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Septoriose du blé, un risque élevé en 2016

Les conditions climatiques ont favorisé le développement de la septoriose sur les feuilles de blé. Résultat, le niveau de risque est élevé à très élevée, notamment sur variétés sensibles.

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Mars & avril, plus froids et pluvieux que la médiane

Mars et avril ont été plus froids et plus pluvieux que la médiane (Figures 1 à 4). Il a plu 10 à 50 % de plus que la médiane selon les secteurs et le cumul de températures a été de – 5 à – 15 % de moins par rapport à la médiane sur cette période. La pluie a été régulière depuis le 24 mars jusqu’à fin avril avec plusieurs journées pluvieuses consécutives (3 à 20 mm de pluie par jour selon les stations météo).

Figures 1 à 4 : Cumuls de pluies et de températures entre le 1er mars et le 25 avril 2016 par rapport à la médiane



Fin avril : stade 2 Nœuds ; début mai : sortie de la dernière feuille

Avec le froid de ces derniers jours, les stades avancent assez lentement et les parcelles atteignent pour la plupart le stade 2 Nœuds entre le 20 et 30 avril et le stade dernière feuille pointante sera atteint entre le 1er et le 10-15 mai (Figure 5).

Figure 5 : Prévisions de stades selon la date de semis


Attention à bien repérer ces stades : au stade 2 Nœuds, la F2 définitive est pointante, mais il reste encore une feuille à sortir (Figure 6). Il faut déplier à l’intérieur de la tige pour vérifier le nombre de feuilles restant à sortir. En moyenne dans la région, il faut attendre 10 à 15 jours entre le stade 2 Nœuds et Dernière Feuille Pointante. Cette année, compte tenu des températures fraîches à cette période, ce délai a pu être rallongé.

Figure 6 : Repérage des différents stades

Les variétés sensibles très exposées au risque septoriose

Les conditions climatiques de la montaison, et particulièrement le cumul pluviométrique, déterminent l’intensité des attaques de septoriose. En effet, les pluies permettent de propager les spores de septoriose d’étage foliaire en étage foliaire.

Jusqu’à présent, les conditions pluvieuses sont favorables à la septoriose avec des contaminations quasi quotidiennes depuis le stade 2 Nœuds. Les traitements fongicides ne permettant de protéger que les organes présents au moment du traitement, attendre ce stade permet de traiter au moins une des trois feuilles définitives, feuilles qui contribuent le plus au rendement.

Compte tenu actuellement des contaminations, les seuils d’intervention sont atteints, entre le stade 2-3 Nœuds pour les variétés sensibles et Dernière Feuille Pointante pour les variétés peu sensibles. En parallèle, les températures basses ralentissent également le délai d’incubation pour la septoriose, si bien que les contaminations en cours sur les F3 et F2 définitives mettront plus de temps à sortir (4 semaines au lieu de 3 semaines). Si les températures dans les jours qui suivent se radoucissent, le délai d’incubation pourra alors se raccourcir.

Dans ce contexte, voici les stratégies de déclenchement qui peuvent être suivies, sachant que l’association triazole + SDHI doit être appliquée sur une dernière feuille la plus étalée possible :

• Si un traitement a déjà été réalisé avant le 15 avril (donc trop tôt), il sera difficile de patienter jusqu’au stade Dernière Feuille Etalée (DFE), compte tenu du froid, du lent développement des cultures et des contaminations continues. Il serait alors raisonnable de faire un petit relai (à base de triazole +/- chlorothalonil) afin de réserver la SDHI pour plus tard.

• Pour les variétés très sensibles et moyennement sensibles, étant donné la forte pression sur feuilles jusqu’à présent, les seuils d’intervention sont atteints au stade 2-3 Nœuds (entre le 20 avril et le 5 mai). Le délai de ré-intervention d’une vingtaine de jours devrait permettre de patienter jusqu’à la DFE. Attention ce délai de ré-intervention peut dépendre des doses appliquées.

• Pour les variétés peu sensibles, les seuils sont atteints quelques jours avant le stade Dernière Feuille Pointante (DFP) (entre le 1er mai et le 10 mai). C’est le cas le plus compliqué : la dernière feuille pourrait être étalée à la mi-mai seulement, voire plus tard : donc, soit il faut faire un petit relai triazole +/- chlorothalonil à DFP soit prendre le risque d’attendre la DFE.

• Pour les variétés tolérantes en semis intermédiaires ou tardifs, on pourra envisager d’attendre la dernière feuille étalée avec une association SDHI + Triazole.


Figure 8 : Note de sensibilité variétale à la septoriose

Les conditions climatiques à venir seront déterminantes. Si le temps se maintient à la pluie, il faudra maintenir la vigilance, surtout pour les situations les plus sensibles.

Anne-Sophie Colart, Thierry Denis, Elodie Gagliardi (Arvalis – Institut du végétal)

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