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Cultures, l'assurance paramétrique assure presque tout et pour moins cher

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L’indemnisation est déclenchée dès que le risque couvert survient. Il n’est pas nécessaire d’attendre la récolte pour évaluer les pertes de rendement. La mutualisation de la couverture des risques réduit le coût de la souscription.

L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) et le courtier d'assurances Meteo Protect ont lancé un système de couverture des risques météorologiques ou du risque de chute de prix. Ce système d’assurances repose sur des indices météorologiques (température, précipitations…), sur des facteurs de rendement ou encore sur des variations de prix. Il offre à chaque producteur qui le souhaite, une couverture à la carte pour faire face, par exemple, à une sécheresse, un gel ou bien une baisse de son chiffre d’affaires.

L’agriculteur assuré aura ainsi les moyens de financer sa prochaine campagne si la météo est défavorable ou si le marché s’effondre.

Deux atouts majeurs

Cette couverture assurancielle paramétrique présente deux atouts majeurs.

Concernant les couvertures basées sur un indice météo, l’indemnisation est déclenchée dès que le risque couvert survient. Il n’est en effet pas nécessaire d’attendre la récolte pour évaluer les pertes de rendement.

Enfin, le modèle économique de l’assurance paramétrique (ou indicielle) est viable dans toutes les circonstances car la couverture des risques est mutualisée entre les différents secteurs d’activités des compagnies d’assurance qui portent le risque et non pas, dans le cas de la filière de pommes de terre par exemple, sur ses seuls producteurs. En conséquence, cette mutualisation des risques permet de couvrir des risques qui sont parfois difficilement assurables par la fréquence de leur survenance. 

Contactée par WikiAgri, Sara Albert, directrice de l’offre agricole chez Meteo Protect, dresse un panorama des contrats d’assurance indicielle en vigueur et des cultures actuellement couvertes dans différentes régions du globe.

Trois catégories de produits d'assurances

De la fourche à la fourchette, Sara Albert distingue trois catégories de produits d'assurances. La première regroupe les contrats souscrits par les  producteurs de manière individuel ou bien via des regroupements de producteurs (OP, coopératives, négoce, syndicats professionnels...) pour se protéger contre les effets d’une météo défavorable ou bien contre l’effondrement des cours liés, là encore, à un dérèglement climatique. Les filières légumes pleins champs sont par exemple visées par ce type de contrat.

La deuxième catégorie de produits assuranciels cible par exmple les collecteurs de céréales, soucieux de couvrir la baisse des volumes des récoltes, de garantir leur qualité ou encore de se prémunir contre une chute des prix et des marges.

La troisième catégorie de produits rassemble les contrats souscrits par les distributeurs pour se protéger contre des risques qui impactent la consommation de produits et par conséquent les marges des enseignes commerciales. Il s’agit par exemple de la survenance d’une période froide qui détourne les consommateurs des étals de tomates. Or comme ces denrées ne se conservent pas, les pertes de chiffres d’affaires et de marges sont très importantes. Aussi, il va de soi que ces contrats reposent, entre autres, sur des indices de prix et de température.

Ça marche ailleurs dans le monde

L’assurance paramétrique se distingue des autres couvertures assurancielles par ses aptitudes à pouvoir couvrir des cultures les plus diverses sur tous les continents.

Des contrats d'assurance, spécialement étudiés protègent, par exemple, les horticulteurs en Colombie contre le gel : une température inférieure à - 5°C, pendant trois jours, déclenchera alors leur indemnisation contre les pertes attendues à la récolte.

Contre le gel encore, mais cette fois en Espagne, des contrats paramétriques assurent les cultures d’amandes pendant la période de floraison en janvier ou février. Et dans la région de Jaen, les jeunes agriculteurs de Asaja, Association nationale des jeunes agriculteurs, protègent leur récolte d’olives contre la sécheresse et les excès de température.

Au Brésil, le manque de précipitations conduit parfois les planteurs de canne à sucre à protéger leur récolte. 

Quels que soient le produit ou l’activité à couvrir, la démarche à suivre est identique. Chaque couverture assurancielle est construite avec le client  pour bien identifier les caractéristiques des risques à couvrir. Il lui reviendra en fait de définir les contours de la couverture assurancielle dont il a besoin.

Puis Meteo Protect définira les paramètres et les critères adéquates pour bâtir son produit assuranciel (rendement, prix ou encore températures selon les cas). Enfin, Meteo Protect cherchera à savoir comment il collectera les données auprès d’organismes compétents pour bâtir son nouveau contrat et pour déterminer les différents taux de couverture.

Outre son adaptabilité aux contextes les plus variés, l’assurance paramétrique doit son succès à son faible coût. Elle ne nécessite aucune structure administrative lourde à mettre en place et aucun recours d’experts pour évaluer les dommages, l’indemnisation étant enclenchée, rappelons-le, dès que le risque couvert est survenu.

C’est pourquoi, dans le milieu agricole, elle a rencontré un vif succès dans les pays en développement où ils ont d’abord été mis au point. En effet, les contrats d’assurance paramétrique protégent efficacement  les cultures vivrières d’un groupe d’agriculteurs à moindres frais contre un ou plusieurs risques bien identifiés. La région à assurer aura été au préalable bien définie.

... Et en France ?

En France, des contrats d’assurance indicielle couvrent également les « risques localisés » comme par exemple la chute des températures dans des petits vignobles, ce que ne font pas les contrats classiques, faute de rentabilité. Mais la mise au point de ces contrats indiciels requiert un maillage très dense des stations de météorologie pour collecter les données représentant au mieux le risque des producteurs.

A l’avenir, de nouvelles cultures peuvent aussi être assurées en copiant des modèles de couverture qui ont fait leurs preuves dans d’autres bassins de production. Les producteurs de Dordogne devraient s’inspirer des contrats en vigueur en Espagne pour protéger les verges d’amandiers contre le gel.

En les adaptant, ces contrats sont tout à fait reproductibles. Les producteurs de lait pourraient aussi être intéressés pour protéger leurs marges comme le font les collecteurs de céréales.

Mettre au point un dispositif particulier pour un producteur donné est tout à fait envisageable. Mais en se regroupant, le courtier Météo Protect déterminera une gamme variée de produits d’assurance paramétriques pour répondre aux besoins de chacun d’eux selon les années, et ce à moindre coût. Seul, un producteur n’aura pas ce choix.


L'illustration ci-dessous est issue du site Fotolia, lien direct https://fr.fotolia.com/id/59225949.

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Auteur : Hénin Frédéric
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