cover blank wikiagri

Le Maroc, une cible pour le blé dur français

Le Maroc est aujourd’hui le troisième importateur mondial de blé dur. S’il se fournit majoritairement auprès des Canadiens, l’origine française peut avoir une carte à jouer sur ce marché.

–stop–

Les exportations de grains et semoules représentent en moyenne 75 % du débouché français. Elles connaissent une baisse importante depuis 5 ans, conséquence directe de la diminution de la production. Les exportations françaises de blé dur sont plus importantes en intra-communautaire, où elles représentent 0,7 à 1 Mt. Les exportations vers les pays tiers (hors Union Européenne) sont plus variables, comprises entre 0,3 et 1,1 Mt (figure 1).

Figure 1 : répartition des exportations de blé dur français – hors semoule (milliers de tonnes) – Sources : FranceAgriMer à juin 2017

Le Maroc, un client de plus en plus présent

Le Maroc est un gros consommateur de blé dur, à la fois pour la fabrication de couscous mais aussi pour la réalisation de pain et pâtisseries. Bien que le Royaume produise cette céréale, il ne la collecte que très peu. La production locale est autoconsommée par les ménages pour la fabrication du pain maison. Les industriels marocains importent ainsi chaque année, indépendamment de la production, entre 0,6 et 0,8 Mt, ce qui en fait le 3e importateur mondial. C’est un pays très friand des meilleurs blés durs canadiens (CWAD 1 et 2), origine qui peut, certaines campagnes, représenter 100 % de l’approvisionnement.

Cependant, le Maroc peut s’ouvrir à d’autres origines, notamment lorsque les blés canadiens font défaut en qualité ou en quantité. C’est le cas de la campagne 2015/16 où plus de 250 kt de blé dur français sont arrivées dans le royaume (figure 2). En plus d’être apprécié pour sa couleur et de répondre aux exigences de qualité des industriels marocains, le blé dur français peut être livré par bateaux de taille inférieure aux canadiens (entre 5000 et 10 000 tonnes). En 2016/17, malgré une production française en forte baisse, l’hexagone a livré près de 85 000 tonnes de blé dur au Maroc, soit presque 10 % du disponible exportable.

Figure 2 : importations de blé dur par le Maroc (en tonnes – campagne juin/mai) – Source : France Export Céréales

Construire une relation durable entre la France et le Maroc

Aujourd’hui, les Marocains acceptent d’importer des blés dur d’une qualité légèrement inférieure aux blés durs canadien mais qui correspondent tout à fait à l’utilisation qu’ils en ont par la suite. Et la qualité des blés durs français peut parfaitement répondre à cette demande s’ils sont au prix et triés par lots (surtout pour respecter le taux maximum de moucheture). Un travail de fond est donc mené pour faire découvrir aux Marocains l’organisation de la filière française et encourager une relation de confiance, à l’instar de ce qui existe pour la filière blé tendre.
 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

Article Précédent
Article Suivant