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Céréales, si la sécheresse perdure, une irrigation au cours du remplissage peut être envisagée

Cette année, dans les situations qui ne profiteront pas des orages et où la sécheresse perdure, des irrigations peuvent être nécessaires jusqu’à 25 jours après épiaison en sols superficiels et 20-25 jours après épiaison en sols profonds. Avec quelques précautions toutefois.

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L’intérêt des irrigations en cours de remplissage des grains est souvent sous-estimé car l’effet du stress hydrique à ce stade est peu visuel. Les outils de pilotages (bilan hydrique ou sondes tensiomètriques) sont très utiles pour quantifier l’enjeu.

Lorsque la réserve en eau du sol facilement utilisable est épuisée, une irrigation après floraison est rentable, même pour une parcelle qui n’a pas encore été irriguée. Comme cela a été observé en 2006, les fortes températures ne nuisent pas à l’efficacité des apports. Mais des précautions doivent être prises pour ne pas augmenter le risque de maladies d’épis ou le risque de verse.

Eviter le risque maladies…

Il faut donc éviter d’irriguer pendant une durée de 8 jours environ à partir de la sortie des premières étamines pour ne pas augmenter le maintien de conditions humides, d’autant plus que c’est du blé dur. En cas de temps chaud et sec après la chute des étamines, des irrigations peuvent être réalisées sans risque.

Dans le cas du blé dur, d’une variété de blé tendre sensible à la fusariose ou d’un précédent à risque (maïs, millet), une protection fongicide spécifique sera indispensable.

…et de verse

L’irrigation, en particulier après floraison, augmente le risque de verse. Il faut donc prendre un certain nombre de précautions :
†avoir réalisé une protection anti-verse adaptée,
†utiliser des petites buses pour réduire la taille des gouttes,
†irriguer si possible la nuit, lorsque la vitesse du vent est plus faible.

Figure 1 : Exemple de bilan hydrique pour un blé dur semé le 20/10 en limon profond de Beauce à Binas (Loir-et-Cher) : la réserve facilement utilisable est vide à l’épiaison

Figure 2 : Exemple de bilan hydrique pour un blé dur semé le 20/10 en argilo-calcaire moyen de Beauce à Binas (Loir-et-Cher) : la réserve facilement utilisable est vide depuis le gonflement et la réserve utile le sera fin floraison

 

Edouard Baranger, Michel Bonnefoy, Delphine Bouttet, Agnès Treguier, Sébastien Poitevin (Arvalis – Institut du végétal)

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