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Voyons plus loin que la conférence environnementale

Notre travail à la SAF est d’aider par nos travaux de réflexions à préparer l’avenir d’une agriculture innovante et compétitive qui répond aux besoins d’une population de chefs d’entreprises agricoles responsables et d’une population urbaine croissante, avec de multiples demandes et exigences.

Comment se repérer et adopter la bonne posture ?

A ce jour, le tableau de la future PAC est dessiné. Le ton est donné. Les choses sont à peu près actées. Il y a une reconnaissance croissante par les autorités publiques en France et en Europe du rôle multifonctionnel des agriculteurs : ils sont appelés non seulement à assurer la sécurité alimentaire dans le monde et en Europe, mais aussi de contribuer à la sécurité énergétique, à l’approvisionnement de l’eau potable propre, à préserver la biodiversité et des paysages, à contribuer à la lutte contre le changement climatique, au développement territorial et à la culture en milieu rural, etc.

L’Europe est à l’origine de ce discours multifonctionnel afin de s’inscrire dans la perspective de l’agriculture durable.

Dans les années 1980, a été lancé dans le cadre de la politique socio structurelle le fameux article 19 qui a ensuite été élargi aux mesures agri puis agro environnementales pour relever en 1999 du deuxième pilier de la PAC.

La multifonctionnalité, c’est la réponse politique à la question économique des aides publiques. Aujourd’hui, cette notion permet d’insister sur les services rendus par les agriculteurs et les paysages qu’ils façonnent pour la société. Mais on reste dans l’approche du financement public de démarches privées non économiques.

Les travaux récents de la SAF dépassent l’approche multifonctionnelle. Notre think tank s’appuie sur le principe entrepreneur responsable afin de se placer dans l’optique d’une posture appliquée aux entreprises agricoles qui s’inscrivent dans une démarche compétitive.

Ce principe suppose de dépasser le principe pollueur payeur qui stigmatise les entrepreneurs en tant que futurs pollueurs.

Ce qui suppose aussi d’intégrer l’environnement dans la démarche économique de l’entreprise.

Dans sa note eau disponible sur son site, la SAF a développé la notion d’agriculteur producteur d’eau potable. L’objectif étant de faire de la production d’eau potable un élément endogène de la démarche d’entreprise agricole. L’environnement ne doit pas se surajouter à l’activité agricole mais en faire partie.

Dans sa note de think tank, la SAF considère que les agriculteurs, en tant que collaborateurs d’un intérêt général qu’est l’environnement, doivent être pro actifs, seuls et en groupe. La préservation d’une ressource commune passant par une démarche collective.

Ce qui suppose que les acteurs publics reconnaissent les projets portés par les chefs d’entreprise agricole et n’imposent pas leur projet de société.

Le futur rapport 2013 de la SAF intitulé « Agricultures et territoires, pour des synergies gagnantes, cohésion des hommes, cohérence des territoires », s’inscrit dans cette dynamique du chef d’entreprise agricole responsable : de sa posture dépendra aussi l’évolution des territoires.

Maître de ses décisions, de ses choix, il travaille en filière pour que ces filières agricoles jouent leur rôle de colonne vertébrale des territoires. Le rapport sera présenté sous forme de cartes : carte filière, carte politiques territoriale, carte villes campagnes, carte territoires environnementaux, carte PAC et carte atout.

La dernière carte porte sur la posture du chef d’entreprise sur sa capacité à se saisir maintenant des territoires.

L’environnement dans ce rapport doit relever autant que possible d’une démarche entrepreneuriale de chef d’entreprise, ce qui suppose bien entendu une fiscalité adaptée : une fiscalité qui soutienne l’innovation. Il faut passer de la contrainte environnementale à l’investissement environnemental, doublé d’une assurance adaptée.

Passer alors du pollueur à la posture d’investisseur environnemental, voilà une vraie perspective d’avenir pour des chefs d’entreprise agricole responsables et impliqués dans les mutations de la société.

C’est un grand défi, mais c’est possible, à condition que nous ayons les outils adaptés et un cadre politique qui nous accompagne au mieux, dans cette posture de chef d’entreprise stratège, innovant et responsable !

En savoir plus : http://www.agriculteursdefrance.com/fr/EtudesEtPropositions.asp?ThemePage=4&Rubrique=2&Num=120 (note sur l’eau de la SAF).

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