Dérèglement climatique : êtes-vous un agriculteur détaché, confiant, passif, anticipateur ou engagé ?

La quatrième édition de l’enquête Agriculture-viticulture réalisée par l’Observatoire BPCE a entre autres porté sur les comportements adoptés par les agriculteurs et les viticulteurs à l’égard du changement climatique ont été. A partir des réponses obtenues, cinq profils ont été identifiés.

« Près de la moitié des agriculteurs et deux tiers des viticulteurs disent avoir modifié un ou plusieurs facteurs de pilotage de leur exploitation en conséquence. Les exploitations engagées dans une démarche agroécologique et/ou celles dont la totalité ou une partie de la production est en bio ont effectué davantage de changements que leurs consoeurs», rapporte  l’Observatoire BPCE (Banque populaire Caisse d’Epargne) en restituant les résultats de la quatrième édition de l’enquête Agriculture-viticulture.

« L’eau doit submerger la prairie par gravité, uniformément et surtout rapidement », rappelle Olivier Tommasi. Ici, première irrigation après restauration d’une parcelle (crédit photo : Tommasi)

Une enquête (1) menée  pour l’occasion en collaboration avec l’institut IFOP, a permis d’identifier cinqgroupes d’exploitants agricoles selon leurs comportements, attitudes et opinions vis-à-vis des enjeux climatiques.Les 27 % d’agriculteurs du groupe des « Engagés » sont plus jeunes que la moyenne, très investis « dans une transition agroécologique avancée » et « très concernés par le changement climatique et les restrictions d’eau, souligne la BPCE. Ils innovent pour améliorer constamment leurs pratiques culturales aux enjeux du climatiques du moment ». L’Observatoire BPCE mentionne aussi que cette catégorie d’agriculteurs est « plus investie dans les démarches collectives (certifications, projets à plusieurs), ils affichent une dynamique proactive, ouverte à l’innovation et aux ajustements ».

Face à eux les 16 % d’agriculteurs « Passifs » « se caractérisent par un niveau d’inquiétude climatique faible et peu d’adaptations concrètes réalisées », constate l’Observatoire BPCE  alors qu’ils sont très exposés au dérèglement du climat. « Ce sont des exploitants plutôt installés récemment, qui semblent vouloir poursuivre leur activité sans transformation majeure, misant sur la stabilité », ajoute la BPCE.

Les trois autres groupes d’agriculteurs sont les « anticipateurs » (18 %), les « détachés » (19 %), les confiants (19 %)

Les anticipateurs (18 %) « ont une conscience environnementale et climatique particulièrement élevée, bien qu’ils ne soient pas encore directement impactés aujourd’hui », décrit l’Observatoire. Les agriculteurs de ce groupe conduisent leur exploitation « dans une logique de préparation à long terme (transmission, adaptation, modernisation), souligne la BPCE. « Ils sont proactifs dans leurs stratégies mais prudents dans leurs actes immédiats, privilégiant l’anticipation aux réactions à chaud ».

 Les agriculteurs « Détachés » « peu exposés, peu engagés et peu inquiets sont âgés et peu impliqués dans l’innovation ou l’adaptation », décrit la BPCE. Situés principalement dans le Nord-Ouest de la France, ils gèrent de petites exploitations à faible potentiel économique. « Rejetant massivement les démarches environnementales, (ces agriculteurs)  n’expriment ni besoin d’adaptation, ni inquiétude vis-à-vis du climat ou des restrictions d’eau, rapporte encore l’observatoire. Ils n’ont pas de projet de reprise ni de dynamique de changement ».

Enfin, les agriculteurs « confiants » (19 %), sont « à la fois peu exposés et peu inquiets » car ils sont déjà « très engagés dans l’agroécologie, avec des pratiques avancées ». Le climat les inquiète peu car ces agriculteurs « ont pris les mesures requises pour gérer leur exploitation en fonctions des nouvelles qu’il impose, relate l’Observatoire BPCE. Ils ne s’inscrivent pas dans une dynamique de croissance ou d’investissement qui pourrait les écarter de la voie qu’ils se sont tracée ».

  • par téléphone auprès de 1 206 chefs d’exploitation dont 500 viticulteurs du 12 février au 18 mars 2025,