riz asie

Asie du Sud-est, priorité à l’autosuffisance alimentaire, pas à l’huile de palme

D’ici 2026, la sécurité alimentaire reste la priorité des pays d’Asie du Sud-est. Or le potentiel de croissance de la production agricole sera limité. Il reposera sur une intensification des techniques culturales. L’huile de palme et le riz resteront les deux principaux produits exportés.

En Asie du sud-est, l’agriculture et la pêche sont très liées si bien que les perspectives agricoles pour les 10 prochaines années publiées par l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) portent sur ces deux filières à la fois. Rizières et aquaculture ont toujours fait bon ménage !

Les huit pays (Birmanie, Vietnam, Indonésie, Cambodge, Philippines, Thaïlande, Malaisie, et Laos) passés en revue par l’Ocde poursuivront chacun une politique d’autosuffisance adaptée à leur situation (barrières douanières aux produits importés, soutiens des prix sur le marché intérieur, etc.). Ils mettront en particulier l’accent sur la production rizicole, l’objectif étant qu’elle soit suffisante pour satisfaire la demande intérieure.

Toutefois le taux de croissance de la production agricole sera plus lent au cours des dix prochaines années que par le passé. Il ne reposera plus sur une extension massive des surfaces agricoles par déforestation comme par le passé (+ 40 % entre 1980 et 2013). Et la préservation des ressources naturelles et du potentiel agronomique des sols sera une priorité.

« La production nette des secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture devrait progresser au taux de 1,8 % par an, en baisse par rapport au rythme soutenu de 2,7 % par an enregistré durant les dix années précédentes », prévoit l’Ocde.

Cette inflexion est en grande partie due à la production halieutique et aquacole (jusqu’à + 8 % par an avant 2017). En conséquence, le taux de croissance annuel serait de 1.2 %, contre 3.6 % en moyenne au cours des 15 dernières années. Pour le riz, la production augmenterait de 1,5 % par an d’ici 2026 contre 2,2 % la décennie précédente.

Ces prévisions reposent l’intensification des pratiques culturales, l’essor de la politique de recherche et d’innovation. Mais faciliter, aux petits paysans, l’accès aux marchés intérieurs, les invitera à produire plus.

Le niveau de vie plus élevé des consommateurs au cours des dix prochaines années conditionnera en partie les choix des paysans à se lancer dans de nouvelles productions agricoles. Une place moins importante sera réservée au riz (20 % des dépenses alimentaires en 2026 contre 30 % en 2000). En revanche, davantage de viandes de volailles, de sucre (+ 3 % par an) et de produits laitiers (+2,3 % par an) seront aussi produits sinon ils seront importés en masse. Toutefois, seule une bonne répartition des revenus rendra l’accès à ces aliments, plus aisé et permettra de réduire durablement la malnutrition qui affecte encore une partie de la population.

Au cours des dix prochaines années, pas de chamboulement en matière d’exportations de produits agricoles. Le riz et l’huile de palme (70 % des volumes récoltés destinés à l’exportation) resteront les deux produits phares. La moindre progression des gains de productivité de l’agriculture sud asiatique affectera en particulier les palmeraies.

L’essor de la production enregistré par le passé avait été rendu possible par l’amélioration des rendements, mais surtout par l’expansion des superficies. Le taux de croissance annuel de la production devrait tomber de 6.5 % au cours des 15 dernières années à environ 2 % d’ici 2026.

 En revanche, les productions de noix de coco et d’huile de copra devraient être relancées. D’anciennes cocoraies seront réhabilitées et de nouvelles plantations programmées accroîtront les surfaces cultivées.

Huit pays, huit situations différentes

Les pays d’Asie du sud-est n’ont en commun que leur géographie. L’Indonésie, le Vietnam et les Philippines sont les 3 pays les plus peuplés de cette région du globe (450 millions d’habitants à eux trois en 2015 sur 650 millions au total). Leur niveau développement est différent avec des écarts de produit intérieur brut par habitant de 1 à 9. Par ailleurs, la population active est  majoritairement agricole (jusqu’à 80 % au Cambodge). Avec 25 % de la population active, la Malaisie est un pays à part. 

Ci-dessous, rizière.

Article Précédent
Article Suivant