Sur la commune de Maulette, dans le canton de Houdan dans les Yvelines, près de 50 agriculteurs se sont rassemblés sur un champ où s’étaient indûment installés des gens du voyage. Et ont trouvé le moyen de les déloger sans le moindre heurt et en toute dignité.
Depuis début juin, ce sont près de 70 caravanes qui avaient investi un champ, sur le lieu-dit Le Bois L’épicier, commune de Maulette. Ils ont profité d’une partie laissée en friche par un propriétaire parisien pour s’introduire plus avant et s’étendre jusque sur les cultures avoisinantes, sans souci du blé qui y pousse. Les agriculteurs locaux s’en sont bien sûr offusqués (« tous les ans, ça recommence« ), mais n’ont pu obtenir, dans un premier temps, que la Préfecture ne s’engage à déloger les contrevenants.
Ils ont donc décidé d’agir syndicalement. François Lecoq, en charge du canton de Houdan pour la FDSEA, et ceux qui l’accompagnent ont ainsi trouvé une parade : épandre du lisier tout autour du camp, en restant sur les terres agricoles, pour le rendre irrespirable. Objectif : montrer aux gens du voyage qu’ils n’ont pas à s’établir sur des terres agricoles qui plus en en saccageant quelques-unes au passage, tout en évitant une confrontation frontale.
Pour bien faire les choses, l’opération a été annoncée à la préfecture, à la gendarmerie et aux principaux élus des alentours. Elle était programmée pour ce lundi 17 juin en fin de matinée… Mais entre-temps les gens du voyage avaient compris le message et déserté les lieux. Ce qui n’était sans doute pas plus mal d’ailleurs.
Pour le symbole et la communication, l’opération a tout de même eu lieu. Près de 50 agriculteurs de la FDSEA ou des JA ont ainsi écouté Damien Greffin, président de la FDSEA d’Ile de France, expliquer combien le problème posé par les gens du voyage devenait « de plus en plus récurrent« , qu’il était « posé à la société toute entière » et ne devait « en aucun cas devenir un problème agricole« .
L’action des syndicalistes était d’autant plus crédible qu’une dizaine de maires des alentours les accompagnaient, ainsi que le député-maire de Houdan, Jean-Marie Tetart, et une sénatrice des Yvelines, Sophie Primas, qui se trouve également siéger à la commission nationale des gens du voyage au Sénat. Jean-Marie Tetart a ainsi indiqué que la ville de Houdan louait deux fois par an un terrain pour les gens du voyage, auxquels il offrait l’eau. Et en tant que député que la zone géographique du secteur était aux normes par rapport aux nomades, puisque n’étant pas officiellement considérée comme « de grand passage« . De son côté, Sophie Primas a précisé qu’à travers ses fonctions au Sénat elle souhaite traiter le problème « sans complaisance, et avec humanité« .
En définitive, la seule annonce qu’allait avoir lieu l’action syndicale a suffi à déloger les 70 caravanes. Mais Damien Greffin estimait que « l’idée de répandre du lisier juste à côté pouvait être retenue pour d’autres occasions du même type« . Un des agriculteurs présents résumait quant à lui l’avis général : « Nous avons déjà suffisamment d’ennuis à régler dans l’agriculture pour ne pas récolter en plus ceux de la société. Les gens du voyage, on n’a rien contre eux, mais on ne veut qu’ils nous empêchent de travailler nos champs sous prétexte qu’ils sont rejetés ailleurs. »
Qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».
Ci-dessous, les photos de l’action syndicale menée à Maulette (Yvelines).
Après le passage des gens du voyage, ce champ de blés a perdu bien des épis…
Une dizaine de maires de la zone géographique accompagnaient les agriculteurs dans leur action.
Un soutien inattendu : ce chef d’une entreprise voisine (au centre, entre l’agriculteur François Lecoq et le député-maire Jean-Marie Tetart) est venu voir ce qu’il se passait. « Je soutiens l’action des agriculteurs », a-t-il dit une fois informé.
Damien Greffin, très volontaire en tant que président de la FDSEA d’Ile de France.
La sénatrice Sophie Primas a apprécié l’action des agriculteurs.
Pour le symbole et surtout prévenir pour l’avenir, l’épandage de lisier a eu lieu, même si les gens du voyage étaient partis entre-temps.
L’épandage rentrait-il dans le plan d’épandage ?
Qui va payer la facture à Véolia si l’eau prend plus de temps à être dépolluée !!!
Il n'y a pas de commentaires pour le moment. Soyez le premier à participer !
Complément d’info (merci David Lacrépinière pour le lien) :