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Les enjeux agricoles des élections européennes 2014

Les élections européennes auront lieu fin mai (le 25 en France) avec un renouvellement du Parlement européen. Les listes étant désormais établies, on connaît dans les grandes lignes, aux inconnues du scrutin près, les noms des éligibles. Et donc, parmi ces derniers, celles et ceux qui pourront jouer un rôle pour l’agriculture.

Le 25 mai marquera une ère nouvelle pour le Parlement européen. D’ores et déjà, on sait que les députés européens auront à plancher, au minimum, sur le « mid-term review », c’est-à-dire sur la révision de la Pac 2014-2020 à mi-parcours, soit en 2017… Et les autres sujets agricoles ne manquent pas.

Pour mieux s’y retrouver, pour informer et en aucun pour diriger le vote, voici les noms des futurs députés européens qui, a priori, on va dire « s’y connaissent « en agriculture. Et quelques news complémentaires.

Entre 5 et 7 parlementaires français seront concernés par l’agriculture

Pour le PS, il semble qu’un seul élu potentiel soit concerné, Eric Andrieu. Positionné deuxième de sa liste sur la région sud-ouest, ce spécialiste des questions rurales devra toutefois compter un scrutin qui ne soit pas trop défavorable au parti actuellement au pouvoir pour confirmer soin élection : il n’est pas encore certain de siéger, selon les derniers sondages. Dans la même région, José Bové, tête de liste EELV, sera très vraisemblablement élu. Egalement à gauche, Patrick le Hyaric, communiste, tête de liste en Ile-de-France, devrait être reconduit. Ce député européen sortant est actuellement membre suppléant de la commission agriculture et développement rural.

Pour l’Ump, Michel Dantin, en troisième position dans la région Sud-Est, devrait être reconduit. En revanche Agnès Le Brun, quatrième de liste Ouest, devra compter sur une impressionnante vague bleue dans sa région pour passer, seuls les trois premiers étant assurés de siéger : elle semble avoir peu de chances de poursuivre son action. Deux nouveaux noms apparaissent parmi les éligibles. Angélique Delahaye est deuxième de liste dans la région Centre-Massif Central. Or, Angélique Delahaye est agricultrice, elle a été pendant 11 ans, jusqu’en novembre 2012, à la tête des Producteurs de légumes de France. Enfin, Anne Sander est troisième de liste dans la région Est. Ancienne attachée parlementaire de Joseph Daul, elle baigne dans le milieu agricole depuis sa plus tendre enfance. Son père est président de caisse nationale au Crédit agricole, et son frère Franck est président du syndicat des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin.

Au passage, à noter la présence en queue de liste (non éligible donc) Sud-Est de l’Ump de David Lacrépinière, bien connu sur WikiAgri notamment pour son action de prévention du suicide en agriculture, qui y représente son département de l’Ain.

Commission agriculture : probablement pas de présidence française

Après l’élection du 25 mai, il y aura les différentes attributions au sein des commissions et des groupes parlementaires. A priori, aucun député français ne devrait se retrouver à la tête de la commission agriculture du Parlement européen. Si l’on prête l’intention à José Bové de s’y présenter, il ne devrait pas avoir les soutiens suffisants pour passer. Côté PPE (le parti européen qui englobe nos Ump et Udi), Michel Dantin bénéficie certes d’une réelle reconnaissance pour le travail accompli, mais son accession récente à la mairie de Chambéry ne l’incite pas à trop se disperser, et il préférerait rester comme aujourd’hui, à savoir conserver son statut de vice-coordinateur de cette commission agriculture.

Vote contestataire, un oeil sur la liste « citoyenne »

Si vous n’êtes pas convaincu par les partis « classiques », et que vous vous sentez prêts à exprimer un vote contestataire, rien ne vous oblige à aller vers les partis habituellement qualifiés d’extrêmes, surtout si leur vocation est tout sauf européenne. Il existe en effet, pour la première fois dans ces élections européennes, un nouveau parti, qui s’appelle Nous Citoyens. Remarqué de ci de là pour les récentes municipales, il présentera cette fois une liste dans toutes les régions françaises, à l’exception de l’Outre-Mer. Ce parti vise à donner à la vie politique française les « bonnes recettes qui fonctionnent en entreprises », notamment en termes baisse de la dette ou de politique sociale. Créé en octobre 2013, il compte désormais 9000 adhérents. Dans ses listes, on trouve Marie-Thérèse Barthelmé, viticultrice, en deuxième position dans la région Est. Et Anne-Marie Gosselin, épouse d’agriculteur, en deuxième position dans le région nord-ouest. En revanche, gros défaut actuel de ce parti naissant, son programme agricole, existant mais léger, n’a pas été rédigé par des spécialistes.

A suivre…

Par ailleurs, toujours sur les élections européennes, WikiAgri vous proposera ce lundi 5 mai une tribune signée par Christian Pèes, président de la Cogeca, confédération européenne des coopératives agricoles, qui donnera son avis à la fois d’agriculteur français et de président d’une organisation européenne d’envergure.

2 Commentaire(s)

  1. Une élection qui risque d’être boudé et qui va donné la part belle aux extrêmes .On risque d’être représenter;
    – un par des anti européens qui si ils ne mettent pas le » bronx » au parlement ,ne siégerons pas
    – deux ,par des écolos bobos qui n’aiment pas l’agriculture et les agriculteurs en général qui eux siégerons et nous ferrons déguster..
    On ne pourra compter pour l’agriculture que sur les députés des autres pays pour nous défendre ….

  2. en parlant des élections européennes ,je serai curieux de connaitre l avis « argumenté » des divers candidats la dessus :
    (repris sur le site de « l emb »

    30.01.2014
    L’accord de libre-échange entre les USA et l’UE n’apportera pas d’avantages
    aux producteurs laitiers
    Comme on peut le lire dans de nombreux articles parus dans la presse, l’UE et les USA sont actuellement en cours de
    négociation d’un accord de libre-échange transatlantique. En ces temps de grave crise économique dans de
    nombreux États membres de l’UE, la Commission européenne espère par ce traité relancer la croissance et donner
    lieu à la création de nouveaux emplois en Europe.
    Mais ce qui vaut peut-être pour l’industrie manufacturière n’est pas nécessairement valable pour les producteurs
    laitiers européens. La structure des exploitations et les normes de production du lait dans l’UE et aux USA sont trop
    différentes. À titre d’exemple, aux États-Unis, l’utilisation d’hormones de croissance pour augmenter la production de
    viande et de lait est monnaie courante, tandis que dans l’UE cette pratique est interdite, pour de bonnes raisons. Avec
    la conclusion d’un traité de libre-échange, les gouvernements risquent de s’accorder sur les normes les moins
    contraignantes, qui sont uniquement favorables à l’industrie agroalimentaire. La protection des consommateurs,
    basée dans l’UE sur le principe de précaution, risque d’en être la première victime. Il en résultera une guerre des prix
    et une perte de confiance des consommateurs européens, dont les conséquences pour les exploitations familiales en
    Europe sont à peine imaginables. Un autre problème de l’accord de libre-échange UE-USA se rapporte à la protection
    extérieure pour les produits laitiers importés dans l’UE. Contrairement à la plupart des produits industriels, les
    importations de produits laitiers dans l’UE font encore l’objet de droits de douane considérables. Pour la principale
    revendication de l’European Milk Board, c.à.d. la mise en place d’un système de régulation flexible de l’offre pour le
    secteur laitier de l’UE, le maintien de cette protection extérieure par le biais de droits de douane est élémentaire. Si, à
    l’avenir, les importations dans l’UE seront possibles sans ou avec des droits de douane très faibles au prix du marché
    mondial, l’objectif d’un prix rémunérateur pour les producteurs laitiers dans l’UE sera plus éloigné que jamais.
    Plus rien ne s’opposera alors à l’objectif de l’industrie agroalimentaire d’une concentration de plus en plus forte dans le
    secteur laitier et de la disparition de l’agriculture paysanne. Comme le nom officiel donné à l’accord de libre-échange
    l’indique – « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement » – il ne s’agit dans ce partenariat pas
    essentiellement de questions commerciales, mais surtout de promouvoir et de garantir les investissements de
    l’industrie. Des investissements douteux de l’industrie agroalimentaire n’en sont évidemment pas exclus.
    Mais le pire de cet accord de libre-échange entre l’UE et les USA est que les négociations entre la Commission
    européenne et les États-Unis ont lieu à huis clos. Le fait d’assurer le plus haut degré de transparence possible – par la
    publication de tous les documents et textes en lien avec les négociations, tel qu’il est généralement d’usage dans les
    procédures législatives aux niveaux national et de l’UE – n’est ici pas prévu. La première exigence, avant toute autre
    revendication, doit dès lors être de rendre l’avancée des négociations transparente et ouverte au public. C’est la seule
    manière pour les producteurs laitiers européens de reconnaitre à temps les dangers auxquels ils seront confrontés. Si
    cette transparence n’est pas donnée, ce sera notre démocratie même qui sera mise en péril.
    Un petit succès a cependant déjà pu être obtenu suite à l’indignation publique contre les négociations sur l’accord de
    libre-échange. Karel de Gucht, le Commissaire européen au commerce, a annoncé le lancement, en mars 2014,
    d’une consultation publique sur des clauses de sauvegarde des investissements prévues dans l’accord. Beaucoup de
    personnes craignent que, sur base de ces clauses, les entreprises pourront intenter des actions contre les
    gouvernements devant des tribunaux d’arbitrage privés lorsqu’elles sont d’avis que des mesures législatives, comme
    par exemple des contraintes environnementales, affectent la rentabilité de leurs investissements. Cela pourrait
    restreindre de façon considérable la marge de manoeuvre des gouvernements d’un point de vue législatif.
    L’EMB s’est associé à d’autres organisations européennes de la société civile, afin de suivre de près le cours des
    négociations à Bruxelles. Lors de son assemblée générale au printemps, l’EMB adoptera une prise position sur le
    futur accord de libre-échange.
    Christian Schnier (EMB)
    European Milk Board ASBL
    Rue du Commerce 124
    B-1000 Bruxelles
    Tel: +32 2808 1935
    Fax: +32 2808 8265
    Mail: [email protected]
    Document-URL:
    http://www.europeanmilkboard.org/fr/special-content/actualites/news-details/article/new-wto-mini-trade-agreement-adopted-

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