huile olive policier municipal

Policier municipal, il produit de l’huile d’olive par passion

La diversification à l’envers ! Voici l’histoire insolite d’un policier municipal de Toulouse qui diversifie son activité en devenant simultanément producteur agricole d’huile d’olive. Il est le seul dans en Haute-Garonne, la culture d’olives en France étant davantage l’apanage du bassin méditerranéen.

Lorsqu’il déambule à travers son oliveraie de deux hectares, constituée de près de 400 arbres qui trônent sagement sur les deux collines qui ceinturent sa propriété située dans un petit village près de Villefranche-de-Lauragais, en Haute-Garonne, Jean-Pierre Piques est heureux. Grâce à cette plantation, il réalise de l’huile d’olive. De l’aveu même des revendeurs locaux de ce breuvage d’ordinaire très présent autour du bassin méditerranéen, il est le seul et unique producteur dans le département. Pourtant rien ne le destinait à détenir un domaine d’origine agricole, puisque depuis 30 ans il est policier municipal non loin de là, à Toulouse. Seulement voilà, la passion pour cet arbre de la paix et son huile s’est révélée la plus forte.

« L’oléiculture, on n’en vit pas du tout »

Après l’acquisition de sa maison en 1998 et fort de sa double formation pour connaître les olives auprès de l’Association française interprofessionnelle qui gère la filière oléicole, puis en jardinage et espaces verts, il décide de se lancer dans l’aventure, jusqu’à posséder aujourd’hui une belle exploitation. Mais il est très lucide. « Dans une très bonne année pour la récolte, seuls 4 % de la masse des grappes florales donneront des olives. Donc on ne vit absolument pas de l’oléiculture parce que c’est une culture très aléatoire. D’ailleurs j’ai un ami céréalier et un autre qui fait du cognac, ils me disent que je suis fou. Mais moi je ne me considère pas du tout comme un professionnel. Je le fais, et je continue, parce que j’adore ça, c’est ma passion ! »

En attendant il connaît tout de cette passion. Ainsi il répète à l’envi que ses oliviers doivent être plantés au vent dominant, de manière à diffuser le pollen sur l’ensemble de l’oliveraie. Et au pays du vent d’Autan, ce n’est pas qu’un détail. Si cet arbre est atypique, car très irrégulier, on peut néanmoins tenter de le réguler grâce à la taille, pour rendre le fruit prépondérant et non le bois. C’est ainsi que l’année dernière Jean-Pierre Piques a tout de même récolté 130 litres d’huile d’olive, assez fruitée. Un résultat obtenu après avoir fait presser ses olives dans un moulin du village de Roubia, près de Lézignan-Corbières, dans l’Aude.

« C’est avant tout mon plaisir »

Une production qu’il vend chaque année à certains de ses 315 collègues toulousains et à sa famille, non sans avoir gardé une vingtaine de litres pour lui-même. Dans quelques semaines ce travail de trituration qui va casser la molécule des olives aura lieu de nouveau, puisque la récolte s’effectue entre la fin du mois de novembre et le début décembre. Au total, ils sont six à s’activer à la tâche avec un peigne électrique et des filets. Et en trois jours, tout est terminé. « Pour avoir les services du moulin je dois dépenser 500 €. Au final avec le temps passé, l’achat des plans et des outils, je ne rentre pas dans mes fonds, bien sûr. Mais pour moi tout ça, c’est un plaisir ! Surtout je veux une huile de qualité. »

Pourtant ce plaisir était tout d’abord très incertain. Afin d’assurer ses premières productions Jean-Pierre Piques a testé 18 variétés différentes d’oliviers. Si bien que celle qui domine désormais est l’olivière, une espèce résistante. Depuis il doit encore pérenniser son oliveraie. Mais il se refuse à la traiter contre la pyrale du jasmin qui grignote les terminaisons des branches, à l’exception des quelques arbres les plus jeunes, car non encore formés. Quant à se débarrasser des mouches de l’olivier, il a trouvé la parade. Dans les arbres il place des bouteilles remplies de phosphate d’ammonium, un produit naturel qui dégage une forte odeur d’ammoniaque. A présent, il nourrit un grand projet : construire son propre moulin, de façon à triturer ses olives au fur et à mesure de leur récolte et travailler à la recherche de différents goûts d’huile.

 

Ci-dessous, grâce à son oliveraie de 400 arbres, Jean-Pierre Piques produit la seule huile d’olive de Haute-Garonne.

Ci-dessous, pour se débarrasser des mouches de l’olivier, il place ces bouteilles remplies de phosphate d’ammonium.

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