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Installations et transition agro-écologique: l’agriculture requiert de nouvelles compétences

Pour faire face au dérèglement climatique et pour être plus attractive auprès d’un public très éloigné du monde agricole, l’agriculture engagée dans la transition agro-écologique nécessite de nouvelles compétences. Mais la transversalité des technologies adoptées par ce secteur le décloisonne.

Pour accompagner la publication d’une note intitulée « Dynamique agricoles : quelles compétences ? », écrite par Yves Lemorvan et Bernard Valluis, le think-tank AgrIDées a organisé une conférence intitulée « Agricultures de demain: quelles compétences ? » le 23 novembre dernier.

Lors des deux tables rondes animées par les deux auteurs de la note, les participants ont distillé les propositions présentées dans la note du think-tank pour faire évoluer les compétences des agriculteurs et de leurs salariés afin d’inscrire l’agriculture dans la transition agro-écologique et rendre la profession agricole plus attractive.

Se familiariser à l’emploi de robots et d’outils d’aide à la décision ou encore, acquérir les compétences en météorologie nécessaires pour adopter les bonnes pratiques agricoles, font dorénavant partie des compétences requises pour gérer les entreprises agricoles. Or la fonction d’agriculteur exige déjà des qualifications très variées.

Dans les exploitations, les chefs d’entreprises feront donc des choix et déléguer certaines de leurs missions à leurs salariés pour les impliquer dans la conduite de l’exploitation où ils travaillent. Ces chefs d’entreprises feront aussi appel à des prestataires de services ou encore à des Cuma. Toutefois, ils veilleront à ce que la gestion de leur entreprise ne leur échappe pas.

Mais ces nouvelles compétences météorologiques ou technologiques contribueront à rendre les métiers de l’agriculture plus attractifs et moins pénibles auprès des 20-40 ans, éloignée monde agricole. Par ailleurs, la formation et les compétences requises pour exercer une activité dans le secteur agricole sont de plus en plus transversales. Elles décloisonnent l’agriculture.

Or elle manque de bras. Sur le marché de l’emploi, le secteur agricole peine à recruter des salariés car il est en compétition ouverte avec d’autres filières économiques. En 2020, on dénombrait 138 000 salariés à plein temps (+ 8 % en 110 ans) et 75 000 saisonniers équivalent temps plein (- 4,1 %). La moyenne d’âge est de 20-40 ans.

Une génération de chefs d’entreprises sur le départ devra aussi être remplacée par une autre génération d’agriculteurs, en majorité non issus du monde agricole. Mais le parcours de Charlotte Vassant, cheffe d’entreprise agricole (Aisne) montre que ses compétences, acquises lorsqu’elle était cadre supérieur dans l’industrie, sont très utiles pour conduire une exploitation agricole. Embaucher des salariés, les rémunérer correctement, les former et les fidéliser sont les préoccupations, parmi d’autres, de n’importe quel chef d’entreprise.

Pour autant, la diversité des profils des porteurs de projets impose de revoir le contenu du parcours à l’installation. Il n’a pas été élaboré pour accompagner des agriculteurs non issus du monde agricole.

A travers des parcours « nouveau format », « les porteurs de projet doivent tous pouvoir s’identifier comme partie prenante de la diversité des agricultures », explique le Think tank.

Pour sa part, l’enseignement agricole devra développer la double compétence agronomie/ climat, tout en proposant un réseau décentralisé de mise en valeur d’actions concrètes locales.

Comme l’enseignement de l’agronomie sera étroitement lié à l’évolution du climat, AgrIDées suggère aussi de créer l’école nationale Agro/Climat, la nouvelle entité qui associerait les différentes écoles supérieures d’agronomie publiques et privées et l’INRAE.
Sur le terrain, une «  communauté de démonstrateurs territoriaux climatiques »diffuserait, par capillarité, les connaissances sur les enjeux climatiques sur l’ensemble du territoire sur le modèle des fermes Dephy.

Pour en savoir plus: https://www.agridees.com/notes/dynamique-agricole-quelles-competences/

Photo légende: Jeune agriculteur dans un champ de maïs (@Kitreel)

1 Commentaire(s)

  1. L’agriculture de conservation des sols c’est aussi l’agriculture de conservation de l’eau, du climat et de la biodiversité. Nous subissons les symptômes climatiques (inondations sécheresses canicules feux) d’une disparition de la couverture végétale des continents (déforestation), l’agriculture doit assurer une continuité végétale toute l’année mais en priorité l’été pour entretenir le cycle de l’eau et pour cela il faut lui donner l’eau qui lui revient de droit. Un pays sans eau c’est un désert, une agriculture sans eau c’est la famine. Pas de biodiversité sans eau et pas de climat sans eau, Sur les continents, la régulation thermique de l’atmosphère est automatique tant que les surfaces exposées au soleil sont couvertes d’eau ou de végétation. coordinationrurale.fr/nos-cr-locales-actualites/les-agriculteurs-ne-sont-pas-des-consommateurs-deau-mais-des-producteurs-de-pluie/

    c’est l’urgence climatique qui nous impose de enfin recycler l’eau des villes et de réguler le débit des rivières pour ne plus inonder et avoir de l’eau l’été.

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