cit du si cle vert

En plein Paris, une exposition temporaire sur la protection des plantes

Alors que l’opinion est davantage dirigée vers une défiance envers les pesticides, les professionnels de la chimie, eux, préfèrent parler de « protection des plantes » et de « médicaments » pour ces plantes. En plein Paris, ils organisent une exposition temporaire (jusqu’au dimanche 27 mai). Sans chercher à convaincre à tout prix, mais en souhaitant diffuser leur propre opinion sur le sujet, avec leurs arguments.

Les sujets grand public médiatisés sur les pesticides sont globalement particulièrement dirigés sur une opinion de défiance. De fait, les industries fabriquant ces produits estiment qu’il est grand temps de redorer leur image. L’UIPP (union des industries de la protection des plantes), qui regroupe la majorité de ces industries, s’est ainsi emparé d’une opportunité dans les dates, le centenaire de son existence, pour lancer une vaste opération de communication, Le Siècle Vert.

Au coeur de ce dispositif, une exposition en plein Paris, aux confins du Marais et à deux pas de la place de la République (116 rue de Turenne précisément), intitulée La Cité du Siècle vert. Sur deux étages, sur un espace de 850 mètres carrés en tout, l’exposition montre l’histoire de la protection des plantes (dès 1910 était posée la question de vaincre le mildiou sur les vignes), et explique les besoins des cultures, face aux maladies, aux ravageurs… Avec un axe de communication : soigner les plantes ressort de la même logique que soigner les humains. Derrière, bien sûr, il existe des logiques de rendements, mais aussi d’alimentation animale et humaine.

Cette exposition est truffée de panneaux explicatifs, à vocation grand public. Et sur place, non seulement différents responsables des entreprises de l’industrie des plantes peuvent donner des explications, mais aussi des agriculteurs, qui expliquent comment eux, sur le terrain, appliquent ces « médicaments ».

Le ton est délibérément positif. Halte aux polémiques, place à la transparence, toutes les questions peuvent être posées et trouveront des réponses, au-delà des supports de l’exposition, tout en s’appuyant sur eux.

Au passage, le visiteur apprendra les axes de recherches sur les molécules, aura des focus sur le mildiou ou les doryphores (ces insectes qui, s’ils ne sont pas combattus, empêchent la production de pommes de terre), découvrira des ponts entre la protection des plantes et la médecine humaine (par exemple, le moustique tigre, à l’origine du chikungunya ou de la dengue, est aujourd’hui combattu à partir des recherches menées au niveau de la protection des plantes), comprendra comment le machinisme agricole, dans ses évolutions technologiques, améliore les performances d’utilisation de ces produits.

Cette exposition est propice pour faire fi de ses a priori de base, et se forger sa propre opinion. Le public sera peut-être étonné d’entendre un discours ouvert aux évolutions des connaissances sur la dangerosité des produits. Mais avec des demandes en échange, entre autres le respect des règles en vigueur sur les délais d’évolution.

Pour résumer, il est facile aujourd’hui d’être définitif sur l’utilisation des produits issus de la chimie pour les plantes, compte-tenu des informations négatives qui foisonnent (certaines à raison, d’autres moins, mais peu importe, ce n’est pas l’objectif de cet article). Mais en toutes choses, la vérité est souvent plus nuancée qu’il n’y parait. Les Parisiens ont l’opportunité de comprendre un autre point de vue que celui qui leur est adressé le plus souvent. Ils peuvent toucher du doigt les efforts de certains industriels pour à la fois satisfaire les demandes du terrain, et répondre aux demandes sociétales, et aussi discuter directement avec des utilisateurs (les agriculteurs) expliquant comment ils gèrent l’application de ces substances. Après la visite, vous garderez peut-être une forme de réserve car le doute était trop installé en vous, mais vous appréhenderez la problématique différemment, en comprenant que des décisions tranchées façon « il faut que » ou « il n’y a qu’à » ne sont pas si faciles à appliquer concrètement sur le terrain.

Pour tendre vers un idéal, il faut qu’il soit partagé par tous, donc qu’il tienne compte de tous les intérêts…
 

. La Cité du Siècle Vert. Du lundi 14 au dimanche 27 mai 2018. 116, rue de Turenne, Paris 75003. Entrée libre de 9 à 19 heures. Métro le plus proche : Filles du Calvaire.

En savoir plus : https://wikiagri.fr/articles/en-2018-lindustrie-de-la-protection-des-plantes-commemore-le-siecle-vert/16569 (article expliquant l’ensemble des communications de l’UIPP pour 2018 avec l’opération Le Siècle Vert).
 

Au 116 rue de Turenne, en plein Paris, une exposition temporaire iconoclaste, compte-tenu du contexte de l’opinion sur la protection des plantes. 

Ci-dessous, vue de l’exposition.

Ci-dessous, Eugénia Pommaret, directrice de l’UIPP, explique le lien entre médicaments à estination humaine, et ceux à destination des plantes.

Ci-dessous, dans la partie dédiée aux rappels historiques, un panneau explicatif de l’enjeu majeur des années 1950 et 1960, nourrir la population.

Quelques portraits de chercheurs qui ont fait avancer la protection des plantes.

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