Un think thank agricole indépendant de portée européenne recommande une productivité accrue de l’agriculture, au nom de l’économie, mais aussi de l’environnement.
Qu’il faille aller vers davantage de verdissement incluant une utilisation des phytosanitaires sans cesse plus pointue, tout le monde en est conscient. Mais la tentation de passer à une agriculture qui oublierait sa productivité, et donc son intérêt et ses missions essentielles – la première étant de nourrir l’humanité – est souvent à l’origine d’un excès de demandes de mesures abusivement restrictives, que l’on met sur le dos de l’environnement. Comme pour tout autre sujet, l’équilibre se trouve dans le dosage. L’efficacité de règlements réclamant moins d’intrants est soumise à la condition de savoir conserver la compétitivité et les rendements : il faut donc le faire « en douceur », petit à petit.
Une étude publiée le 31 octobre dernier par le Forum Humboldt pour l’Alimentation et l’Agriculture (HFFA selon les initiales en anglais, lien vers l’étude complète en fin d’article) vient rappeler que des sujets aussi importants et réellement environnementaux que la sécurité alimentaire, le maintien des ressources, la stabilité économique, l’amélioration de la biodiversité, ou encore l’atténuation des effets du changement climatique sont traités avec d’autant plus d’efficacité que l’agriculture est compétitive, et donc productive.
Ce rapport de 64 pages recommande ainsi à l’Europe de conserver cet objectif de productivité pour son agriculture. Il est donc rédigé par le Forum Humboldt, un think thank agricole de portée européenne, indépendant, et basé à Berlin. Selon les résultats des recherches, une augmentation de 1 % de la productivité agricole en Europe contribue à nourrir plus de 10 millions d’êtres humains par an, représente 500 € de plus dans le revenu annuel de chaque agriculteur, préserve 1,2 millions d’hectares en réduisant les importations, réduit les émissions de gaz carbonique de 220 millions de tonnes, ou encore préserve l’équivalent de 600 000 hectares de forêts tropicales en termes de biodiversité mondiale (du fait d’importations plus faibles).
L’étude précise encore qu’une politique agricole européenne avec moins d’intrants pourrait représenter jusqu’à 31 % de pertes de rendements, et donc limiter d’autant les effets bénéfiques de la productivité agricole cités plus haut.
L’étude insiste pour ne pas réduire l’utilisation des pesticides. Si nous nous reportons à notre contexte français, et aux objectifs de réduction d’intrants de Ecophyto 2018 notamment, nous n’aurions donc plus que quatre années pour trouver le moyen d’accroître notre productivité suffisamment pour compenser le gain dû aux pesticides.
Question, comment fait-on ? Faut-il revoir cet objectif d’Ecophyto de telle façon que la baisse de l’utilisation des intrants soit proportionnelle aux gains de productivités opérés par ailleurs (tout en conservant des objectifs en la matière bien sûr) ? Ou alors accepte-t-on les OGM pour retrouver d’une autre manière cette compétitivité ? Ou décide-t-on définitivement d’affaiblir notre agriculture avec toutes les conséquences que cela suppose, pour elle et pour notre société entière ?
En savoir plus : http://hffa.info/files/hffa-wp-3-2013.pdf (en anglais, l’étude du Forum Humboldt pour l’Alimentation et l’Agriculture. Titre original : The social, economic and environmental value of agricultural productivity in the European Union, soit en français La valeur sociale, économique et environnementale de la productivité agricole dans l’Union européenne).
Bonjour,
Enfin une étude positive mais elle ne vient pas de France. Concernant la réduction des pesticides qui ont apporté et continuent d’apporter leur contribution à la production de matière première suffisante pour nourrir pas seulement les pays riches qui vivent dans le gaspillage mais surtout le reste de la population mondiale.
N’est il pas notre devoir de profiter de ce que nos terres et notre climat nous apportent pour contribuer à l’alimentation des autres pays qui n’ont pas cette chance, nous sommes bien content d’importer les millions de barils de pétrole pour notre confort personnel et nous ne nous posons pas la question de savoir si les puits de pétrole des pays producteur sont aux normes et ne détruisent pas l’environnement de ces pays.
On continue à importer massivement en s’interdisant d’utiliser notre potentiel à nous qui est l’agriculture.
Laissez nous produire et créer de la richesse pour notre pays qui en a bien besoin.
superbe étude qui souligne bien la compléxité de notre métier de producteur dans son environnement social et surtout politique.car si aujourd’hui il faut tout contrôler méme l’incontrôlable ;les consommateurs, eux, n’en demandaient pas tant..
a l »heure où l’eleveur français se voit infliger une amende lorsqu’une de ses vaches perd une boucle d’oreille dans la clôture,on trouve en grande surface de la viande de cheval d’origine incertaine étiquetée « viande de boeuf »
et le consomateur qui lui achéte cette viande, ça n’est ni pour son goût ni pour sa traçabilité mais bien pour son bas prix..
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Encore une étude qui dit tous et son contraire. Que signifie baisser les intrants…Comment se fait il que es exploitations travaillent à 50€ de fongicide blé hectare alors que d’autres sont à 90€. Les différence de potentiel…à vérifier, moins de rendement à la fin…. re à vérifier. En France le sujet est travaillé depuis très longtemps par des conseillés privé, il serait quand même temps de leur consacrer, un peu de temps pour comprendre, comment des techniciens, aux conseils payant, arrivent à faire croire à leurs clients, qu’en mettant moins de phytos, ils fond plus de rendements, alors que nos institues et autres sondeurs savent le contraire…. A croire qu’il y a vraiment des gogos…..