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Grippe aviaire, les éleveurs de canards du sud-ouest ont bloqué la circulation autour d’Auch

Gros coup de colère des éleveurs de canards du Sud-Ouest qui subissent toujours les contrecoups de la crise de la grippe aviaire. Pendant de longues heures ce mercredi, ils ont bloqué les accès à la RN 124 à Auch.

Les éleveurs de canards du Sud-Ouest n’en peuvent plus. Voilà des mois que la deuxième grippe aviaire, qui a décimé de nombreuses exploitations cet hiver, les prive de revenus. Sachant que toutes les aides relatives à la première épizootie de 2015/2016 n’ont pas encore été versées. Alors ils ont décidé de donner un grand coup de poing sur la table, soutenus par le collectif des Canards en colère et la Coordination rurale. Deux entités qui se sont alliées dans cette bataille, car leurs responsables estiment partager les mêmes aspirations.

Une enveloppe de 300 millions d’euros toujours attendue

Ce mercredi 14 juin au matin, dès 5 heures, à l’aide de camionnettes et de remorques, quelque 80 d’entre eux ont bloqué les accès de la Nationale 124 à Auch, axe principal du Gers qui serpente entre Toulouse et Saint-Geours de Maremne (Landes). Ceci n’a pas engendré de difficultés majeures de circulation, la police ayant dévié le trafic. Mais les exploitants entendaient réclamer par là le versement immédiat des aides promises depuis le début de l’année, déjà par le précédent ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Histoire que la fureur de leur désarroi soit entendue jusqu’à Paris, dans les couloirs du nouveau pouvoir.

Puisque ces professionnels ont fait leurs comptes. Pour les deux crises consécutives l’enveloppe globale attendue de la part du gouvernement s’élève à 300 millions d’euros. Alors bien sûr l’actuel ministre de l’Agriculture Jacques Mézard promet que les aides seront versées à partir des tout prochains jours pour être totalement soldées à la mi-juillet, mais les éleveurs ne croient plus aux promesses. « On nous rabâche depuis six mois que les versements arrivent. Maintenant on dit stop. On ne peut plus se permettre de continuer comme ça, on n’y croit plus », peste le porte-parole des Canards en colère, Lionel Candelon.

La gestion de la crise jugée calamiteuse

Car il faut dire que quantité de trésoreries sont complètement exsangues. A l’image d’Ingrid et Antoine. Ce couple de gaveurs de Nogaro (Gers) traite 50 000 canards par an pour le compte d’une coopérative. Sauf que les deux grippes aviaires les ont laissé sur le carreau. Si bien que désormais et depuis le mois de mai dernier, ils touchent le RSA et leurs familles respectives viennent à leur secours. « Mais on est tous dans ce cas là ! Si on se rebelle c’est pas vraiment pour s’amuser, c’est parce que la situation est dramatique. » Et puis ils dénoncent aussi la gestion qu’ils jugent calamiteuse de la maladie par les pouvoirs publics. Ils veulent également voir s’instaurer une biosécurité adaptée à la taille des élevages et une limitation du kilométrage quant au transport des animaux, de manière à éviter qu’ils ne traversent plusieurs départements. « Dans le Gers, il existe aussi une exploitation de 33 000 canards ! On ne peut plus fonctionner comme ça, c’est une folie », renchérit Lionel Candelon. « On doit retrouver des productions classiques. » Et il se dit que le nouvel abattage de 15 000 canards de ce lundi à Bressols (Tarn-et-Garonne) vient confirmer ses craintes…

 

Dès 5 heures du matin ce mercredi, la RN 124 était bloquée. La police avait dévié le trafic.

Environ 80 personnes ont participé à cette action coup de poing pendant plusieurs heures.

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