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Insectes vecteurs de viroses, risque actuel modéré sur céréales

Les conditions actuelles sont devenues moins favorables à l’activité des pucerons et cicadelles.

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Les pucerons sont des vecteurs du virus de la Jaunisse Nanisante de l’Orge (JNO). Une surveillance régulière est nécessaire pour suivre le niveau d’infestation d’une parcelle et ainsi positionner le traitement à son optimum d’efficacité. Les températures moyennes à élevées du mois d’octobre associées à des évènements pluvieux de faible intensité étaient favorables à la colonisation des pucerons (Rhopalosiphum padi) dans les parcelles levées. Néanmoins les températures plus douces de ce début de mois de novembre (température moyenne inférieure à 10°C) ne le sont plus. Les pucerons peuvent toutefois survivre dans les parcelles colonisées et proliférer, avant de coloniser de nouvelles parcelles si les températures augmentent ensuite.

Les cicadelles, quant à elles, sont des vecteurs du virus des pieds chétifs (WDV). Elles se déplacent lorsque les températures moyennes sont supérieures à 15°C. Le risque de colonisation des parcelles par ce ravageur est donc particulièrement faible au vu des températures actuelles et des prévisions annoncées pour les jours à venir.

Méthodes d’observation et seuils de risques

Sur pucerons

L’observation des pucerons doit se faire par beau temps, dans les heures les plus chaudes de la journée dans la mesure où c’est à cette période qu’ils sont le plus facile à observer. Si l’observation n’est pas possible dans les conditions requises : prélever une vingtaine de plantes à différents endroits (traverser la parcelle en diagonale) et les enfermer dans un sac de plastique transparent placé près d’une source de chaleur. En cas de présence de pucerons, les insectes seront très rapidement visibles sur les parois du sac.

Un traitement insecticide sur les parcelles non protégées par un traitement de semences adapté peut être envisagé dès que 10 % des plantes sont colonisées et/ou que les insectes sont présents plus de 10 jours sur la parcelle.

Ne pas traiter par rapport à un stade de culture donné mais en cas de présence avérée des pucerons. Un traitement trop précoce à la levée serait une assurance illusoire : l’insecticide appliqué en végétation agissant par contact, les nouvelles feuilles formées après le traitement ne seront pas protégées.

Attention, une seule application peut s’avérer insuffisante face à l’arrivée de nouveaux individus et/ou au développement des colonies. Ne pas négliger la surveillance si les conditions climatiques restent favorables aux ravageurs : un renouvellement du traitement peut être nécessaire compte tenu de la persistance d’action des produits (15 jours environ) et de l’évolution des plantes.

Sur des parcelles protégées par un traitement de semences à base d’imidaclopride, la protection est efficace jusqu’au stade 4-5 feuilles. Au-delà, de ce stade, la surveillance des parcelles par observation au champ doit débuter, notamment si le climat est favorable à l’activité des pucerons. En cas d’infestation, un relais insecticide foliaire peut être envisagé.

Informations relatives à l’imidaclopride
La campagne 2017-2018 marque sûrement la dernière année d’utilisation de semences traitées à l’imidaclopride (Ferial, Gaucho(s), Matrero et Nuprid). Cette substance, de la famille des néonicotinoïdes, est un puissant neurotoxique, à action systémique (c.-à-d. qui se propage dans toute la plante traitée). L’usage des néonicotinoïdes doit être interdit en France dès septembre 2018 dans le cadre de la loi biodiversité de 2016.

Sur cicadelles

L’observation des cicadelles n’est pas facile. Cependant, elle est possible durant les heures les plus chaudes de la journée en se déplaçant sur les bords de parcelle face au soleil. Si plus d’une cicadelle est observée par m2, il y a un risque pour la parcelle : un traitement doit donc être envisagé.

Des pièges englués peuvent également être positionnés sur les bords de parcelle. Il n’existe pas de seuil précis mais au-delà de 30 captures de cicadelles/semaine, le risque est considéré comme élevé.


Tableau 1 : Traitements insecticides possibles en végétation pour le blé tendre, le blé dur et les orges d’hiver


Aude Bouas , Régis Helias , Matthieu Killmayer , Jean-Luc Verdier (Arvalis – Institut du végétal) , Sandrine Regaldo (Arvalis – Institut du végétal)

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