2014 05 16 18.29.16

Désherbage, sachons combiner binage et pulvérisation selon les cultures

Tous les agriculteurs le savent, un binage vaut deux arrosages… Mais il faut intervenir par temps sec afin d’éradiquer au mieux les adventices que l’on cherche à éliminer.

Comme nous l’avons évoqué aussi dans notre article du 28 avril 2014 « la bonne méthode pour désherber les betteraves sucrières » (lien à la fin de celui-ci), il reste indispensable de pulvériser des herbicides pour éliminer les plantes adventices implantées dans le rang. Réussir au mieux, c’est intervenir avec une bonne hygrométrie et peu de vent donc souvent tôt le matin.

Des constats différents selon les cultures

La combinaison des deux opérations laisse entrevoir la capacité de rejoindre les objectifs du plan Ecophyto 2018. Si l’objectif est clair, les méthodes pour y parvenir ne le sont pas nécessairement. En maïs, la combinaison des deux opérations (binage et pulvérisation) semble donner de bons résultats et des matériels existent à des coûts abordables.

En betteraves sucrières, ce n’est pas le cas ! Il faut combiner plusieurs molécules et intervenir à différents stades de la betterave pour éliminer les plantes adventices. Il semble donc opportun de découpler les deux opérations pour réussir au mieux le désherbage de la culture.

Face à ce constat, un jeune constructeur nordiste installé à Bermerain (Nord), François Maréchal, s’est lancé dans l’aventure avec son collègue Mickaël Leprêtre et quelques agriculteurs passionnés comme eux par le sujet. Conscient que réaliser deux opérations distinctes avec deux matériels constituait des investissements lourds, ils ont mis au point une bineuse autoguidée et une rampe de désherbage en localisé qui exploite le même dispositif de guidage.

L’interface de guidage, un nouvel outil pour optimiser le désherbage

Une interface de guidage est connectée à la bineuse pour le désherbage mécanique. Elle peut être démontée rapidement via le triangle d’attelage pour être accouplée à une rampe de désherbage de 36 rangs constituée de 3 éléments de 12 rangs chacun.

L’interface guide en translation la bineuse ou la rampe grâce à un vérin piloté par une électrovanne load sensing  permettant d’avoir une réponse proportionnelle à la vitesse d’avancement. Elle nécessite donc de la part du tracteur une alimentation hydraulique en continu. L’électronique pilotant l’interface a été développée pour cette machine et bénéficie des dernières avancées en utilisant un réseau Bus Can entre boitier et électrovanne.

Une caméra de vision couplée au boitier donne une image du travail de la machine de façon continue et permet au chauffeur de se concentrer sur sa trajectoire ou la surveillance de son chantier.

Des modes de pilotage à la carte

Le pilotage de la bineuse peut se faire de façon traditionnel avec un opérateur sur un siège qui va piloter manuellement avec un joystick l’interface à l’arrière de la bineuse. Le montage d’une roue trace (encore appelée roue citron) peut également piloter la machine de façon automatique. La régulation se fait grâce à une mesure d’angle entre la roue et la machine pour éviter les phénomènes de pianotage. Le couplage à une caméra de détection du rang peut être également envisagé à condition d’avoir un feuillage suffisamment développé pout être détecté.

Toutes ces solutions sont évolutives car l’interface peut recevoir au choix l’un ou l’autre des équipements. L’objectif pour les concepteurs est de rentabiliser l’équipement en 5 ans grâce aux économies réalisées sur le poste de désherbage.

François Maréchal et Mickaël Leprêtre préparent d’ores et déjà la saison de désherbage des colzas, une culture où le binage semble être également une technique opportune pour affronter les échéances de 2018.

 

En savoir plus : https://wikiagri.fr/articles/la-bonne-methode-pour-desherber-les-betteraves-sucrieres/1079 (article auquel il est fait référence au début de celui-ci).

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