herv coupeau

Embargos avec les Russes, les agriculteurs subissent la diplomatie européenne

Les événements récents le montrent, aujourd’hui, les agriculteurs sont la variable d’ajustements en Europe, aussi bien financière que diplomatique.

Côté financier, en raison d’une diminution substantielle du financement de la Politique Agricole Commune. Une Pac devenue sans ambition, sans objectif, sans dynamisme. Car la grande réforme a été d’avoir une obole à l’hectare, la même que dans tous les pays.

La dernière nouvelle en date : les agriculteurs devront perdre un marché de 12 milliards d’euros par an (source Eurostat)… car l’Europe a décidé de faire un embargo suite à l’annexion de la Crimée au territoire russe.

L’Europe (les diplomates européens) dit que l’Ukraine est un Etat souverain et qu’on n’a pas le droit de démanteler cet Etat. Très bien, mais cette même Europe avait démantelé un Etat souverain, qui était la Serbie, pour créer le Kossovo… Etrange : deux situations comparables identiques, deux prises de position opposées. De plus la Crimée, qui était une république autonome sous souveraineté ukrainienne, a déterminé son avenir par référendum, soit sous l’égide ukrainienne, soit russe : le résultat des urnes est sans appel pour être sous autorité russe, et l’Europe hautaine refuse de reconnaître ce résultat, au prétexte d’une faible mobilisation électorale, oubliant la nôtre aux dernières européennes : absurde Europe.

Alors l’Europe a décidé d’un hypothétique embargo, dicté par un diktat américain. L’Europe a considéré le président russe comme un petit garçon, « tu n’as pas été sage alors on te punit », donc la Russie a demandé une collaboration avec les pays d’Amérique Latine pour son approvisionnement en viande et fruits… Pas de suspense : marché perdu, marché foutu.

Donc les agriculteurs sont une minorité à subir l’incompétence de la diplomatie européenne et française.

Ainsi, nous perdons les 12 milliards d’euros de marchés russes. Et en plus l’Europe est en train de négocier un traité transatlantique avec les Américains, avec import de viande (bœuf hormoné, poulet javellisé…), qui pourrait entrainer des baisses substantielles de prix agricoles.

La plus grosse crainte est un aspect juridique non négligeable, non divulgué, qui pourrait entrainer que nos AOP ne soient plus protégées…

Chapeau, la diplomatie, on se brouille avec un bon client, et allons vers un autre qui va inonder notre marché avec des produits de moindre qualité qui vont faire baisser les prix. Les Américains peuvent décréter un embargo avec la Russie, leurs relations commerciales sont proches du néant. En revanche, l’Europe se brouille avec un partenaire commercial important (export = agriculture, import = énergie).

L’Europe est inféodée aux Etats-Unis. Allons plus loin, le pacte de Varsovie est tombé, pourquoi subsiste l’OTAN ? Pourquoi intégrer la Turquie à l’Europe ? Un Etat de plus situé géographiquement en Asie, uniquement pour que l’Europe s’affaiblisse à intégrer un pays où subsistent encore tous les trafics (drogue, prostitution, trafic d’organes). Mais il y a quelques bases américaines en Turquie, comme par hasard… On en revient à la Crimée, qui permettrait d’établir des bases militaires pour contrôler la mer Noire et la mer d’Azov, et d’éliminer les ports secs de Russie (non sous emprise des glaces)…

A quand une diplomatie digne de Talleyrand ?

A quand une diplomatie économique ?

A quand une diplomatie qui prône les produits et qui fait du « business » ?

A quand une diplomatie qui respecte les agriculteurs ?

Une diplomatie non inféodé aux Etats-Unis…

1 Commentaire(s)

  1. T’as raison Hervé, il faudrait déjà avoir un président capable de gouverner notre pays et respecter ce qui travaillent et non les appauvrir jusqu’au dépôt de bilan.
    Prendre aux riches pour donner aux pauvres sans aucune politique c’est la faillite et on est bien parti pour.

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