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Alors que la récolte est à présent terminée dans l’hémisphère nord, celle de l’hémisphère sud commence seulement. Cette année, la moisson est plutôt précoce en Argentine où les premiers retours portant sur les volumes et la qualité font état d’une grande hétérogénéité. Point sur l’offre de blé argentin.
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Fin octobre, les villes de Bahia Blanca et Très Arroyos, situées au sud de Buenos Aires avaient cumulé 2 fois plus de pluie qu’il y a un an, laissant planer des inquiétudes. Car cette province représente 42 % de la surface emblavée en 2014/15. Au nord de Buenos Aires (15 % de la surface nationale de blé), la situation est identique à l’instar de la ville de Pergamino où ont été enregistrées 1 223 mm de précipitations contre 485 mm un an auparavant.
Figure 1 : Grandes zones de production de blé en Argentine
Source : USDA
L’excès d’eau accompagné de températures chaudes au moment du passage au stade épiaison a favorisé l’apparition de maladies fongiques, diminuant le potentiel de rendement de certaines parcelles. Cette pression parasitaire a été souvent mal maitrisée par les agriculteurs, faute de rentabilité.
Cette année, les résultats quantitatifs et qualitatifs sont très variables selon les régions.
Dans la partie la plus au Nord du pays, qui représente 18 % de la surface emblavée en blé, les rendements sont légèrement en-deçà de la moyenne historique en raison du déficit hydrique subi pendant une grande partie du cycle de développement du blé. Les premiers échos rapportent une qualité correcte.
Dans la région centrale de l’Argentine, où la moisson est très précoce cette année, les résultats sont très hétérogènes, tant en quantité, qu’en qualité. Les fortes chaleurs ont interrompu le processus de remplissage, les Poids Spécifiques sont compris entre 65 et 83 kg/hl et la teneur en gluten humide est souvent élevée pour les lots de petits grains.
A la mi-novembre, dans la province de Buenos Aires, les blés étaient en cours de remplissage au nord de la région alors que ceux plus au sud étaient seulement au stade épiaison.
L’excès d’eau, et dans une moindre mesure la baisse des intrants, laissent présager une baisse de la production de blé en Argentine pour 2014/15 avec des prévisions allant de 10 Mt à 12,5 Mt selon les cabinets d’expertise agricole. Il faut toutefois prendre ces données avec précaution, en effet, les experts devront déjà s’entendre sur les surfaces récoltées suite aux inondations dans le pays où les chiffres des superficies perdues vont de 60 000 à 160 000 ha. De plus, l’impact des conditions météorologiques sur la récolte de blé argentin est également difficilement quantifiable.
Certes, le niveau de production déterminera le futur solde disponible exportable mais les conséquences pour les exportations réelles sont difficilement quantifiables dans la mesure où le pays est soumis à des restrictions à l’exportation. On rapporte qu’à la mi-novembre, les Autorités ont ouvert un quota de 1,5 Mt chargeables à la mi-décembre 2014, pour pallier au manque d’acheteurs locaux.
Tableau 1 : offre et demande en blé argentin pour les campagnes 2013/14 et 2014/15
*selon les sources