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L'agriculture est-elle à l'abri d'une nouvelle flambée des cours du pétrole ?

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Le retour à l’équilibre du marché du pétrole est précaire. Le prix du baril plafonne autour de 50 dollars. Mais le nouveau président américain ambitionne de renforcer l’indépendance énergétique des Etats-Unis. Ce qui se traduirait par le développement de la production d’hydrocarbures non conventionnels et par un déséquilibre du marché mondial du pétrole, structurellement excédentaire.

Les autres pays producteurs pourraient ne pas s’entendre pour réguler la production mondiale de pétrole.

Début mai, les livreurs de fioul étaient débordés. Les agriculteurs ont profité de la baisse de 10 dollars du prix du baril de pétrole brute survenue en un mois, et de celle du fioul qui a suivi, pour remplir leurs cuves en prévision des travaux de récoltes.

Le prix du baril brut (48 dollars) était alors de nouveau passé sous le seuil des 50 dollars, contre 54 dollars en février dernier. Pour rappel, le cours du baril de pétrole a oscillé ces trois dernières années entre 26 dollars en février 2016 et plus de 100 dollars en juin 2014.

« En toute logique les marchés devraient rester dans la plage des 50-60 dollars ce qui n’est pas mal avec en plus un dollar fort », analyse Philippe Chalmin, coordinateur du Cyclope 2017, les marchés mondiaux. Il est aussi professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine.

Tous les pays producteurs de pétrole aspirent à une remontée durable et stable du prix du baril de pétrole pour rentabiliser leurs coûts d’extraction et pour collecter des recettes fiscales indispensables pour financer leur budget.

« Pour l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et les autres pays producteurs non membres, le défi de 2017 est de faire remonter les prix mais de façon progressive et prudente de peur de voir les producteurs américains de brut non conventionnel augmenter fortement leur production et contribuer à maintenir un excédent de l’offre sur le marché mondial », ajoute Francis Perrin de l’Iris et contributeur au Cyclope 2017.

Au-delà de 50 dollars le baril, « les pétroles de schistes américains retrouvent toute leur compétitivité dans un système de production très souple », ajoute le contributeur du Cyclope. Ils concurrencent alors les pétroles conventionnels et leur retour sur le marché en trop grande quantité pourrait se traduire par un nouveau recul des cours du baril.

A la fin de l’année passée, les pays producteurs de pétrole de l’Opep ont souhaité un retour à l’équilibre du marché du pétrole et une remontée des cours avec un ajustement de la production par rapport à la consommation. Réunis à Alger, puis à Vienne, ils se sont entendus pour plafonner la production de pétrole compris entre 32,5 et à 33 millions de barils par jour.

Cet accord est à peu près respecté. La production des pays de l’Opep a baissé de 1 million de barils par jour selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Même les pays non adhérents à l’Opep ont réduit un peu leur voilure, conformément à l’engagement pris à la fin de l’année passée.

En conséquence, le retour à l’équilibre du marché du pétrole s’est traduit par des cours stabilisés autour 53 ou 54 dollars pendant toute la période hivernale dans l’hémisphère nord.

Les ambitions de Trump

A moyen terme, la stabilité du marché pétrolier est cependant fragile. L’ambition de Donald Trump, président des Etats-Unis, de renforcer l’indépendance énergétique de son pays accroîtra la production d’hydrocarbures étasuniens dans un proche avenir.

« La nouvelle administration a mis en tête de ses priorités, l’énergie, avec l’annonce d’un plan visant essentiellement à augmenter la production de pétrole et de gaz naturel non conventionnels aux Etats-Unis afin d’aller vers une indépendance pétrolière et énergétique grâce à la réduction du poids des réglementations fédérales en particulier des réglementations environnementales », explique Francis Perrin.

Une offre excédentaire d’hydrocarbures n’est donc pas exclue. Aussi, les cours du pétrole pourraient être durablement sous le seuil de 50 dollars si les pays producteurs ne coordonnent pas leurs activités pétrolifères. Le prix du diesel serait alors abordable, au grand bonheur des agriculteurs.

Dans le même temps, les américains n’ont aucun intérêt de ne pas rendre l’extraction de pétrole non conventionnel rentable et de mettre en péril leurs compagnies.

2016 a été une mauvaise année pour l’industrie pétrolifère mondiale. Le nombre de forages a fortement chuté entre 2014 et 2016. Le nombre d’appareils de forages en activité a diminué de 55 % en deux ans selon Baker Hughes et Cyclope, Les marchés mondiaux. On observe cependant une reprise depuis le début de l’année, dans le monde, pour maintenir l’activité de production et des capacités d’extraction d’hydrocarbures conventionnels ou pas suffisants.

Etats-Unis, Russie, Arabie Saoudite : le trio de tête

Les Etats-Unis sont devenus le premier pays producteur mondial de pétrole en 2016 (12.52 millions de barils par jour) devant la Russie (11,38 millions de barils) et l’Arabie Saoudite (10,42) millions de barils par jour. Loin derrière en quatrième position figure le canada. Les productions des 7 autres grands producteurs mondiaux sont comprises entre 2,4 et 4,4 millions de barils par jour.  Les pays de l’Opep ne représentent plus que 39 % de la production mondiale contre 58 % pour les non Opep (Etats- Unis, Russie, et Canada).
 

Notre illustration est issue du site Fotolia, lien direct : https://fr.fotolia.com/id/94091404.

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Auteur : Hénin Frédéric
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