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Semis d’orges de printemps possibles jusque mi-mars dans les situations irriguées

Les conditions climatiques pluvieuses des dernières semaines ont empêché les implantations d’orges de printemps avec des sols gorgés d’eau et/ou qui se ressuient mal. Le point sur les dates de semis limites au-delà desquelles les risques de pertes de rendements sont trop importants et pénalisants.

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Une autre question doit également se poser, vis-à-vis des conditions d’implantation et de ressuyage, les orges de printemps étant particulièrement sensibles aux tassements.

Le risque d’échaudage et le déficit hydrique de fin de cycle sont des critères déterminants pour le choix de la date de semis des orges de printemps dans notre région. Pour optimiser le déroulement de la culture d’orge de printemps dès l’implantation, le créneau idéal de semis (hors contexte de semis d’automne) est entre le 15 janvier et le 15 février. Passé fin février, les risques de fin de cycle deviennent trop élevés : mieux vaut s’abstenir pour la culture d’orge brassicole. Le tableau 1 illustre en partie ce risque avec le décalage des stades et l’impact sur l’échaudage thermique selon la date de semis. A cela s’ajoute le risque de déficit hydrique.

Compte tenu du contexte de cette année (pas ou peu de semis réalisé sur la période optimale du 15/01 au 15/02 – des semis ont été en revanche réalisés précocement en novembre dernier sur les secteurs de l’Aunis, Champagne et bordure Maritime), on peut envisager de pousser le créneau jusqu’au 10/15 mars uniquement dans les situations irriguées et sans contraintes d’irrigation tout en privilégiant de bonnes conditions d’implantation (parcelles suffisamment ressuyées…) en augmentant la densité de semis.

Tableau 1 : dates médianes de prévision de stade et nombre de jours échaudants médian pendant le remplissage pour différentes dates de semis d’une variété précoce d’orges de printemps

Recommandations

• Bien estimer le potentiel de la parcelle selon la date de semis et la possibilité d’irriguer.

• Adapter les densités de semis.

• Côté fertilisation azotée :
La gestion du fractionnement doit permettre un compromis entre efficacité acceptable (apports pas trop précoces) et une teneur en protéines compatible avec les exigences brassicoles. Le fractionnement est conseillé lorsque la dose totale est supérieure à 110/120 kg N/ha. Bien repérer les stades car pour des semis tardifs d’orges de printemps, l’enchaînement des stades est très rapide. Comme pour toutes les cultures, les apports ne doivent être envisagés que si des pluies significatives sont prévues dans les jours suivants l’apport. Lorsque les conditions climatiques sont réunies, les apports peuvent être déclenchés en s’appuyant sur les repères suivants :

– si dose > 110 kg N/ha : premier apport de 50 kg N/ha à 1/2 F puis complément plein tallage,
– si dose < 110 kg N/ha : apport unique à partir de début tallage dès prévision de pluie,
– pour détecter d’éventuelles situations de carences azotées, il est possible de réaliser un diagnostic plante (méthode N-tester) au stade 1 N en ayant au préalable une zone sur-fertilisée de 100 kg N/ha dans la parcelle. Un complément de 30 U/ha selon le diagnostic peut être effectué à 1 N au moment du diagnostic en s’assurant d’une irrigation après ou d’une prévision de pluie après l’apport pour être valorisé le plus rapidement possible. Cette méthode est particulièrement recommandée et a fait ses preuves en situations irriguées.

• Coté désherbage, avec des dates de semis tardives, la flore attendue sera surtout dicotylédones, mixte entre dicotylédones traditionnelles et plantes à germination printanière (renouées) sans oublier les vivaces comme le chardon. Le désherbage peut s’orienter vers des solutions à base de metsulfuron-méthyl ou hormones. En cas de présence, la folle avoine sera assez facile à gérer avec un produit foliaire comme Axial Pratic par exemple. De nouvelles solutions sont envisageables sur orge de printemps grâce au nouveau catalogue des usages. Mais attention, en production brassicole débouché exclusif des orges de printemps de la région, il faut veiller à n’utiliser que des produits autorisés pour ce débouché.

Figure 1 : herbicides antidicotylédones sur orges de printemps

Thibaud DESCHAMPS, Céline DRILLAUD, Jean-Louis MOYNIER (Arvalis – Institut du végétal)

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