drive fermier creuse

Un drive fermier avec des prix rémunérateurs pour les agriculteurs

En pleine crise agricole, la vente directe entre éleveurs et consommateurs semble être une voie pour vendre les produits de la ferme au prix juste. Encore faut-il des outils pour créer une relation entre exploitants et clients. Depuis un an et demi, un drive fermier existe en Creuse pour générer ce lien, modifié au fil du temps pour s’adapter aux besoins.

Avec la crise, les agriculteurs sont tentés par la vente directe. Mais on ne s’improvise pas commerçant du jour au lendemain. En novembre 2014, la Chambre d’agriculture de la Creuse a donc décidé de jouer les intermédiaires. L’institution a créé de toutes pièces un drive fermier.

Comme les autres drives, les consommateurs passent leurs commandes sur internet et viennent chercher leurs barquettes. Plusieurs produits sont proposés, avec une seule exigence : « 100 % fermier, 100 % producteurs de la Creuse, 100 % local ». Aujourd’hui cette formule évite aux agriculteurs, en particulier aux éleveurs, d’investir dans des espaces de vente à la ferme, ou autres laboratoires. Une fois par mois, rendez-vous est donné aux consommateurs au drive fermier, à Guéret.

Restaurer le lien entre agriculteur et consommateur

Chaque jour de drive, un agriculteur vient sur place pour proposer des dégustations. C’est l’occasion de recréer une relation de proximité avec les clients. Sébastien Dufresne a fait griller de la viande d’agneau, lui qui détient un cheptel de 150 mères brebis à Saint-Germain-Beaupré (Creuse). S’il effectue un peu de vente directe sur sa ferme, il a adhéré très vite au drive pour trouver de nouveaux clients. Les retours positifs sur ses produits lui apportent une énorme fierté. Economiquement, ce type de vente est largement plus avantageux. Enfin, les prix sont rémunérateurs et correspondent à une réalité économique.

Désormais, Sébastien Dufresne a inversé les choses. Son surplus, il le cède dans le circuit traditionnel et essaye de vendre au maximum en direct. « En vente directe, nous sommes mieux récompensés de notre travail. C’est une reconnaissance de ce qu’on fait, et c’est ça qui nous motive », confie l’éleveur ovin.

Une nouvelle formule du drive plus souple pour les exploitants agricoles

A l’automne dernier, la Chambre d’agriculture a changé le fonctionnement de son drive. Celui-ci a déménagé vers l’ESAT (établissement et service d’aide par le travail) de l’APAJH (association pour adultes et jeunes handicapés), en passant une convention. Cette formule a misé sur le gagnant-gagnant. D’abord pour les agriculteurs qui se sont vus dégager du temps précieux de permanence qu’ils réalisaient auparavant. Maintenant, un seul exploitant est mis en lumière et anime une journée. La gestion des commandes et des encaissements a été transférée à l’ESAT. Les travailleurs handicapés sont chargés de donner les commandes aux clients qui viennent sur place.

La plage horaire d’accueil s’est vue amplifiée. 

Et dernier bonus, l’ESAT a son propre laboratoire pour les volailles. Ces nouveaux clients peuvent aussi s’enquérir du fruit du travail des personnes en situation de handicap.

En savoir plus : www.drive-fermier.fr/gueret (drive fermier de Guéret) ; http://www.apajh23.com (site l’APAJH, association pour adultes et jeunes handicapés).

Renseignements : [email protected]

 

Ci-dessous, en marge du drive, l’agriculteur qui y vend ses produits présente une animation. (ici Sabastien Dufresne, à droite, en pleine prépration culinaire). 

1 Commentaire(s)

  1. on peut dire que certains ont compris qu il fallait vendre ses produits avant de produire . nos syndicats capitalistes ont dit produisez et vendez au plus offrant ,attitude ultra libéraliste qui laisse des agriculteurs sur la paille (éleveurs et céréaliers)

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