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Un stress hydrique préjudiciable pour des maïs en pleine floraison

Le point sur la situation climatique et les impacts possibles sur l’état des maïs, en particulier sur la région Bretagne.

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Depuis le début du mois de juillet, on comptabilise entre 5 et 25 mm de pluie seulement, selon les postes météo de la région Bretagne. Les prévisions des jours à venir ne prévoient pas de pluie. Ces conditions climatiques, favorables à la réalisation des moissons en bonnes conditions, vont pénaliser les maïs qui arrivent au stade floraison.

Un mois de juillet sec et chaud

Figure 1 : Valeur des principaux paramètres climatiques en 2016, en % de la médiane depuis 1995
Moyenne de 19 postes bretons
(source Météo-France)


Le fort déficit de rayonnement observé au mois de juin (beaucoup de jours avec ciel couvert) a freiné la croissance des maïs, qui ont tardé à recouvrir les rangs. Ce déficit a pu également perturber la phase de remplissage des céréales, impactant le poids des grains.

Le déficit hydrique observé à partir de début juillet aura par des conséquences négatives sur l’élaboration des grains, notamment dans les sols les plus superficiels.

Figure 2 : cumul de pluie et cumul de températures (base 6) à Pontivy (Morbihan) du 1er mai au 24 juillet Position de l’année 2016 et des 25 dernières années
(source Météo-France)

Au 24 juillet, la situation 2016 est très proche de celle de l’an dernier : excédentaire en température et déficitaire en pluie

Le maïs entre en phase de plus grande sensibilité au stress hydrique

Pour la majorité des parcelles semées début mai, la floraison va se dérouler sur la dernière semaine de juillet, jusqu’à début août avec quelques jours d’avance par rapport à la normale.

Le déficit hydrique observé ces dernières semaines coïncide avec le début de la phase de plus grande sensibilité du maïs au stress hydrique. Cette période encadre la floraison femelle, de quelques jours avant la floraison mâle, jusqu’au stade limite d’avortement des grains (SLAG). En cumul de températures, base 6, cela correspond à environ 250° avant et 250° après la floraison femelle.

Figure 3 : exemple d’évolution du bilan hydrique  Bignan (Morbihan), RU max 160 mm, semis du 27 avril, variété ½ précoce

(source Irré-Lis®)

Le déficit hydrique s’est amorcé au début de la phase de plus grande sensibilité du maïs au stress hydrique. En sol plus superficiel, la réserve en eau du sol peut déjà être quasiment épuisée à ce jour.

L’enroulement des feuilles : une réaction du maïs au stress

L’enroulement des feuilles de maïs est un phénomène fréquemment observé lorsque la disponibilité en eau devient limitante. Il est accentué avec des températures chaudes. La plante réagit au stress en fermant ses stomates, ce qui permet de limiter l’évaporation.

Ce phénomène n’est pas irréversible, mais il réduit la photosynthèse des plantes qui fonctionnent au ralenti. Si le stress persiste, le potentiel sera affecté.

En plus des conséquences négatives sur la formation et le remplissage des grains, le déficit hydrique est également souvent responsable de carence induite en azote, réduisant la croissance des plantes. Le symptôme le plus typique est le jaunissement des feuilles les plus âgées, le long de la nervure centrale, en forme de V avec la pointe vers la tige.

Sabine Battegay, Eric Masson, Michel Moquet, Benjamin Pointereau (Arvalis – Institut du végétal)

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