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Les rendements sont néanmoins légèrement supérieurs à 2007 en ex Basse-Normandie et très proche de 2007 en ex Haute-Normandie, qui avait été également une très mauvaise année (le rendement 2016 transmis est encore provisoire). Du côté de la qualité, les poids spécifiques (PS) sont variables, avec, au final, une moyenne proche de 76. En revanche, les taux de protéines sont records.
Un bon potentiel jusqu’au stade floraison
Le climat de la campagne 2016 se caractérise par :
• Un automne très doux et plutôt sec (en particulier en octobre et décembre).
• Un début d’hiver doux et un mois de mars plus froid que d’habitude.
• Un printemps plus frais que d’habitude (mars et avril) et marqué par une alternance des pluies (mars et mai pluvieux, avril dans la moyenne).
La fin de cycle a été peu ensoleillée sur l’ensemble du territoire et très humide dans les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime ainsi que dans le pays d’Auge dans le Calvados et le pays d’Ouche dans l’Orne. Le rayonnement entre floraison et fin du remplissage est le plus bas depuis les 30 dernières années.
Figures 1a et 1b : Cumuls mensuels de température et de pluviométrie sur la station de Bernienville (Eure)
Données Météo France.
D’un point de vue physiologique, le nombre d’épis/m² était très bon. En effet la montaison s’est caractérisée par un climat frais, sans stress hydrique, très favorable à la montée des épis. La biomasse à floraison était également très satisfaisante, accompagnée d’une nutrition azotée satisfaisante (figure 2) dans la mesure où les quantités d’engrais apportées étaient ajustées au potentiel de la parcelle.
Figure 2 : Quantité d’azote absorbé et biomasse à floraison
Données Météo France.
Conséquences, les céréales présentaient un bon potentiel jusqu’au stade floraison hormis les parcelles touchées par de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO), du piétin échaudage ou des carences en manganèse.
A partir de fin mai, le manque de rayonnement et les pluies ont été les principaux facteurs limitants le rendement
Entre les stades méiose et floraison, le quotient photothermique (rapport rayonnement/température) était faible. Cette phase du cycle correspond à la mise en place du nombre final de fleurs capables de donner un grain. Ainsi le manque de rayonnement sur cette phase a impacté la mise en place du nombre de grains final.
Figure 3 : Quotient photothermique (rayonnement/température) entre le stade méiose et floraison en calories/m²
Source : Données Météo France
Puis, la période de floraison des blés s’est déroulée dans des conditions pluvieuses pour une bonne partie de la région. Conséquences, la pression maladies de fin de cycle a été importante cette année.
Figure 4 : Cumul de pluie en mm pendant la période de floraison (10 jours avant et 10 jours après pour la variété Rubisko semée au 20/10/2015)
Source : Données Météo France.
Enfin, le temps gris et couvert a perduré tout le mois de juin. Ainsi, de très faibles rayonnements ont été enregistrés durant toute la période de remplissage (floraison à grain pâteux) (figure 5) ; ils sont très déficitaires (78 % de la médiane calculée sur 30 ans, ce qui a conduit à pénaliser le remplissage et donc, le Poids de Mille Grains (PMG).
Sur les essais Arvalis de Rots (tableau 1), on observe une très bonne montée à épis, + 15 % par rapport à la médiane des 15 dernières années. En revanche, le nombre de grain par épi est très affecté (- 23 % par rapport à la médiane des 15 dernières années) et le PMG est également touché, – 6 % (par rapport à la médiane des 15 dernières années).
Figure 5 : nombre de jours avec un rayonnement limitant (inf à 1200 joules/m²) pendant le remplissage (épiaison – grain laiteux)
Source : Données Météo France.
Tableau 1 : composantes de rendement observées sur le blé tendre en 2016 – Arvalis Rots (Calvados)
Un impact des maladies assez élevé
La période de montaison (23/3 au 19/5) se caractérise par un faible niveau de températures et un cumul de pluies proche des normales. Entre 2 nœuds et dernière feuille, les pluies ont été peu présentes. La pression de septoriose a donc été modérée sur cette partie du cycle, puis plus importante en fin de cycle, du fait de l’arrivée des pluies.
La rouille jaune a été présente pendant tout le printemps, mais a été correctement contrôlée, malgré des redémarrages successifs.
La présence de fusarioses sur épi est importante cette année, en particulier Microdochium spp. Notamment sur la partie est de la région qui a été beaucoup plus arrosée en fin de cycle que la partie ouest.
La nuisibilité des maladies mesurée dans nos essais variétés blé à Rots (figure 6) est donc plus élevée que la moyenne.
Figure 6 : nuisibilité moyenne sur l’ensemble de l’essai variétés blé tendre – Arvalis Rots (Calvados)