Du 2 au 11 juin 2017 a lieu la troisième semaine de la coopération agricole, l’occasion pour nos coopératives d’ouvrir leurs portes, de faire découvrir leur modèle, leur filière, les femmes et les hommes qui composent la coopération agricole.
J’entame en 2017 ma trente-cinquième année de coopérateur chez Euralis et dans ma Cuma (Coopérative d’utilisation de matériel agricole). Je reste convaincu, après toutes ces années, que le modèle coopératif est un modèle d’avenir. C’est en étant ensemble et non les uns opposés aux autres que l’on avancera. Pourtant, certains font entendre une petite musique. Les coopératives ruineraient les agriculteurs, les pousseraient à toujours plus de productivisme et capteraient seules la valeur ajoutée. Des accusations que je réfute, je rappellerai que le capital social d’une coopérative agricole appartient aux agriculteurs adhérents. Quelle entreprise se risquerait alors à ruiner ses propres actionnaires ? Chaque année lors de notre assemblée générale les adhérents de la coopérative valident par leur vote les ristournes et les dividendes versés au 8 000 coopérateurs.
Ce discours empreint d’idéologie est dans l’air du temps, je ne comprends toujours pas pourquoi des agriculteurs critiquent d’autres agriculteurs. Pourquoi faudrait-il opposer les différents modèles agricoles ? Ces modèles ont plus de convergences que de divergences. Tous ont les mêmes objectifs : produire plus et mieux en prenant en compte les facteurs économiques, environnementaux et sociaux. Seul le chemin choisi est différent pour y parvenir. Chez Euralis, nous avons des coopérateurs qui ont choisi les circuits longs, les circuits courts, le conventionnel, le bio… C’est cette diversité que nous devons maintenir. Je n’ai pas l’impression, en présidant Euralis, d’oublier comment et pourquoi je suis à cette fonction. Chaque année, nous rendons des comptes aux agriculteurs adhérents. Tous les trois ans, nos mandats sont remis au vote. Au quotidien, les membres du conseil d’administration sont dans leurs exploitations.
Mon principal souci est, d’une part, de permettre aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail dans un contexte économique de plus en plus compliqué et, d’autre part, de faire en sorte que les collaborateurs d’Euralis et l’entreprise se développent.
N’oublions pas que les coopératives développent des filières qui vont de l’amont à l’aval, de la fourche à l’assiette. En France, 75 % des agriculteurs sont adhérents à une coopérative et 40 % des marques alimentaires appartiennent aux coops. Le secteur emploie 165 000 personnes : autant que l’aéronautique.
Christian Pèes
président d’Euralis
En savoir plus : https://wikiagri.fr/tags/christian_pees (retrouvez sur ce lien les précédentes tribunes rédigées par Christian Pèes et parues sur WikiAgri, ainsi que les articles où il est interviewé) ; http://www.christianpees.com (blog de Christian Pèes) ; http://www.euralis.fr (site de la coopérative Euralis).
Ci-dessous, le conseil, l’une des missions des coopératives (photo fournie par Euralis).
Ci-dessous, le conseil d’administration d’Euralis (avec Christian Pèes au centre, photo fournie par Euralis).
Cidessous, l’assemblée générale d’Euralis (photo fournie par Euralis).
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Le principe des cooperatives est beau et plein de bonnes intentions.Mais quand elles grossissent ,elles oublient la base et ce pourquoi elles ont ete créèes.Le nouveau president de ma grosse coop s’est empressé de séparer la partie industrielle qui rapporte, de la partie collecte et appro qui est juste a l’equilibre.Ce en assurant que l’industrie continuera a verser des dividendes.Pendant des années les cooperateurs ont investi les benefices qui leur revenaient dans des aventures industrielles hasardeuses parfois et toujours couteuses avec la promesse d’une meilleure renumeration,et maintenant, nous sommes payés au prix de marché comme les autres coops qui n’ont pas investi dans l’aval.Merci les administrateurs