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Un déficit hydrique préjudiciable aux maïs autour de la floraison

La floraison des maïs a déjà démarré ou est en cours. Le déficit hydrique observé ces dernières semaines coïncide ainsi avec le début de la phase de plus grande sensibilité du maïs au stress hydrique.

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Dans la région, les situations les plus précoces ont commencé à fleurir vers la mi-juillet. Pour la majorité des parcelles, la floraison va se dérouler sur la deuxième quinzaine de juillet, avec quelques jours d’avance par rapport à la normale.

La période de plus grande sensibilité du maïs au stress hydrique encadre la floraison femelle, de quelques jours avant la floraison mâle, jusqu’au stade limite d’avortement des grains (SLAG). En cumul de températures, base 6, cela correspond à environ 250° avant et 250° après la floraison femelle. En plus des conséquences négatives sur la formation et le remplissage des grains, le déficit hydrique est également souvent responsable de carence induite en azote, réduisant la croissance des plantes.

A la veille de la floraison, l’état des maïs bretons reste correct en moyenne, mais très hétérogène, en fonction des conditions d’installation qui ont été souvent difficiles. A ce jour, les cultures ont été moins exposées aux fortes températures et au déficit hydrique que dans d’autres régions et les potentiels ne sont pas encore trop affectés. Mais le retour de pluies significatives se fait attendre !

L’enroulement des feuilles : une réaction du maïs au stress

L’enroulement des feuilles de maïs est un phénomène fréquemment observé lorsque la disponibilité en eau devient limitante. Il est accentué avec des températures chaudes. La plante réagit au stress en fermant ses stomates, ce qui permet de limiter l’évaporation.

Ce phénomène n’est pas irréversible mais il réduit la photosynthèse des plantes qui fonctionnent au ralenti. Si le stress persiste, le potentiel sera affecté.


Le déficit hydrique induit des carences en azote

En situation de stress hydrique, des carences induites en azote peuvent se manifester.

Les symptômes se traduisent par un jaunissement des feuilles les plus âgées, le long de la nervure centrale, en forme de V avec la pointe vers la tige. Les feuilles les plus touchées sont nécrosées.



Figure 1 : bilan hydrique à Bignan (Morbihan), variété précoce, semis du 5 mai, RU = 165 mm

(source IrréLIS®, données Météo-France)


En limon profond à bonne réserve utile, un stress hydrique est observé depuis fin juin. En absence de pluies significatives, il s’accroît à l’approche de la floraison.


Figure 2 : bilan hydrique au Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine), variété précoce, semis du 16 avril, RU = 90 mm

(source IrréLIS®, données Météo-France)


En situation à faible réserve utile, un stress hydrique est observé depuis le 10 juin. Les pluies enregistrées courant juillet sur la partie est de la région maintiennent la réserve d’eau dans le sol au-dessus de la RFU.

Point météo : un début d’été sec et chaud

Après une fin de printemps relativement froide, les températures ont fait un bond à partir de la dernière décade de juin. Depuis début mai, le cumul de températures est légèrement excédentaire, en moyenne + 20 à + 30°, en base 6.
Côté pluviométrie, le dernier arrosage significatif remonte à plus d’un mois. En cumul depuis début juin, la répartition est très hétérogène selon les secteurs (figure 3).

Figure 3 : carte cumul de pluie du 1er juin au 19 juillet 2015 (source Météo-France)

Depuis début juin : le sud-ouest de la région a reçu moins de 30 mm mais l’est a été normalement arrosé (cumuls compris entre 60 et 90 mm).

Figure 4 : cumul de pluie et cumul de températures (base 6) à Pontivy (Morbihan) du 1er juin au 19 juillet (source Météo-France)

Le début d’été 2015 figure parmi les années sèches et chaudes, au même titre que 2010 et 2013.

 

Sabine BATTEGAY, Eric MASSON, Michel MOQUET, Benjamin POINTEREAU (Arvalis – Institut du végétal)

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