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Estimation du rendement, réaliser un diagnostic au champ

L’état des maïs fourrage 2015 est très hétérogène d’une parcelle à l’autre et au sein même d’une parcelle. Pour tenir compte de la diversité des situations, voici quelques éléments pour affiner l’estimation de rendement.

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Pour établir un diagnostic du potentiel d’un maïs fourrage en août, il est nécessaire de :
– Resituer les stades des plantes par rapport au cumul de températures depuis le stade floraison (ou si celle-ci n’est pas connue, la date de semis).
– Visiter chaque parcelle de l’exploitation dans son ensemble.

Les premiers pas…

⇒ Entrer dans les parcelles.
⇒ Se méfier :

– des plantes de bordures, elles sont souvent trompeuses.
– du gabarit des plantes, il faut regarder l’épi. Le grain (nombre de grains par m2 et stade) est déterminant dans la décision que vous allez prendre.

⇒ Observer la plante, du plus général au plus analytique :

– hauteur moyenne des plantes et hétérogénéité entre plantes,
– état des feuilles – vertes, jaunes, desséchées – au-dessus, au niveau et au-dessous de l’épi,
– évolution récente de l’état des feuilles,

⇒ Apprécier l’état d’avancement du grain : amidon laiteux, pâteux, présence de la lentille vitreuse à l’extrémité du grain…
⇒ Compter sur des placettes :

– Le nombre de plantes et le nombre d’épis (plus de 70 grains),
– le nombre de grains par épi,
– le nombre de grains par m² (ne pas confondre les grains viables, en cours de remplissage, et les grains avortés).

Attention, cependant, à ne pas faire de diagnostic trop précoce ! De la floraison femelle au SLAG (stade limite de l’avortement des grains), les jeunes embryons peuvent avorter. Le SLAG se situe environ 250 degrés-jour après la floraison femelle. Il est donc préférable d’attendre au moins 15 jours après la floraison pour dresser un diagnostic avec certitude.

La méthode classique : compter le nombre de grains /m²

– Dans la zone retenue, choisir trois lignes mitoyennes et mesurer l’interligne.
– Définir 3 parcelles de 10 m2 : Il est plus commode de convertir cette surface de 10 m2 en longueur, qui va dépendre de l’inter-rangs (Figure 1).


Figure 1 : longueur de rang à observer (en m), en fonction de l’inter-rangs, pour évaluer le nombre de grains sur une surface équivalente à 10 m²


– Sur un rang, parcourir une distance x en fonction de la largeur de l’inter-rangs (figure 1) et compter le nombre de plantes présentes
– Compter le nombre d’épis présents sur les plantes observées. Compter tout épi présentant plus de 70 grains viables
– Prélever 3 séries de 20 épis successifs (comptant plus de 70 grains) et comptez le nombre de grains par épi (nb de rangs x nombre de grains sur le rang moyen)
– Faire la moyenne du nombre de grains par épi
– Multiplier par le nombre d’épis présents sur le rang étudié
– Diviser par la surface étudiée

Cette opération doit être renouvelée 4 fois dans une parcelle homogène, et être réalisée dans plusieurs zones si la parcelle est hétérogène.



Figure 2 : estimation du rendement à partir du comptage des grains (ordre de grandeur) pour des plantes « normales »

 

Dans le cas de parcelles de plantes « anormales »

Pour des maïs n’ayant pas d’épi, ou pour les plantes ayant des épis moins de 1500 grains/m2, les méthodes classiques d’estimation du rendement en maïs fourrage ne sont pas valables.

Une estimation visuelle…

A titre indicatif, pour des niveaux de peuplement correct (> 65 000), avec des stades compris entre 10 feuilles et floraison femelle et selon l’intensité du déficit hydrique, le rendement est compris :
– entre 2 et 4,5 t de matière sèche pour des maïs mesurant 1 m à 1,5 m
– entre 3,5 et 7 t de matière sèche pour des maïs mesurant 1,5 m à 2 m.
Au-delà du stade « floraison femelle », les rendements sont globalement bien corrélés avec les nombres de grains viables/m² et leur niveau de remplissage. Donc, il convient d’estimer les grains/m2 et d’y ajouter les estimations de biomasse à la floraison, selon les étapes décrites précédemment.

…ou par prélèvement

Il faut avant tout se placer dans une zone représentative et homogène de la parcelle (peuplement, taille, stade de développement), avec l’objectif de prélever des plantes.

Comme pour la méthode basée sur le comptage des grains, l’estimation de rendement se fait sur une surface d’au minimum 10 m², convertie en en longueur de prélèvements à effectuer sur un rang, qui dépend de l’interligne (figure 3).


Figure 3 : Longueur de rang équivalente à une surface de 10 m² en fonction de la distance inter-rangs


Si les prélèvements ne sont réalisés que sur une seule placette de 10 m2, s’assurer que les épis et les plantes ne sont pas détériorés (notamment si la placette est celle des observations précédentes).

Sur la portion de rang délimitée, couper toutes les plantes à 10 cm du sol (hauteur de coupe lors de l’ensilage).

Puis, selon les équipements disponibles, plusieurs possibilités :
– Prendre un big bag ou autre sac de grande contenance (faire la tare), puis le remplir avec les plantes prélevées. Relever le poids de matière fraîche (MF). Il faut maintenant multiplier ce poids par la teneur en matière sèche du fourrage sur pieds.
– Si vous disposez d’un équipement de séchage (étuve ventilée), prendre aléatoirement 10 pieds parmi l’ensemble de ceux coupés. Après avoir pesé le poids frais de ces 10 pieds, les faire sécher dans des contenants adéquats (sacs perforés, paniers métalliques) à 105°C durant au moins 24 h, mieux 48 h. Le ratio de poids (poids sec/poids frais) donnera ainsi accès à la teneur en matière sèche des plantes, permettant ainsi d’affiner l’estimation de rendement.

Notons que, en cas de fortes chaleurs, la teneur en matière sèche peut varier de quelques points entre le matin et le soir.

Répéter cette opération autant de fois que nécessaire afin de couvrir l’ensemble des situations rencontrées.


Arvalis – Institut du végétal

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