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« Nous sommes en train de développer un blé hybride ici en France. (…) Le premier lancement est prévu en 2021 », a déclaré son Pdg Eril Fyrwald au cours d’un entretien avec l’AFP à Paris.
Il s’est déclaré « bien sûr inquiet » par le déclin des ventes subi par Syngenta en France en 2016, lié à la mauvaise météo et aux prix très bas des matières premières qui ont lourdement pesé sur les agriculteurs l’an passé, mais « optimiste » pour l’avenir. La France, qui fut jusqu’en 2016 premier exportateur européen de blé, est « un pays très important à la fois pour nos activités semences et pour nos activités de protection des plantes », a dit M. Fyrwald.
« Avec un hybride, on accroît le rendement. Le maïs est hybride depuis de longues années. Quasiment tout le maïs vendu aujourd’hui est hybride », a-t-il ajouté. Il a dit « croire » que la nouvelle semence de blé, issue du croisement de plusieurs lignées et développée par le groupe « depuis plusieurs années » dans son centre de recherche de Chartres, constituera une réelle percée technologique, « compétitive » pour les agriculteurs.
M. Fyrwald a précisé que le nouvel hybride, dont le nom commercial n’a pas encore été décidé, ne sera en aucun cas un OGM, interdit en Europe, et ne fera pas non plus appel aux nouvelles techniques d’édition du génome, contestées par certains groupes environnementaux. « Nous avons acquis suffisamment de données génétiques pour pouvoir accroître aussi bien les rendements que les résistances aux maladies », a affirmé le président France de Syngenta, Denis Tardit.
Jusqu’à présent, le seul blé hybride de haute technologie disponible sur le marché était proposé par Saaten Union, qui a racheté les activités de Monsanto et Dupont après l’échec relatif du lancement de leurs propres hybrides de blé. Mais celui-ci « n’est pas compétitif », a jugé M. Fyrwald.
Source de diversité ou machine à gagner de l’argent ?
Les jardins de sélection du monde entier ont en fait pour but de créer en permanence une nouvelle diversité et de mettre à disposition de l’agriculture de nouvelles variétés adaptées. Toute sélection uniquement motivée par de purs motifs économiques réduira nécessairement la diversité et orientera la semence vers les canaux de commercialisation rentables pour que les finances fonctionnent. La concentration mondiale et la monopolisation des semences en est la conséquence. Au bout de cette évolution, on trouve le contrôle total de l’alimentation par une seule entreprise mondiale.
Pour une saine évolution, il est nécessaire de libérer économiquement la sélection qui est d’intérêt général. Son financement doit être organisé d’urgence. Le prélèvement d’un millième du prix sur toute plante cultivée pourrait fournir les moyens nécessaires de manière simple, rapide et sans douleur.
N’est-ce pas une innovation sociale que de mobiliser ses administrés autour des pollinisateurs et des variétés libres de droits ? Repositionner la beauté exacerbée de l’abondance naturelle, plutôt que l’économie de marché, au centre des relations nous mettrait dans une dynamique nouvelle !