens. Or une étude remise au ministère de l’Agriculture au début du mois de novembre 2015 montre justement l’importance des besoins en équipements et en matériels.

Toutefois, l’Australie, la Russie et l’Ukraine restent en veille pour saisir toutes les opportunités qui se présenteront après 2016, en particulier si les récoltes insuffisantes de céréales conduisent l’Iran à devoir importer de nouveau plus de grains.

Coincé entre l’Irak et l’Afghanistan, l’Iran pourrait en revanche accroître sa production de farine qu’elle exporte à ses deux voisins, puisqu’ils ne sont plus en mesure d’en produire suffisamment, faute d’industrie minotière viable. Or l’Iran possède justement plus de 300 moulins. Ils renouvellent leurs équipements et ils accroissent leurs capacités de production. Le ministère de l’Industrie et de la Fédération des meuniers souhaite ainsi exporter 1 million de tonnes de farine dans un délai d’un an.

En savoir plus : http://www.world-grain.com/Departments/Country%20Focus/Country%20Focus%20Home/Focus%20on%20Iran%202015.aspx  (focus en Iran du site World grain.com, en anglais) ; http://www.railwaygazette.com/news/news/asia/single-view/view/iran-turkmenistan-kazakhstan-rail-link-inaugurated.html (ce que doit apporter le nouveau chemin de fer Iran – Turkmenistan – Kazakhstan, en anglais).

Notre photo d’illustration ci-dessous est issue de Fotolia, lien direct : https://fr.fotolia.com/id/77855804.

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