moutarde des champs

La moutarde des champs

Du latin sinapis arvensis, cette plante herbacée annuelle dicotylédone, originaire des régions méditerranéennes, appartient à la famille des brassicacées ou crucifères.

Présente presque partout en Europe, en Asie et en Afrique septentrionale, la moutarde des champs est également naturalisée en Amérique du Nord, elle est une adventice de premier ordre au Canada. On la trouve sur tout le territoire français sur les sols cultivés, les bords de route et les terrains vagues. Avec une préférence pour les sols calcaires à tendance basiques, la moutarde des champs s’adapte à tous les sols mais est très sensible au gel.

Au stade de plantule, la moutarde des champs se reconnaît par ses feuilles alternes, entières, plus ou moins dentées et lisses, présentées en rosette et ses cotylédons en forme de coeur et possédant une nervure centrale marquée.

A l’âge adulte, la moutarde des champs possède une tige simple, velue et dressée, souvent ramifiée, pouvant atteindre les 90 cm, des feuilles inférieures pétiolées, dentées, sinuées et lyrées alors que ses feuilles supérieures sessiles ont une forme ovale ou oblongue. Ses fleurs sont jaunes, pourvues de 4 pétales bien distincts, et ses sépales vert-jaune sont libres. Les fruits sont des graines rondes mesurant 1,2 à 1,6 mm et d’une couleur variant au brun rouge au noir, protégées dans des siliques (25 à 45 mm).

Cycles de développement de cette adventice

La germination de la moutarde des champs a lieu toute l’année lorsque la température se situe entre 5 et 15°C et les graines germent entre 0,5 et 1,5 cm de terre (mais la germination est possible jusqu’à 7 cm de profondeur). La levée est échelonnée, avec deux périodes majeures dans l’année : de septembre à novembre et de mars à juin. La floraison court de mai à septembre et la fructification de juin à novembre. Le cycle de développement complet de cette adventice dure environ 100 jours.

La persistance du stock semencier est très forte, les graines pouvant rester en dormance dans le sol pendant plusieurs décennies. Chaque plante peut produire de 1000 à 5000 graines, une compétitivité renforcée par un taux annuel de décroissance (TAD) de 35 à 45 %.

Les types de cultures touchées par la moutarde des champs

Si on rencontre la moutarde des champs dans toutes les cultures, elle pose un réel problème dans les cultures de colza d’hiver en raison d’un cycle de développement parallèle et de l’utilisation de semences insuffisamment triées.

En culture de printemps, ce sont les pois et les féveroles qui sont touchés.

Les dégâts causés par la moutarde des champs

La présence non maîtrisée de moutarde des champs dans les cultures de colza peut avoir une incidence dramatique avec une perte de rendement pouvant atteindre les 80 %.

Outre le fait que les graines de la moutarde des champs sont toxiques pour le bétail, l’adventice héberge de nombreux insectes nuisibles (altises et teignes des crucifères, mouche du chou, charançon gallicole, méligèthe) et maladies (hernie du chou, phoma, alternaria, sclerotinia, oïdium).

La moutarde des champs cause également des difficultés de triage dans les cultures de luzerne, trèfle violet, carotte, persil et radis, et des pertes de semences notables dans les deux dernières.

Quand et comment intervenir contre la moutarde des champs

Fortement invasive et concurrentielle, la moutarde des champs est une adventice de premier plan, contre laquelle la rotation des cultures ne présente pas vraiment de résultats satisfaisants sur une parcelle très infestée, sauf en cas d’introduction d’une culture d’hiver ou d’une culture céréalière étouffante comme l’avoine sur la parcelle pour limiter le développement de l’adventice. De même, le labour, sauf à profondeur importante, ne fera qu’enfouir et préserver ses graines.

Le décalage de la date des semis de colza à mi-septembre permettrait d’enrayer la prolifération de la moutarde des champs dans les régions du Sud-Ouest.

En revanche, les faux-semis en mars avec un temps de latence de 4 à 5 semaines (temps de levée pour l’adventice), présentent des résultats positifs. Les herbicides restent néanmoins le meilleur moyen de lutte.


Ci-dessous, moutarde des champs (photo Adobe).

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