maxime boucaud bergerie

Dans le Tarn-et-Garonne des amoureux du fromage sauvent une bergerie

Belle histoire : 225 contributeurs viennent de sauver une bergerie-fromagerie artisanale du Tarn-et-Garonne en donnant à Maxime Boucaud l’opportunité d’en poursuivre l’exploitation.

Depuis 2003, Maxime Boucaud exploite la bergerie-fromagerie bio du Tuc. Mais il est locataire de cette petite exploitation de 18 hectares qui abrite 53 brebis, dont 47 laitières, située à Vazerac, un village près de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. Depuis le décès du propriétaire des lieux, voilà quelques mois, il est confronté à un impératif. « Sa soeur veut vendre, mais elle ne veut surtout pas que je parte, parce que quand je suis arrivé tout était en friche ici. Et comme le banquier n’a pas voulu me prêter de l’argent, il a bien fallu trouver une solution pour que je reste et que je continue à travailler ici. »

C’est alors qu’une idée lui vient. Il va créer un GFA (groupement foncier agricole) afin que tous ceux qui le souhaitent puissent participer au rachat des lieux.

Le GFA, une société civile proche d’une SCI

Une structure qui est toute indiquée puisqu’elle donne la possibilité d’acquérir des biens agricoles bâtis et non bâtis, c’est-à-dire les bâtiments et les terres. Initié dans les années 1970 sur le plateau du Larzac, le GFA est une société civile proche d’une SCI (société civile immobilière) qui favorise les transmissions d’exploitations. L’entité se gère avec un bureau composé de plusieurs personnes. L’idée s’est avérée très intéressante puisqu’elle a déjà permis à Maxime Boucaud de réunir 45 000 € grâce à l’apport de 225 personnes qui ont versé 100 € minimum, tel que fixé par le principe du GFA.

Des contributeurs qui désormais possèdent chacun une part de la bergerie. Il s’agit de plusieurs de ses voisins et amis, dont le maire du village et un agriculteur qui a donné 500 €, mais aussi de membres de la Confédération paysanne du Tarn-et-Garonne, de l’association pour le développement d’une agriculture paysanne et de particuliers qui adhérent à des Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) de Toulouse. Enfin d’autres souscripteurs potentiels de plusieurs régions de l’Hexagone se font régulièrement connaître. Tous auront un droit de regard quant à la gestion du domaine tarn-et-garonnais du Tuc.

Encore quelques milliers d’euros pour réussir le pari

A l’instar d’Andrew McMichael qui est ravi d’avoir contribué pour 300 € à la poursuite des activités de la ferme. Ce Britannique de Toulouse est devenu souscripteur par solidarité. « Je trouve que c’est normal et humain d’aider Maxime à se maintenir. C’est la première fois que je le fais sous cette forme. Mais je suis dans son Amap depuis 8 ans, donc je vois comment il travaille, alors après la mort de son propriétaire, j’ai pas hésité. Surtout que j’achète bio depuis longtemps. »

Cependant, pour l’heure, la collecte n’est pas encore clôturée. Car il ne manque que quelques milliers d’euros pour que Maxime Boucaud réussisse totalement son pari. Mais il a bon espoir et est déjà satisfait de l’élan de solidarité que cette opération a révélé.

« Je crois à ce montage depuis le début parce que les gens me connaissent, ils savent que je n’ai pas un discours revendicatif. Certains viennent même voir comment je travaille. C’est une forme de mécénat que nous avons mis en place finalement et quand tout sera terminé on va tous se faire une grande fête ! »

A présent, cet ancien prothésiste dentaire de Dijon qui emploie une personne pour la fromagerie produit 50 litres de lait par jour et parvient à valoriser sa production à hauteur de 5 € le litre, voit se tourner une nouvelle page de l’histoire de sa ferme. Il sera toujours présent sur le marché bio du Capitole, à Toulouse, le samedi, et il cherche un associé. De manière à se développer.
 

. Note : Il est toujours possible de contribuer à ce GFA. Il suffit d’appeler Maxime Boucaud au 06.88.64.42.81.

 

 

 

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