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L’Ukraine prend ses aises sur le marché des céréales

En Mer Noire, les pays producteurs de céréales progressent extrêmement rapidement. Si la Russie est sous les feux des projecteurs grâce à une récolte record en céréales, l’Ukraine est loin d’être en reste.

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Une production céréalière croissante

En 10 ans, la production céréalière a fortement augmenté en Ukraine, et notamment celle de maïs (figure 1). Cela résulte surtout de la croissance significative des surfaces semées, passant de 1,2 millions d’hectares dans les années 2000, à 4,5 Mha pour la campagne 2017/18.

Bien que moins significative, l’augmentation de la production de blé a gagné près de 10 millions de tonnes (Mt) en une dizaine d’année.

Seule la production d’orge est restée constante et ce malgré une hausse des rendements. Les surfaces sont en effet passées sous la barre des 2 Mha après avoir atteint près de 5 Mha autour des années 2010.


Figure 1 : production céréalière en Ukraine (Mt)

L’Ukraine, un important concurrent des céréales françaises

Fort d’une production en hausse et d’une consommation intérieure stable, le disponible exportable de l’Ukraine a explosé ces dernières années tant en maïs qu’en blé (figure 2).

Et ces volumes se retrouvent chez nos principaux clients, tant en Union Européenne qu’au niveau des pays tiers.


Figure 2 : exportations de céréales ukrainiennes (Mt)

Le blé ukrainien s’exporte en Afrique

Les blés ukrainiens, souvent de qualité inférieure aux blés français mais plus compétitifs, partent de plus en plus vers les clients privilégiés du blé français, notamment au Maroc, en Tunisie et en Afrique de l’Ouest.

Les meuniers marocains ont commencé à s’approvisionner en blé ukrainien à partir de la campagne 2012/13 et en importent tous les ans entre 300 et 900 kt. Pour la campagne 2017/18, le Royaume pourrait en importer plus de 700 kt.

La Tunisie se fournit depuis de nombreuses campagnes auprès de l’Ukraine, et les volumes augmentent un peu plus chaque année. Pour 2017/18, les Tunisiens pourraient importer 650 kt.

Mais c’est en Afrique de l’Ouest qu’on observe le plus grand changement sur cette campagne. Auparavant peu présent, l’Ukraine exporte désormais des quantités non négligeables vers la Mauritanie et le Sénégal, prenant ainsi directement la place des blés français.

En important de l’origine ukrainienne, les meuniers sont à la recherche d’un blé de qualité moyenne, mais avec un prix peu élevé, qu’ils mélangent par la suite avec d’autres origines.

Maïs : une concurrence sur le marché intracommunautaire

Comme pour le blé tendre, les exportations ukrainiennes de maïs ont connu un véritable bond à partir de la campagne 2011/12, passant de 5 Mt en 2010/11 à 15 Mt en 2011/12. Près d’un tiers des exportations était alors à destination du marché intracommunautaire, en particulier vers l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas.

Avec l’essor de la production, les exportations ont continué d’augmenter pour atteindre aujourd’hui les 20 Mt dont un peu moins de la moitié part sur les marchés UE (9 Mt estimées pour 2017/18).

En Espagne, les maïs ukrainiens sont toujours extrêmement présents, avec en moyenne 2,5 Mt exportées. Le second marché est celui des Pays-Bas avec près de 1,5 Mt livrées par campagne. Puis vient l’Italie qui importe depuis 2012/13 plus d’un million de tonnes par campagne. Le Portugal reste un client important de l’Ukraine, mais il est en dessous du million de tonnes importées.

Traditionnels clients des maïs français, ces derniers ont vu leurs parts de marché nettement diminuer sur les cinq dernières années.
 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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