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« Au concours de miss, on m’a demandé de ne pas dire que j’aime les vaches »

Julie Marsot est une jeune femme rayonnante, encore en apprentissage dans la ferme de ses parents (vaches laitières), qui va forcément devenir agricultrice. Très jolie, elle a pu également participer à deux concours de miss, chez elle en Haute-Saône puis au niveau régional en Franche-Comté. Oui, mais voilà, une agricultrice chez les miss, ce n’était pas convenable… Son témoignage.

On appelle cela les idées reçues. Une agricultrice doit soit porter des sabots terreux, ne pas être soignée, manquer de féminité. Pour les remettre en cause, ces idées reçues, rien de tel que le contre-exemple manifeste. Julie Marsot adore les vaches, particulièrement les montbéliardes, qui constituent l’essentiel de l’activité parentale (avec des prim’ holstein, et un peu de cultures de céréales, essentiellement en autoconsommation). Actuellement en apprentissage (elle a 18 ans), elle revendique un statut d’agricultrice qu’elle ne manquera d’avoir bientôt. Et pourtant je vous laisse regarder ses photos à la fin de l’article, on ne peut pas dire que cette jeune femme ne soit pas mignonne…

A tel point qu’elle a même participé à des concours de miss ! Elle raconte. « En fait, ça s’est fait un peu par hasard. J’étais avec une copine, on regardait l’affiche, et alors on nous a proposé de participer… J’y suis allé, je suis devenue première dauphine de mon département, la Haute-Saône, à seulement deux voix de la première !« 

Etant donné son classement, on lui a donné la parole sur le podium. « On m’a demandé ce que j’aimais le plus. J’ai répondu : « les vaches ! » Et c’est vrai, j’adore les vaches, les montbéliardes, j’aime beaucoup faire des photos avec elles… Seulement, après, l’organisation m’a clairement fait comprendre que je n’aurais pas dû dire ça, que ça ne se faisait pas…« 

« Sois belle et tais-toi »

Sur le coup, Julie Marsot ne relève pas. Et lorsque on demande aux trois premières du département de participer à miss Franche-Comté (précisons qu’il s’est agi en l’occurrence du comité de Geneviève de Fontenay, pas celui officiel de miss France), au niveau régional donc, elle accepte volontiers. « Ça s’est passé bizarrement, on sentait qu’il y avait une préférence d’emblée, nous n’étions pas toutes logées à la même enseigne. Mais surtout, on m’a demandé explicitement de ne parler ni de vaches, ni d’agriculture. Un petit texte m’avait été préparé, où je devais dire que j’aimais la nature. Sur le coup, surprise, j’ai fait ce que l’on me demandait. Mais après, je m’en suis voulu. Pourquoi ne pas dire que j’aime les vaches si je les aime ? En quoi est-ce honteux ? C’était « sois belle et tais-toi« , avec un discours tout préparé à réciter. On m’a même précisé qu’il était hors de question d’aller à Paris, en cas d’élection régionale, en me vantant d’être agricultrice. On a aussi voulu intervenir sur mon compte personnel Facebook, où j’ai des photos avec des vaches (Ndlr : entre autres celles qui illustrent cet article, que Julie Marsot nous a envoyées). Il fallait que je retire ces photos de vaches ! Là, j’ai refusé. Finalement, je n’ai pas été élue miss Franche-Comté, sans doute aussi parce que j’avais du mal à bien marcher avec les talons hauts, mais je ne regrette rien. Quand des gens me disent « Julie, tu pourrais faire autre chose qu’agricultrice« , je leur réponds que non, c’est ce métier que je veux exercer !« 

Et Julie Marsot conclut : « Finalement, le concours que je préfère, c’est le concours bovin, pas celui de miss !« 

1 Commentaire(s)

  1. Tu as bien raison d’être fière de ta profession ,continue dans ce qui te plait

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