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Le défi d’une chambre régionale d’agriculture à 12 départements

De nouvelles régions impliquent de nouvelles chambres régionales d’agriculture, avec donc une nouvelle organisation. L’exemple de ALPC, Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes.

Avec la réforme territoriale qui a augmenté la taille de certaines régions, les chambres régionales d’agriculture ont dû suivre le mouvement en fusionnant. C’est le cas pour les anciennes régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Une réorganisation dans un budget limité, avec la volonté d’augmenter la technicité des salariés. Voilà le cap fixé par Dominique Graciet, président de la chambre interrégionale ALPC.

Un petit accent du sud-ouest dans les murs de la Chambre d’agriculture de la Creuse… Un peu exotique ! Pourtant, le landais Dominique Graciet est le nouveau président de chambre de la grande région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes! L’élu réalise actuellement un tour de toutes les chambres départementales, soit 12, pour informer les salariés des nouvelles orientations et organisation des chambres consulaires. Avec la fusion des ex-régions, les chambres régionales ont dû suivre le mouvement. Tout l’enjeu est donc d’harmoniser les 12 chambres départementales qui ont pu avoir des fonctionnements différents.

Statu quo jusqu’en 2020

Les trois sièges régionaux, Bordeaux, Limoges et Poitiers ne devraient pas être remis en cause jusqu’en 2020. Pour autant, une clause de revoyure est prévue en 2017 pour aboutir à « un accompagnement uniforme pour un projet commun aux 12 départements », explique Dominique Graciet. Autrement dit, en 2020, on saura quelle ville accueillera le siège régional… Même si Limoges semble avoir les faveurs pour la simple et bonne raison que la DRAAF de la grande région y sera implantée. Pour autant, la DREAL régionale siègera à Poitiers et le Conseil régional ALPC est à Bordeaux. Des antennes régionales pourront donc se répartir dans les autres capitales, en charge de certaines thématiques. Le directeur de la chambre régionale sera basé à Bordeaux, au plus près du Conseil régional.

Les chambres départementales vont aussi connaître des bouleversements dans leur organisation interne. Le président Dominique Graciet a annoncé la couleur : « D’ici 5 ans, tous les départs à la retraite ne seront pas renouvelés. Le problème, c’est que dans les chambres départementales, on découpe les compétences des agents autour de 2 ou 3 thématiques. Avec cette fusion, ce sera l’occasion de spécialiser un seul agent pour tout le réseau. On va augmenter le niveau de compétence pour ceux qui accepteront de travailler en commun. »

Alors qu’on presse les instances consulaires à s’organiser, la tâche est plus qu’ardue dans un contexte encore très flou : « On navigue un peu à vue car tous les textes pour les chambres régionales ne sont pas parus, on ne connaît pas encore leurs compétences », se désole le président, « on met en place toute une organisation et on verra ensuite ce que la loi nous autorise à faire ! »

La chambre régionale d’agriculture, un pôle de lobbying auprès des instances régionales

Si les chambres départementales se rapprocheront de l’échelon des communautés de communes, Dominique Graciet veut faire de la chambre régionale un outil de lobbying auprès du conseil régional. « On doit travailler à ce que l’agriculture existe dans toutes les décisions. Durant la campagne électorale des régionales, on a demandé à tous les candidats un accompagnement. On a encore besoin de 14 millions d’euros de plus dans les futurs budgets de la Région. On ne veut pas que la fusion des régions génère trop d’éclaboussures dans l’accompagnement des agriculteurs. »

Malgré tout, le budget des chambres est de plus en plus contraint par la baisse de dotations. Des adaptations seront nécessaires dans leur fonctionnement. Déjà, le président a annoncé un changement de pratiques : « A l’avenir, on fournira de plus en plus de prestations payantes aux agriculteurs. » Finis donc les conseils gratuits d’il y a 30 ans, ajoute le président. Et de poursuivre : « On a beaucoup à faire pour réaliser des économies dans les exploitations. Il faut moderniser l’outil de production… Mais la valeur du produit doit se payer. On a besoin de plus de cohérence de l’Europe et de la France quand on voit comment est produite la viande américaine importée. »

 

Ci-dessous, le président de la chambre régionaled’agriculture ALPC Dominique Graciet (à gauche) et le co-directeur ALPC (pour l’Aquitaine), Bruno Millet (à droite).

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