agriculteur jeune

Plus de 82 pour 100 des agriculteurs de moins de 30 ans ont au moins le bac

Le niveau de formation des agriculteurs n’est pas le même selon qu’il s’agit d’une femme ou d’un homme, d’un associé ou d’un exploitant individuel, d’un éleveur ou d’un producteur de céréales.

« Le niveau de formation des exploitants s’est fortement accru au fil des générations, suivant ainsi la dynamique générale d’accroissement du niveau des formations initiales, qui concerne les chefs d’exploitations comme le reste de la population. » Selon le Service de la statistique et de la prospective (Ssp) du ministère de l’Agriculture, les agriculteurs de moins de 40 ans sont près de 82 % à avoir un niveau de formation égal ou supérieur au baccalauréat. Pour cette classe d’âge, l’objectif de 80 % de bacheliers, que Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Agriculture s’était fixé il y a plus de trente ans, est largement alors atteint.

Mais surtout, ce taux de 82 % est supérieur à l’ensemble des actifs « profession intermédiaires » et se rapproche de celui des « cadres et des professions intermédiaires supérieurs ». Enfin, ce pourcentage traduit une évolution formidable du niveau scolaire et estudiantin des agriculteurs depuis 40 ans. Car parmi les plus de 62 ans encore en activité, plus de 8 sur 10 n’avaient pas poursuivi leur scolarité au-delà de l’enseignement secondaire !

Mais le niveau de formation entre agriculteurs revêt encore de grandes disparités.

Les agriculteurs en société plus diplômés

Les femmes exploitantes agricoles sont un peu plus nombreuses que les hommes à avoir une formation générale ou agricole de niveau bac ou plus : 57 % dans la classe d’âge des 40-49 ans contre 49 % pour les hommes. Mais elles ont davantage suivi une formation générale.

La répartition des profils de formation des exploitants en grandes cultures est équivalente à celle de l’ensemble des agriculteurs. En revanche le Ssp souligne que la proportion d’exploitants dépourvus de formation agricole est nettement supérieure à la moyenne en production fruitière et ovine. Ce sont majoritairement des hommes, dans l’ensemble plus âgés que la moyenne des agriculteurs et à la tête d’exploitations de plus petite dimension.

En élevage, les profils des exploitants sont latéralement opposés : davantage de bacheliers et de diplômés de l’enseignement supérieur, souvent aux commandes de sociétés.

Toutes productions confondues, le statut juridique des exploitations est en partie lié à leur dimension économique. Aussi, il n’est pas étonnant de constater que le niveau de formation des agriculteurs à la tête de ces entreprises est plus élevé car leur gestion est plus complexe. Et plus ces chefs d’entreprise sont jeunes, plus cette tendance est affirmée.

Pour les seuls dirigeants âgés de 40 à 59 ans, qui représentent les plus gros effectifs, l’écart est important : 34 % des exploitants sous forme sociétaire ont un niveau de formation agricole au moins égal au baccalauréat contre 20 % pour ceux qui sont dans une exploitation individuelle.

Tous ingénieurs !

Toutefois, l’étude du ministère de l’Agriculture omet de souligner que la meilleure école de formation des agriculteurs est d’abord leur exploitation. Ils doivent savoir tout faire ! Pour chacun d’entre eux, et pour les plus âgés en particuliers, leur niveau de compétences dépasse largement celui acquis durant leur scolarité. En conséquence, s’ils ne sont pas des ingénieurs, ils n’en sont finalement pas si loin. Sinon, comment expliquer leurs capacités d’adaptation et leur aptitude à faire face à l’extrême complexité de leur activité ? Il n’y a pas d’autre profession avec autant de changements au cours d’une seule carrière professionnelle.

 

L’illustration ci-dessous est issue de l’étude qui est analysée dans notre article, lien direct : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur335.pdf.

Ci-dessous, photo issue du site Fotolia. Lien direct : https://fr.fotolia.com/id/84357938.

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