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L’eau, la pluie, les sécheresses, les inondations…

Comment gérer l’eau ? Et en particulier en agriculture ? Il y a presque un an, Laurent Denise estimait sur WIkiAgri que les sécheresses sont une mauvaise gestion des eaux de pluie. Aujourd’hui, Pierrick Berthou, éleveur laitier du Finistère, reprend cette réflexion à son compte et la poursuit avec le fruit de la sienne. Voici son article.

Ce texte est une réflexion à partir de la lecture des articles de M. Laurent Denise, sur la mauvaise gestion de l’eau de pluie. Je vous recommande vivement ses articles, très instructifs au demeurant. Ce texte en est comme un prolongement.

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Laurent Denise nous explique de façon très précise ce que les chercheurs Russes Anastassia Makarieva et Victor Goshkov avaient théorisé : le cycle de la pluie n’est pas dû à une action chimique, ni physique, mais est le fruit d’une action mécanique, avec comme clef de voûte l’évapotranspiration. Cette évapotranspiration correspond à l’eau transpirée par les plantes vertes ; par exemple un arbre à feuilles caduques rejette dans l’atmosphère autant d’eau qu’il a captée. C’est cette eau qui servira à « fabriquer » les prochaines pluies un peu plus loin. Grâce à ce phénomène, il pleut plusieurs milliers de kilomètres à l’intérieur d’un continent.

M. Denise affirme que nos sécheresses sont le fait d’une mauvaise gestion de nos pluies hivernales. Ses écrits interpellent, posent des questions mais aussi apportent des solutions qu’il convient, néanmoins, de préciser.

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Par cette chaude journée d’août, l’atmosphère est lourde, chacun de vos gestes vous demande un gros effort et vous transpirez. Au loin le ciel s’assombrit…

Nous n’aurions besoin, selon M. Laurent Denise, que de 2,5% de l’eau de pluie pour couvrir nos besoins (agricoles, industriels et domestiques) et pourtant nous souffrons de plus en plus souvent de la sécheresse avec ses cohortes de conséquences parfois dramatiques ; cela va de la simple restriction d’eau quelques heures par jour à la destruction totale de culture en passant par une mise en danger d’une partie notre outil industriel, et c’est sans parler des incendies. Mais que faisons-nous des 97,5 % d’eau de pluie que nous n’utilisons pas ? Une gabegie assurément ! Déjà que les 2,5% que nous utilisons, nous les gaspillons…

Mais cela est logique, puisque nous sommes une génération qui vivons dans le gaspillage de tout ! Nous gaspillons la terre agricole alors que les famines sont nombreuses. Nous gaspillons nos énergies fossiles alors qu’elles ne sont pas inépuisables. Nous gaspillons nos aliments, nos « fringues », nos biens matériels, notre argent que nous avons, paraît-il, tant de mal à gagner. Mais ceci est un autre débat… Alors pourquoi ne pas gaspiller l’eau ?

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Les hirondelles commencent à voler en rase motte, l’air s’est rafraîchi, de sombres nuages se rapprochent, les premiers roulements du tonnerre se font entendre au loin, pas encore d ‘éclairs
puis soudain… Une grosse goutte de pluie s’écrase sur votre joue…

Il est étonnant d’entendre la plupart des gens râler à l’annonce d’une journée de pluie, c’est une mauvaise nouvelle. La météo ne parle-t-elle pas de « mauvais temps » pour la pluie et de « beau temps » pour le soleil ? Le terme de « dépression » en météorologie est utilisé pour annoncer la pluie. C’est dire à quel point la pluie est, de nos jours, plutôt mal vécue. Et pourtant ne dit-on pas que l’eau c’est la vie ?

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L’orage s’approche de plus en plus, les éclairs lézardent le ciel, les animaux apeurés se sont
mis à l’abri, la cour reçoit le début de cette pluie tant attendue…

Deux axes de travail se dégagent devant nous pour gérer l’eau de pluie. L’agriculture a sa part à faire et nos cités ont elles aussi des actions majeures à entreprendre. En effet, il va nous falloir apprendre à gérer l’eau de pluie, ce n’est pas difficile et finalement pas très coûteux, en tout cas cela sera bien moins onéreux que des sécheresses, dont la fréquence augmente dangereusement. Surtout, ne commettons pas l’erreur de compter sur les mercantis sans scrupules qui rêvent de gérer l’eau comme une marchandise. Nous n’en sommes plus là, n’est-ce pas ? Cela aggraverait le problème.

M. Laurent Denise nous explique que pour avoir de l’évapotranspiration il faut couvrir nos sols de végétaux verts, donc vivants. Il faut aussi de l’eau dans le sol. Ceci nous mène tout droit à la façon dont nous pratiquons l’agriculture. Les cultures annuelles (blé-orge-colza, mais aussi riz et soja, ailleurs dans le monde) sont des cultures qui mûrissent, donc jaunissent dès la fin du printemps et ce jusqu’à la fin l’été, c’est-à-dire lorsque la température annuelle est à son point culminant. Cela induit deux phénomènes : tout d’abord la chute de l’évapotranspiration et un fort développement de l’albédo (réverbération du rayonnement solaire qui favorise l’effet de serre puis le réchauffement climatique). Quant au maïs, culture emblématique de notre agriculture industrielle, il n’est pas sans reproche puisque, dès le mois de mars, les agriculteurs ouvrent leurs terres par le labour et offrent les sillons aux forts vents (de nord et d’est) et au soleil. C’est ainsi qu’en une seule journée, ce sont des milliers de mètres cube d’eau qui s’évaporent. Tout ceci est amplifié par l’arasement des talus où s’érigeaient de nombreuses haies brise-vent. Deux mois plus tard, ces mêmes maïsiculteurs se plaignent du manque d’eau en oubliant ce qu’ils ont fait deux mois auparavant. Et c’est sans parler qu’entre les premiers labours et la fin juillet, le sol restera quasiment sans couverture végétale. Nous voyons bien qu’il va falloir revoir notre manière de cultiver nos terres et sans doute faire des choix agricoles.

Dans nos cités, le problème de la gestion de l’eau de pluie est évident. Trop d’eau douce est perdue. En fait, toute l’eau douce que nous utilisons, pour nos industries, pour nos besoins domestiques, ainsi que l’eau qui ruisselle sur nos surfaces artificialisées, est perdue, parce qu’elle retourne directement à la mer. Le problème est aussi là, mais il y a des solutions.

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Maintenant le ciel est déchiré par les éclairs, l’orage redouble d’intensité, les déflagrations du tonnerre sont impressionnantes et la pluie est forte…

Planter des arbres est sûrement la solution, sauf qu’il faut environ 20 ans avant qu’un arbre soit efficace et c’est beaucoup trop long, vu le danger qui nous guette, selon M. Laurent Denise. Il nous faut d’autres remèdes en plus de la plantation d’arbres. Il faudra appliquer d’autres pratiques agricoles. Le semis direct sous couvert est une piste intéressante et d’avenir. L’agroforesterie aussi, elle a fait ses preuves, mais a l’énorme inconvénient d’une mise en place longue. Se posera inévitablement la question de la place des céréales et du maïs dans nos assolements, ce qui influencera notre alimentation. Une réduction drastique de ces cultures doit être envisagée, au moins pour un temps, au profit de cultures qui restent vertes pendant les fortes chaleurs, même s’il faut un peu les irriguer.

L’irrigation n’est pas un problème. Qui dit irrigation, dit évapotranspiration, donc pluie. Le problème est la baisse du taux d’humus dans nos sols, ce qui oblige une augmentation massive de l’irrigation. L’irrigation massive est un cache misère de la catastrophe qui se déroule sous nos pieds : la chute du taux d’humus de nos sols. Une tonne d’humus retient 90 % de son poids en eau, dit autrement : une tonne d’humus met 900 litres d’eau en réserve. Nous pouvons dire aussi que 1 % de matière organique de plus dans le sol, c’est à peu près 150 000 litres d’eau retenue par hectare. L’irrigation massive ne pourra bientôt plus compenser ce problème. La première réserve d’eau est donc le sol et sa richesse en humus ! L’irrigation massive est la conséquence du sur-développement des céréales et des cultures annuelles, car celles-ci appauvrissent le sols en humus donc la capacité de stockage de l’eau (entre autres). Plus la culture de céréales s’étendra, plus l’humus sera détruit donc plus il faudra irriguer massivement par manque de capacité de stockage de nos sols.

Ceci fait dire à M. Laurent Denise que, l’été, le bassin aquitain se transforme en désert. Nous pouvons faire le même constat avec le marais poitevin, le nord et le centre de la France. Ce phénomène de désertification s’étend depuis peu à la Bourgogne. En petite montagne nous voyons de plus en plus de céréales, même la Bretagne, depuis la réforme de la PAC (politique agricole commune) de 1992, a vu ses surfaces en céréales et maïs considérablement augmenter. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…

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Les gouttières débordent d’eau de pluie, les routes sont inondées, l’orage se poursuit dans un vacarme d’enfer, les vitres tremblent à chaque déflagration.

De tous temps il y a eu des périodes sèches, ce n’est pas anormal ; ce qui est grave, c’est lorsque nous sommes totalement démunis, impuissants face à cette situation. Nous devons agir, car nous pouvons agir, les solutions existent, elles sont multiples.

Avant toute action, il faut comprendre, c’est un principe fondamental, que l’eau va toujours d’un point haut vers un point bas, c’est ainsi. Par contre, entre le point haut et le point bas, l’eau peut très bien faire des zigzags, des courbes, etc. L’idée de base est de ralentir le ruissellement de l’eau. Si possible favoriser l’infiltration et stocker cette eau pour l’utiliser plus longtemps, plus tard…

Les sols agricoles doivent être en capacité de recevoir et de stocker le maximum d’eau après une pluie (surtout en période sèche), d’où l’importance de la matière organique, de l’humus, des techniques culturales et de la végétalisation verte. Il faut aussi favoriser la gestion des eaux de pluie que le sol ne peut pas, ou plus, absorber. Pour cela les tranchées d’infiltration sont précieuses (terrains en pente, montagne). Les baissières et les petits canaux de dérivation à très faible dénivelé sont des atouts majeurs et efficaces. Toutes ces actions doivent être, évidemment, accompagnées par de la végétalisation.

Ma proposition, équiper toutes les structures agricoles de bassins de rétention d’eau

Les grandes réserves d’eau sont très importantes aussi, mais il faut opposer les bassins de retenue d’eau aux bassins de rétention d’eau. Les premiers cités ont une structure géométrique aux parois lisses et imperméabilisées par du béton ou des bâches et sont habillés par un grillage de protection. Ce genre d’édifice vire rapidement au marigot aux odeurs putrides et finalement n’a que peu d’intérêt. Par opposition, les bassins de rétention d’eau sont des réalisations intégrées aux paysages. Ces bassins sont en formes de poires, les parois sont de différents niveaux et ne sont pas totalement imperméables, ce qui favorise une infiltration lente et la circulation de l’eau. Les bassins de rétention d’eau sont entourés d’une végétation abondante qui sont de grands arbres, des arbustes, des bosquets, des plantes grimpantes ou rampantes mais aussi des légumes. Il est possible de mettre des poissons dans ces bassins ; c’est dire le potentiel de vie et de biodiversité que sont ces bassins ! ( réf.: Sepp Holzer, livre: Désert ou Paradis).

Toutes nos exploitations agricoles devraient être équipées de telles structures, afin de remettre de l’humidité dans nos sols; c’est une question de survie. Il faut absolument encourager et aider les agriculteurs à réaliser ces travaux.

Nos cités doivent aussi utiliser la topographie pour gérer l’eau de pluie. Toutes nos zones artificialisées, commerciales, industrielles, artisanales et de villégiature doivent œuvrer dans le sens du ralentissement, de la récupération, et de l’infiltration de l’eau de ruissellement.

Toutes ces zones doivent être équipées d’un ou plusieurs bassins de rétention d’eau. Des tranchées d’infiltration doivent être creusées, au cœur même de nos cités, et alimentées par nos routes, rues et trottoirs. Il faut aussi revégétaliser nos villes, toujours pour favoriser l’évapotranspiration, et lutter contre la réverbération solaire, ce qui permettra de baisser la température lors des fortes chaleurs. Végétaliser nos bâtiments participera à l’évapotranspiration et servira d’isolant thermique (été et hiver), tout en purifiant l’air dont nos villes ont tellement besoin. Accessoirement, une production de fruit (kiwi, par exemple) est envisageable. De plus, ces lieux de récupération d’eau de pluie peuvent devenir des lieux de détente, d’agrément et de rafraîchissement lors des canicules.

Le « reméandrage » des ruisseaux, qui ont été rectifiés, est une nécessité absolue ; ainsi que la mise en place de zones tampons et de micro-barrages sur les cours d’eau qui bordent nos villes. C’est différentes actions permettront de sécuriser l’approvisionnement en eau de tous, particuliers comme professionnels. Toutes ces réalisations ont une autre conséquence: en plus de limiter les pénuries d’eau, elles pourront freiner la vitesse de l’eau, donc le risque d’inondation baissera mécaniquement.

Par ailleurs, nos stations d’épuration sont souvent situées en bordure d’un cours d’eau, ou en bas d’une vallée : c’est une erreur ! L’eau qui sort de nos stations d’épuration ne devrait pas être déversée directement dans la mer via les rivières (ce qui est le cas actuellement, comme le souligne M. Laurent Denise). Cette eau doit transiter par des bassins de rétention et/ou retourner vers les terres agricoles et ainsi participer à l’évapotranspiration.

Les zones humides sont victimes d’idées préconçues. En effet, la plupart des personnes sont absolument persuadées que les zones humides favorisent l’infiltration de l’eau : c’est faux ! Une zone humide est souvent situées dans le creux d’une vallée. Les zones humides sont tapissées d’une couche im-per-mé-able donc par définition qui ne laisse pas filtrer l’eau. Mais alors à quoi servent ces zones humides ? Vu leurs formes et le lieu où elles se situent, ce sont des cuvettes naturelles, des réceptacles, des récupérateurs d’eau. Tout autour et à l’intérieur des ces zones humides se trouvent une faune, des arbres, des arbustes, et toute une riche et diverse végétation restituant l’eau par l’évapotranspiration. Les zones humides ont un rôle essentiel dans le cycle de la pluie.

Depuis 60 ans, nous pouvons constater que l’orientation de notre agriculture ainsi que l’organisation de nos cités nous mènent au désastre. La modernisation de l’agriculture, telle qu’elle est faite, est une accumulation d’erreurs. Le remembrement avec l’arasement des talus, le drainage excessif, la destruction des zones humides, les fossés rectilignes favorisant l’évacuation rapide de l’eau, les pratiques agricoles non respectueuses font que nous asséchons puis desséchons nos terres. Nos cités qui ont concentré toutes nos zones d’activités, les artificialisant massivement, et là aussi, peut-être plus que nos campagnes, organisent la fuite de l’eau douce sans jamais la retenir. Alors faut-il s’étonner de voir des sécheresses répétitives ? La réponse est clairement non.

Nos sécheresses nous les provoquons, bien malgré nous. Vous comprendrez aisément que nous avons brisé le cycle de la pluie. Le défi consiste à le restaurer. Économiser l’eau n’est pas une solution, bien au contraire cela amplifierait les sécheresses; il faut juste la placer au bon endroit. L’humanité toute entière est concernée. A ce titre, chacun d’entre nous doit participer à la préservation, l’entretien et l’amélioration du cycle de la pluie, pour soi-même et pour les autres… Il ne s’agit pas de récupérer toute l’eau de pluie, ce qui n’est ni souhaitable ni réalisable; il s’agit simplement d’en récupérer une partie et de mieux la gérer. Cet élément naturel, et totalement gratuit, est un des plus beau symbole du bien commun qui nous appartient, donc, à tous. Ne comptez pas sur la marchandisation de l’eau. Cela ne fonctionnera pas. Les solutions existent, à nous de les appliquer, dès maintenant, il est vraiment urgent.

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L’orage est maintenant terminé, le soleil revient, la nature se réveille lavée et désaltérée, les odeurs de terreau humide embaument l’atmosphère encore chaud, vous enfilez vos bottes, votre chien aboie joyeusement, c’est une invitation à la balade dans la campagne , quel bonheur que
d’aller marcher dans les flaques d’eau… Une belle journée s’annonce.

« On ne prend conscience de ce(ux) à quoi nous sommes attachés qu’au moment où on le perd »
Laurie Debove (Vivant)

Pierrick Berthou
producteur de lait à Quimperlé

Autres articles signés Pierrick Berthou sur WikiAgri : https://wikiagri.fr/tags/pierrick_berthou


18 Commentaire(s)

  1. Mr Pierrick Berthou

    un grand merci pour votre article, tout y est : végétalisation au rythme des saisons (donc des champs verts l’été), forte production de biomasse pour augmenter la rétention naturelle dans les sols, évapotranspiration à la base du cycle de l’eau sur les continents, etc …

    Prendre l’eau dans les sols pour alimenter la végétation c’est du biomimétisme, les arbres descendent parfois à plusieurs dizaines de mètres , mais prendre l’eau dans les nappes pour alimenter les toilettes des villes sans la recycler dans les champs qui sèchent est un crime !

    c’est le manque d’évaporation (et donc de végétation) sur les surfaces exposées au soleil qui provoque les canicules l’été : https://www.mediaterre.org/actu,20200810121408,1.html

  2. cela peut paraitre totalement paradoxale mais végétaliser plus ne signifie pas irriguer plus ! Au contraire !
    Aucune culture ne pourra évaporer plus d’eau qu’une foret de feuillus !
    (un arbre adulte évapore entre 300 et 500 litres d’eau par jour, une véritable pompe à eau donc source de pluie !)
    En rétablissant l’évapotranspiration l’été vous allez rétablir un cycle de pluie plus régulier et donc éviter les sécheresses, l’irrigation servira à sécuriser les cultures !

    En Nouvelle Aquitaine, chaque exploitation devrait disposer de 2000m3 à l’hectare ou de 4000m3 pour le maraichage. L’idéal étant de construire des réserves collinaires pour gérer l’eau de façon autonome et ne plus dépendre du bon vouloir d’organismes qui ne connaissent ni l’agriculture ni le cycle de l’eau …

  3. article 641 du code civil : Tout propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds.

    Tous les ruissellements qui sont captés par les fossés vous appartiennent et ils devraient normalement rejoindre des bassins de rétentions (réserves collinaires) pour être infiltrés ou utilisés ! Ce qui éviterait les inondations l’hiver (qui sont dues uniquement aux ruissellements sur des sols étanches ou saturés en eau (quand les nappes sont pleines l’hiver)).

    Une rivière commence à sa source, tout ce qui coule en amont n’entre pas du tout dans la même réglementation, c’est pour cela que l’état vient de déclasser des fossés qui avait été injustement classés en rivière !

    on pourrait résumer toutes les règles sur l’eau par : Aucun rejet en rivière !

    les pluies doivent s’infiltrer ou s’évaporer , retenir les ruissellements le plus en amont possible des bassins versants évite les pollutions et les assecs de rivières l’été ! le lac de Caussade est un excellent exemple, aujourd’hui il est sanctionné par deux ans de prisons fermes demain ils auront la médaille du bon sens agricole !

  4. « par exemple un arbre à feuilles caduques rejette dans l’atmosphère autant d’eau qu’il a captée. »
    Faux dans l’immédiat : La proportion d’eau dans les hydrates de carbone fabriqués par la photosynthèse n’est pas restituée immédiatement dans l’évapotranspiration
    Vrai dans le futur car cette eau sera restituée après la consommation d’hydrates de carbone : respiration, transpiration, urines… On ne consomme pas l’eau, on l’utilise…
    « La météo ne parle-t-elle pas de « mauvais temps » pour la pluie et de « beau temps » pour le soleil »
    Le mauvais temps est le temps qui dure trop longtemps
    « Planter des arbres est sûrement la solution » Pourquoi planter des arbres serait-il plus vertueux que de semer du blé, du maïs ou des betteraves ? Ces cultures captent autant de Co² que les arbres et fournissent ANNUELLEMENT de la nourriture et transpirent autant.
    « L’agroforesterie aussi, elle a fait ses preuves »
    Grosse foutaise préconisée par les écologistes ! Tous les paysans ont constaté que les haies, ou les arbres, à partir d’un certain gabarit sont une concurrence en eau et en lumière délétère pour les cultures proches.
    « L’irrigation massive est un cache misère de la catastrophe qui se déroule sous nos pieds : la chute du taux d’humus de nos sols. »
    Faux : l’irrigation augmente la production de masse végétale donc augmente la partie de tiges ou de chaumes qui restent dans le sol pour se décomposer en humus
    « équiper toutes les structures agricoles de bassins de rétention d’eau »
    Oui, mille fois oui… Cette collecte d’eaux de ruissellement est hautement bénéfique : elle limite les crues hivernales, elle stocke de l’eau pour l’été, et ne crée aucun préjudice, bien au contraire, elle permet d’assurer les productions et d’éviter les hausses de prix de produits induites par la sécheresse.
    « Le « reméandrage » des ruisseaux, qui ont été rectifiés, est une nécessité absolue ; ainsi que la mise en place de zones tampons et de micro-barrages sur les cours d’eau »
    Cela tombe sous le sens, ces micro-barrages créent des poches de retenues en période d’étiage qui sauvent les poissons. Mais les écologistes sont en train de détruire ces barrages pour soi-disant rétablir le cours naturel des ruisseaux !

  5. Tout ce qui est dit dans l’article est très intéressant. cependant, il faut mettre en France en place les deux techniques de mises en réserves d’eau (les retenues collinaires et les bassins de rétention) et en adjoindre d’autres comme le signale bien Pierrick Berthou, l’agronomie est importante. Non seulement l’humus est important mais la gestion du pH est important. Or, beaucoup de sols français se sont acidifiés et donc ont une mauvaise rétention de l’eau et un besoin augmenté d’eau pour alimenter les plantes mal nourries,
    Maintenant revenons aux retenues collinaires, qui sont de zones de réserves qui permettent la régulation des crues des rivières en prélevant de l’eau quelques kilomètres en amont d’une ville ou d’un village et renvoient le trop plein en aval de la ville ou du village à protéger. Ces retenues peuvent être aménagées tout le long des rivières ce qui permet de ralentir le débit de l’eau et d’éviter les crues en aval et surtout peuvent servir l’été à deux utilisations : Réserves d’incendie et réserves pour irriguées. Ces retenues peuvent être aménagées avec des paysages autour permettant aussi de capter le débordement de ces retenues lors d’épisodes exceptionnels (arbres ou arbustes, « prairies de maintien de la retenue » permettant de créer une biodiversité (comme cela s’est passé pour les plus grandes retenues collinaires déjà existantes (Lac du Der et Lacs de la Forêt d’Orient) crées dans les années 50 et 70 pour réguler les cours de la Marne et de l’Aube pour éviter la crue de la Seine à Paris. Sans être des grands ouvrages de cette taille, des minis lacs de 5 à 25ha le long des zones à risques de crues pourraient permettre une régulation du cours d’eau et surtout des réserves pour les agriculteurs et les pompiers.
    Les bassins de rétention comme décrient par monsieur Berthou, chez les Agriculteurs permettent de récupérer les eaux des bâtiments agricoles et de stocker l’eau durant l’hiver mais aussi lorsqu’il pleut. Ils servent déjà pour les besoins en eau de l’exploitation agricole mais ne permettront pas l’irrigation.
    Une dernière solution est d’utiliser, quand c’est possible les eaux de station d’épuration. Il suffit de mettre un dernier bassin de décantation avec des filtres naturels que sont les bambous (ou d’autres plantes). Un drain à cinquante centimètres de profondeur collecte l’eau filtrée sous le bassin de décantation et cette eau est dirigée ver un bassin de stockage qui permettra aux agriculteurs du secteur de pouvoir irriguer. L’eau, au lieu d’être rejetée dans la rivière ou dans la nature sera utilisée pour l’irrigation. Il faut savoir que le bambou, élimine plus de 98% des virus, bactéries, dangereux pour l’homme et que le sol est un très bon épurateur naturel. Là aussi l’aménagement de ces ouvrages se fera sans artificialisation.
    Ce sont des solutions qui sont mises en oeuvre partout dans le monde et se complètent et permettent ainsi de mieux gérer l’eau tout en ayant une efficacité de toutes les techniques mises en oeuvre.
    Richard DAMBRINE
    Consultant Indépendant, spécialiste de la nutrition, de l’alimentation en eau et de la santé des plantes.
    Expert Environnement et Protection des Plantes
    Expert près les Cours d’Appel et Administrative d’Appel de Douai.

  6. Pour répondre à Laurent Denise, le bambou, le bouleau, des taillis courte rotation sont d’autant de plantes adaptées et se mettant en place rapidement, croissant rapidement et pouvant être exploité tous les ans. IL y a plus de mille variétés de bambous, il faut donc utiliser celles adaptées aux diverses régions. Ils sont plus utilisés pour la construction. Les taillis courte rotation sont aussi intéressants pour la biomasse chauffage. Il y a plein d’utilisations pour chaque type de végétaux, le but étant de faire tomber la charge bactérienne et virale proche de zéro, le solde étant recyclé par le sol lors de l’irrigation.
    L’Espagne et l’Italie utilisent entre 15 et 20% de l’eau des stations d’épuration pour l’irrigation, en France c’est à peine 3%. En visant le taux de 15% dans dix ans, c’est environ 50 000 ha de plus qui pourraient être irrigués sans nuire au stock des nappes phréatiques.
    Richard DAMBRINE

  7. Depuis la pandémie du covid 19 (et sa possible transmission par les matières fécales), les ARS font analyser les rejets des stations d’épuration et signalent tous les débordements directs dans les rivières …
    Depuis c ‘est un véritable festival d’interdiction de baignade sur les plages à proximité des estuaires ! Depuis des dizaines d’années, à chaque forte pluie les stations débordent et polluent allègrement les rivières, les nitrates dans les rivières sont l’arbre qui cachent la forêt de phosphate des lessives urbaines …
    L’an dernier nous avons subit 5 périodes d’inondations avec un rejet massif des polluants dans les rivières, les bassins ostréicoles et la mer. Depuis, AUCUNE station n’a été mise aux normes (traitement et rejet dans les sols pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques), les inondations de l’hiver prochain serviront encore de grande chasse d’eau ….
    Mais, cette année, va t on informer les riverains , les ostréiculteurs et les pécheurs de la pollution massive « programmée » et totalement inévitable ?

    La loi pénale sanctionne le fait de mettre les tiers dans une situation de risque pour leur personne. https://www.legavox.fr/blog/maitre-anthony-bem/risque-mort-blessures-mise-danger-10115.htm

  8. En effet, et même si cette année, il y a moins de touristes dans les villes et villages français, il y quand même une activité plus importante que lors des mois normaux de l’année et la pluviométrie a été plus importante partout qu’en août 2019. Mais les élus n’en parlent préférant rejeter la faute sur les agriculteurs. Et l’inconscient collectif adhère à ces thèses alors qu’il n’y pratiquement plus de pollution phosphatée ni azotée due à des mauvais épandages agricoles. Ceux-ci étant fortement encadrés, ils ont permis de réduire de 80 à 90% les risques de ruissellement et les bandes tampons plus ou moins larges le long des rivières sont de très bons filtres.
    Richard DAMBRINE

  9. L’État détourne la réglementation européenne

    « L’astuce pour l’État consiste à considérer la pluie comme un facteur de pollution et à accepter la fermeture des plages concernées comme une – pollution à court terme – sans qu’on cherche véritablement à résorber la cause de ces pollutions bactériologiques », poursuit Eau et rivières, rappelant qu’il « ne pleut pas des bactéries » et que la pluie en pays d’Iroise « n’est pas une situation que l’on peut qualifier d’anormale ».

    « En considérant les phénomènes de pluie comme des causes de pollution, l’État français détourne la réglementation européenne », ce qui fait que le public n’est « pas en mesure de connaître précisément l’état des eaux », dénonce l’association.

    Cette situation a pour conséquence l’absence de prévention des pollutions, notamment pour « obliger les activités polluantes à limiter les aspersions de bactéries fécales en amont des sites de baignade », souligne Eau et Rivières. De plus, la qualité des eaux de baignade « augmente artificiellement » alors qu’elle s’accompagne paradoxalement « d’un taux élevé de fermetures préventives ». Pour cela, l’association cite l’exemple d’une plage bretonne fermée 36 % du temps de la période estivale entre 2015 et 2017.

    cf https://www.linfodurable.fr/environnement/eaux-de-baignade-une-association-bretonne-porte-plainte-contre-letat-19710

  10. 25 septembre 2020, la sécheresse n’est pas terminée (78 départements ayant une restriction au delà de vigilance et 183 arrêtés en cours : source propluvia.fr) que nous subissons les premières inondations (Gard, Bergerac, vendée) et ce n’est que le début …
    Les écologistes et les services de l’état ont créé un tel tabou au sujet de l’eau et de l’irrigation que personne n’ose faire le lien entre les deux phénomènes ! on trouve même des « experts » pour écrire que les réserves d’eau aggravent les sécheresses …
    Depuis la sécheresse de 2019, la seule réserve collinaire construite (lac de Caussade) a entrainé deux ans de prisons fermes pour les responsables du projet, alors que si tout le monde avait le bon sens de faire de faire comme les agriculteurs, des réserves d’eau l’hiver (particuliers, villes, industriels, etc …) pour épargner les nappes phréatiques l’été on ne parlerait jamais de sécheresse !
    Pendant des millénaires les humains ont construit pour retenir l’eau douce sur les continents, il aura fallu quelques années à l’administration pour détruire le réseau hydrologique français au nom d’une continuité écologique qui n’existe plus puisque le résultat est conforme au plan d’actions : les rivières sont ravagées par des crues de plus en plus fortes et les poissons migrateurs vont apprendre à marcher pour remonter les rivières sèches l’été.. Tous les ans les indemnités sécheresses et inondations nous coutent des milliards (sans parler des vies humaines … ) alors qu’avec quelques millions on résoudrait en même temps les deux problèmes. Sans oublier l’énergie propre que peut fournir une turbine associée à une retenue, en France nous avons largement de quoi doubler notre production hydroélectrique !

  11. Dans les Deux Sevres on va lancer « Bassines Pour Tous » …

    [https://radiogatine.fr/news/delphine-batho-a-menti-de-a-a-z-sur-le-dossier-des-bassines-764]

  12. Dans les montagnes de l’Himalaya on stocke l’eau l’hiver pour en avoir l’été !

    http://pasdeclimatsanseau.unblog.fr/2020/12/09/dans-les-montagnes-de-lhimalaya-on-stocke-leau-lhiver-pour-en-avoir-lete/

    En France ce sont EELV, Génération Ecologie, LFI et FNE qui s’opposent systématiquement et violemment au stockage de l’eau l’hiver … cherchez l’erreur !!!

    La Nouvelle Aquitaine va être la dernière région du monde à faire des réserves d’eau l’hiver !

    Les inondations et les sécheresses s’amplifient sans que personne ne fasse le lien et que tout le monde accuse le dérèglement climatique !

    Inondation c’est quand l’eau repart trop vite, sécheresse c’est quand elle est repartie trop vite … CQFD

    La Sèvre Niortaise rejette annuellement plus de 75% des précipitations du bassin versant alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% pour permettre à la végétation d’alimenter le cycle, l’eau qui nous manque l’été est passé par chez nous l’hiver il suffisait de la retenir !

    https://www.mediaterre.org/france/actu,20200211092626.html

  13. Largement d’accord avec cette vision. L’eau doit être rendue à la terre (éviter le ruissellement), la terre doit être à même de l’accueillir, de l’infiltrer et de la stocker (j’ai vu des chiffres différents pour 1% de carbone : de 190.000 l par ha. à même 250.000 l, mais cela doit dépendre du sol initial), Si on fait des ouvrages de rétention d’eau, ils doivent l’aider à s’infiltrer, leur but est que l’eau ne parte pas. C’est l’inverse des retenues collinaires étanches, réserves d’irrigation pour des sols souvent morts à la vie biologique en leur sein. L’agriculture productiviste actuelle tendanciellement amène à diminuer l’humidité contenue dans le sol, alors qu’il faut l’augmenter, avec plus de matière organique pour augmenter la résistance à la sécheresse.

  14. Quand les champs seront des océans de verdures on retrouvera un climat océanique (donc tempéré) sur les continents ! Les anciens disaient « l’eau appelle l’eau » et réciproquement « le sec appelle le sec » ! En Californie il coupe des vergers pour économiser l’eau, une pure folie qui est due à la privatisation de l’eau, plus il fait sec plus le prix de l’eau augmente, quand on spécule sur l’eau on tue la planète !
    La planète brule et Madame Pompili vient d’interdire la chasse à la Glu… Nicolas Hulot avait mis des loups et De Rugy des ours … je ne sais pas ce qu’ils fument mais il faut réagir avant qu’ils tentent de ré-introduire des éléphants roses !!!

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