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Avalonys, les paysans ont eu raison du roi Arthur

Pour les 9 exploitations de Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), la bonne nouvelle est arrivée mardi. Le parc d’attractions Avalonys, qui menaçait leurs terres, se fera, mais ailleurs.

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Le roi Arthur ira chercher son Graal ailleurs que sur des terres agricoles. Avalonys, ce parc d’attractions autour des légendes arthuriennes, s’établira ailleurs que sur les terres agricoles de Guipry-Messac, petite commune à 40 kilomètres au sud de Rennes. Selon une déclaration à l’AFP d’Aurélien Loro, son concepteur, « le projet reste le même, il change juste de localisation. Le contexte local n’est pas propice à notre projet ». Il faut dire que la fronde des agriculteurs s’était vite organisée face à ce projet qui aurait ponctionné plus de 80 hectares de terres agricoles, travaillés par 9 exploitations. « Il y a déjà suffisamment de terres agricoles qui disparaissent pour de l’urbanisation et des infrastructures nécessaires pour ne pas en perdre encore pour des projets de loisirs, déplore Christophe Bitauld, l’un des membres de l’intersyndicale. Plutôt que de ponctionner des terres à vocation nourricière pourquoi ne pas aller sur des friches industrielles ? »

Si les élus locaux ont été charmés par les sirènes de la création d’une cinquantaine d’emplois permanents sur le parc, plus des saisonniers, les agriculteurs ont défendu la valeur et les emplois qu’ils créent déjà sur le territoire. « Nous ne nous sommes pas battus contre le parc mais pour préserver des terres agricoles, les emplois qu’elles permettent, l’alimentation de qualité qu’elles apportent », soutient Sébastien Vétil, le porte-parole des 9 exploitations concernées. Face à l’aberration du projet, les 9 exploitations concernées et tous les syndicats agricoles (FDSEA/JA, Confédération paysanne, Coordination rurale) ont uni leurs forces. Encore vendredi 30 mars, ils ont manifesté pour dénoncer l’accaparation des terres agricoles. « Tous les syndicats, la Chambre d’agriculture, nous avons montré la force de cette opposition intersyndicale et fait front commun », se félicite Christophe Bitauld. Leur mouvement a été épaulé par une association, la Puce. La défense du foncier agricole, la crainte de l’installation d’une ZAD, le recours à de l’argent public pour un projet privé auront eu raison de la création d’Avalonys à Guipry-Messac. Le projet devrait se faire ailleurs en Bretagne, mais Aurélien Loro refuse de communiquer le lieu.

Racheter les 80 hectares concernés pour pérenniser leur vocation agricole

Si les agriculteurs sont rassurés, il leur reste à sécuriser le devenir des 80 hectares. Ces terres appartiennent à Butagaz. La société les avait achetées il y a une trentaine d’années pour y faire un site de stockage de gaz. Projet enterré par la création d’un gazoduc entre le port de Donges (Loire-Atlantique) et l’agglomération rennaise. Sans utilité à les conserver, Butagaz serait prête à les céder. « On va continuer à se battre pour que cette vente ait lieu, au prix des terres agricoles et que les agriculteurs qui travaillent ces surfaces puissent les racheter », défend Christophe Bitauld. Une convention Safer pour cette vente est en cours. « Le maire s’était engagé à ce que les terres reviennent aux agriculteurs si le projet ne se faisait pas, rappelle Sébastien Vétil. En pouvant les racheter, nous enlèverions cette épée de Damoclès au-dessus de la pérennité de nos exploitations. » Que des terres reviennent à l’agriculture serait un signe encourageant du soutien des collectivités à l’agriculture.
 

L’illustration ci-dessous est issue de la page Facebook de Avalonys.

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