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Agroécologie, l’idéologie derrière le concept

L’agroécologie est au coeur de la politique agricole du gouvernement et de la loi pour l’avenir de l’agriculture adoptée au mois de septembre. Elle est, par définition, une discipline scientifique, mais aussi une idéologie défendue notamment par les adeptes d’une « agroécologie paysanne » qui n’a pas été sans influence sur le gouvernement actuel.

L’agroécologie est à coup sûr une thématique qui fait couler beaucoup d’encre. Le projet d’agroécologie a été officiellement lancé par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll le 18 décembre 2012 dans le cadre de la conférence nationale « Agricultures : produisons autrement ». Son objectif est que « la majorité des exploitations [soient] engagées dans l’agroécologie à l’horizon 2025 ». Il a été intégré dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt adoptée définitivement le 11 septembre 2014, l’agroécologie y étant définie de la manière suivante : « ensemble de pratiques agricoles privilégiant l’autonomie des exploitations agricoles et l’amélioration de leur compétitivité en maintenant ou en augmentant la rentabilité économique, en améliorant la valeur ajoutée des productions et en réduisant la consommation d’énergie, d’eau, d’engrais, de produits phytosanitaires et de médicaments vétérinaires en particulier les antibiotiques ». Le ministère souhaite même que la France devienne le « leader » en la matière. Elle est d’ailleurs, avec le Brésil, le seul pays à avoir lancé un plan national pour l’agroécologie.

Cette thématique ne concerne pas uniquement la France ou bien les écologistes puisque la FAO a organisé pour la première fois de son histoire les 18 et 19 septembre derniers un symposium international sur l’agroécologie pour la sécurité alimentaire et la nutrition, ce qui a fait dire à son directeur général qu’« Aujourd’hui, une fenêtre s’est ouverte sur ce qui a été pendant cinquante ans la cathédrale de la révolution verte ». Le symposium a d’ailleurs été aussi organisé à l’instigation du ministère français de l’Agriculture. En outre, le 2 octobre dernier, l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) et SAF agr’idées organisaient à Paris un colloque sur le thème  des « biotechnologies au service de l’agroécologie » afin de souligner, selon le communiqué de presse de l’AFBV, « le rôle stratégique de la génétique et des biotechnologies végétales pour développer l’agroécologie prônée par la loi d’avenir sur l’agriculture ».

Une discipline scientifique…

Il existe en fait deux acceptions de ce qu’est l’agroécologie. Celle-ci est, à l’instar de l’écologie, à la fois une discipline scientifique et une idéologie.

La première acception de l’agroécologie est donc de nature scientifique. La discipline scientifique de l’agroécologie est d’ailleurs ancienne puisque selon l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’agroécologie est « un néologisme apparu dans la littérature dans les années 1930 pour désigner une discipline scientifique au carrefour de l’écologie et de l’agronomie ».

Il existe ainsi une unité de recherche Agroécologie à l’INRA de Dijon. Ces dernières années, cette thématique de l’agroécologie est même devenue l’une des priorités de recherche de l’INRA. Philippe Lemanceau, le directeur de l’Unité de recherche Agroécologie de l’INRA, explique ainsi qu’« en France et en Europe, c’est une discipline scientifique, associant agronomie et écologie, qui vise à proposer des systèmes agricoles durables. Il s’agit de réconcilier agronomie et écologie afin de promouvoir l’émergence d’une vision intégrée des agro-ecosystèmes qui délivrent, au-delà de la production agricole, des services environnementaux, tels que la biofiltration de l’eau, le stockage du carbone dans les sols, la préservation des paysages… ».

… mais aussi une idéologie

La seconde acception est de nature militante ou idéologique. Ainsi que l’affirme l’INRA, outre la discipline scientifique, « deux autres significations se sont ajoutées à partir des années 60, en réaction à la révolution verte et à l’intensification de l’agriculture : l’agroécologie comme pratique agricole et comme mouvement social ».

Cette agroécologie militante n’est pas une incitation à innover et à améliorer les pratiques et les rendements. Il s’agit plutôt d’une « agroécologie-sanction », comme l’on parle d’une « écologie-sanction », visant à remettre en cause de façon fondamentale un système agricole qualifié d’intensif, de productiviste ou d’industriel pour le remplacer par une alternative appelée « agriculture paysanne ». Il ne s’agit pas d’améliorer le système actuel en prenant davantage en compte les contraintes environnementales de sorte à pouvoir répondre aux deux préoccupations dominantes actuelles autour de la qualité de l’alimentation et de l’impact des productions agricoles sur l’environnement et le changement climatique, mais bel et bien de le modifier de fond en comble au profit de ce que les militants appellent une « agriculture paysanne ». D’ailleurs, pour eux, « l’agroécologie ne peut être que paysanne », selon les termes mêmes d’un communiqué publié le 17 septembre dernier par diverses associations pro-agroécologie.

Cette vision militante est d’abord portée par différents types de groupes appartenant à la société civile, qui se sont notamment rassemblés dans un Collectif pour une agroécologie paysanne, constitué en 2013. Ils se montrent d’ailleurs très critiques vis-à-vis du gouvernement et de son approche de l’agroécologie. Ils parlent même à son propos dans le communiqué du 17 septembre de « campagne de communication du ministère français de l’Agriculture et de son ministre, M. Stéphane Le Foll, qui brandit le drapeau de l’agroécologie dans le seul but de consolider une politique agricole à vocation majoritairement exportatrice, ainsi que sa volonté de « produire plus », y compris à des fins énergétiques ». Ils dénoncent « une vision purement technico-économique de l’agroécologie qui fait la promotion de pratiques qui n’ont rien à voir avec celle-ci » en reprochant au gouvernement de « travailler avec les protagonistes du modèle agricole industriel ».

Pour ces mouvements, l’agroécologie s’inscrit, en effet, avant tout dans une démarche plus globale visant à remettre en cause le système économique et social dans son ensemble. Dans le communiqué du 27 janvier 2014 annonçant la création du Collectif pour une agroécologie paysanne, ils indiquent ainsi que « L’agroécologie paysanne […] s’inclut dans un mouvement de transformation sociétale global qui touche tous les secteurs d’activité (énergie, transformation, commerce, transport, habitat, éducation, santé, etc.) ».

Les militants de l’« agroécologie paysanne »

(1) Organisations agricoles et rurales

Les mouvements défendant l’« agroécologie paysanne » sont tout d’abord des organisations agricoles et rurales « alternatives ». Ce sont en premier lieu des syndicats, tels que l’organisation paysanne internationale La Via Campesina, la Confédération paysanne, la Fédération associative pour le développement de l’emploi agricole et rural (FADEAR) ou le syndicat des simples (une association de producteurs cueilleurs de plantes aromatiques et médicinales). Mais ce sont aussi des groupes favorables aux « semences paysannes » (comme le Réseau Semences paysannes), des organisations pro-agriculture biologique (comme Nature et progrès, une association qui se présente comme « une fédération de consommateurs et de professionnels engagés depuis 1964 dans l’agroécologie »), ou d’autres types de mouvements, tels que le Mouvement inter-régional des AMAP, Terre & humanisme, l’association initiée par Pierre Rhabi, qui dit défendre « l’agroécologie à taille humaine », ou encore Accueil paysan, spécialisé dans le tourisme à la ferme.

Ces mouvements partagent un même rejet de la Révolution verte et de toute forme d’industrialisation de l’agriculture. Ils critiquent donc l’agriculture intensive et le productivisme, et en particulier les plantes génétiquement modifiées (PGM) et, au-delà, la « filière semences et amélioration des plantes », comme l’AFBV l’a déploré lors d’une conférence de presse organisée le 2 octobre dernier. Enfin, ils s’accordent tous autour de l’idée d’« agriculture paysanne ». La Confédération paysanne et la FADEAR ont d’ailleurs édicté ensemble une Charte de l’agriculture paysanne.

A l’échelle internationale, cette vision est avant tout véhiculée par La Via Campesina. Ce mouvement prône une « agriculture paysanne durable », qui passe notamment par un « retour aux méthodes d’agriculture paysannes traditionnelles ». La Via Campesina estime, en effet, que « la science, les pratiques et le mouvement de l’agroécologie sont le produit de siècles d’accumulation de savoirs paysans et autochtones, autour de la connaissance des techniques de production alimentaire pour l’humanité, depuis bien avant l’invention des produits chimiques agricoles ». Elle a créé une quarantaine d’« écoles paysannes en agroécologie » et a organisé aux Philippines en novembre 2012 la première rencontre mondiale de l’agroécologie et des semences paysannes.

(2) Mouvements écologistes

Les mouvements écologistes se sont également beaucoup investis dans cette thématique. Cela a été notamment le cas de Greenpeace. L’ONG dénonce ainsi ce qu’elle qualifie d’« agriculture industrielle », qui serait à l’origine de tous les maux : « Pollution de l’air et de l’eau, appauvrissement des sols, perte de la biodiversité, produits alimentaires de piètre qualité, voire toxiques, insécurité alimentaire, émission de gaz à effet de serre, déclin des abeilles, prix de plus en plus élevés, perte d’autonomie et disparition des agriculteurs ». Elle lui oppose un autre modèle, celui de l’« agriculture écologique », qui « s’appuie sur les principes de l’agroécologie ».

Les autres organisations écologistes fers de lance de l’« agro-écologie paysanne » en France sont Agir pour l’environnement, Les Amis de la Terre, ou encore les groupes anti-pesticides, Générations futures et l’Association pour la promotion des produits naturels peu préoccupants (Aspro PNPP).

(3) Décroissants

Enfin, les troisièmes militants de l’« agroécologie paysanne » sont les décroissants, qui prônent la fin de la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, la relocalisation des activités économiques et l’autosuffisance et qui tentent d’appliquer ces principes notamment dans des villes et villages en transition. C’est le cas, par exemple, de l’association La ligne d’horizon-les amis de François Partant.

On peut remarquer, en effet, dans le premier communiqué publié par le Collectif pour une agroécologie paysanne que les organisations membres rejettent même le « concept de développement agricole. Le terme de développement est assimilé à la notion de croissance économique illimitée. Cette notion est antinomique avec le vivant dont le développement n’est pas fait que de croissance. […] Appliqué à l’agriculture, le développement est un mirage entretenu par les intrants pétrochimiques et les subventions ».

La mise au « vert » du gouvernement

Il est évident que le gouvernement dans son approche de l’agroécologie a été influencé par cette agroécologie militante. Les 60 engagements de François Hollande pour la présidentielle de 2012 ne contenaient certes rien de très précis à ce sujet. Il n’y avait pas non plus de référence à l’agroécologie dans son fameux discours « fondateur » du Bourget.

En revanche, cette référence est bien claire, à défaut d’être explicite, dans le projet socialiste pour la présidentielle de 2012 et l’accord conclu entre le Parti socialiste et Europe Ecologie Les Verts. Le premier prévoyait ainsi de « soutenir une agriculture écologiquement et économiquement durable » : « la droite […] a conservé le modèle productiviste intensif, qui fait de la France le plus gros consommateur de pesticides d’Europe. […] C’est pourquoi, nous commencerons par soutenir et accompagner les agriculteurs qui veulent rompre avec l’usage systématique de pesticides et d’engrais, le gaspillage de l’eau et des énergies fossiles ». Il souhaitait aussi encourager « les agricultures durables, notamment l’agriculture biologique », les « circuits courts », l’« achat de produits de l’agriculture de proximité » par les institutions publiques. Le terme « agroécologie » n’est néanmoins pas mentionné en tant que tel dans le projet socialiste.

Il l’était, en revanche, de façon explicite dans le programme de la candidate d’EELV Eva Joly qui parlait également d’« agriculture paysanne » : « il est temps pour la France d’adopter un nouveau modèle agricole et de défendre en Europe une Politique agricole commune permettant l’accès à une alimentation saine et diversifiée, accessible à toutes et tous, produite par des paysans plus nombreux, équitablement rémunérés, et travaillant dans un environnement préservé ». Ainsi, selon Eva Joly, « une alimentation saine passe par le développement de l’agriculture biologique, dans le cadre de la conversion générale vers l’agroécologie ».

L’influence des écologistes, véritables relais politique de cette agroécologie militante, paraît donc palpable sur la position du PS et du gouvernement comme peut en témoigner le contenu de l’accord PS-EELV pour lequel « l’avenir n’est pas dans le productivisme intensif et dévoreur de pesticides ». Cet accord préconise, en effet, de « changer la donne », notamment à travers la refonte de la Pac et une loi d’orientation agricole fondée en particulier sur les propositions suivantes : relocalisation de l’agriculture favorisant les productions de proximité, soutien à l’agriculture paysanne et biologique, lutte à la source contre les algues vertes, soutien à la conversion vers une pêche écologiquement soutenable et économiquement viable, suppression des politiques de soutien aux agrocarburants, etc.

 

En savoir plus : http://agriculture.gouv.fr/Suivez-la-Conference-nationale (informations sur le lancement du projet d’agroécologie en décembre 2012), www.lafranceagricole.fr/var/gfa/storage/fichiers-pdf/Docs/2014/loi_AaZ.pdf (loi d’avenir pour l’agriculture adoptée en septembre 2014), www.academie-agriculture.fr/sites/default/files/agenda/20141002colloquesaf.pdf (programme du colloque du 2 octobre de l’AFBV et de Saf agr’idées), www6.dijon.inra.fr/umragroecologie (site de l’Unité de recherche Agroécologie à l’INRA de Dijon), www.inra.fr/Grand-public/Agriculture-durable/Tous-les-dossiers/L-agroecologie-vous-connaissez/L-agroecologie-au-carrefour-des-sciences-et-des-pratiques (citation de l’INRA sur l’agroécologie), www.agriculteur-charentais.fr/actualites/philippe-lemanceau-reconcilier-agronomie-et-ecologie:7BAUGCW8.html (source de la citation de Philippe Lemanceau de l’INRA), www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=2908 (communiqué du Collectif pour une agroécologie paysanne du 17 septembre 2014), http://domainemontsetmerveilles.com/vins-et-vignoble/collectif-pour-une-agroecologie-paysanne/ (communiqué du Collectif pour une agroécologie paysanne du 27 janvier 2014), www.agriculturepaysanne.org/files/charte-agriculture-paysanne.pdf (charte de l’agriculture paysanne), http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture-paysanne-durable-mainmenu-42/725-declaration-de-surin-de-la-premiere-rencontre-mondiale-de-l-agroecologie-et-des-semences-paysannes (source de la première citation de La Via Campesina), http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture-paysanne-durable-mainmenu-42/1005-symposium-international-de-la-fao-sur-l-agroecologie-a-rome (source de la seconde citation de La Via Campesina), www.greenpeace.org/france/fr/campagnes/agriculture-ecologique/problemes/ (source de la première citation de Greenpeace), www.greenpeace.org/france/fr/campagnes/agriculture-ecologique/solutions/ (source de la seconde citation de Greenpeace), www.parti-socialiste.fr/articles/engagement-6 (60 engagements de F. Hollande pour la présidentielle de 2012), http://tempsreel.nouvelobs.com/sources-brutes/20120122.OBS9488/l-integralite-du-discours-de-francois-hollande-au-bourget.html (discours du Bourget de F. Hollande), www.parti-socialiste.fr/static/10142/nouveau-modele-de-developpement-international-agriculture-institutions-les-textes-adoptes-par-le-ps-123578.pdf?issuusl=ignore (projet socialiste pour la présidentielle de 2012), www.la-croix.com/Actualite/France/Programme-d-Eva-Joly-pour-la-presidentielle-2012-_NG_-2012-02-11-767532 (programme d’E. Joly pour la présidentielle de 2012), www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/accord-2012-EELV-PS.pdf (accord PS-EELV).

Ci-dessous : la conférence de lancement de l’agrocécologie avait été diffusée en direct sur le net, d’où est issue cette copie d’écran.

Ci-dessous : table ronde lors de la conférence coorganisée par l’AFBV et SAF agr’iDées. De gauche à droite : Bernard Chevassus-au-Louis (ingénieur général d’agronomie), Marie-Cécile Hénard-Damave (responsable innovations et marchés, Saf agr’iDées), Thierry Doré (directeur scientifique, AgroParisTech), Carole Caranta (chef du département biologie et amélioration des plantes, INRA), et Patrick Durand (chef d’entreprise agricole, administrateur de Saf agr’iDées).

3 Commentaire(s)

  1. Très bon article d’Eddy Fougier. Il permet de ne pas confondre l’idéologie et la discipline ou plutôt la sous-discipline de l’agronomie qu’est l’agroécologie. Pour celle-ci, il s’agit au niveau scientifique d’une démarche systémique selon le modèle de l’écosystème à laquelle tout ingénieur agronome est familiarisé durant sa formation. Il y a cependant une marge importante entre la théorie et la pratique. Je souhaiterais à ce égard m’exprimer en tant que qu’agropédologue. Je pense au manque de prise en compte des types de sols par les conseillers et vulgarisateurs agricoles ou gestionnaires de projets de développement rural. Et réciproquement, à l’indifférence ou au manque d’intérêt des pédologues « sensu-stricto » pour les systèmes forestiers, de culture ou de pâturage. Il existe ainsi pour l’agroécologie scientifique une opportunité de réconcilier les deux points de vue tant au niveau de la production qu’a celui plus englobant de l’environnement. L’enjeu réside dans une meilleure gestion de l’occupation des sols dans les systèmes agraires et dans une adaptation des itinéraires techniques aux propriétés des sols les plus « déterminantes ». Une voie moins empirique pourrait se tracer alors pour optimiser les coûts de production et peut-être mieux maîtriser aussi les externalités environnementales négatives.

  2. Ces techniques ne sont pas simple a mettre en place (parole de débutant); et il est dommage de voir tout un dogme anti phyto se greffer par dessus ces mesures .Car dans un premier temps il n’est pas facile de se passer de glyphosate .Faut revoir une bonne partie de ces désherbage en culture aussi ;du maïs RR se serais pas mal (imaginons 1 fois sur trois campagne).Des couverts propre sont intéressant aussi ….Pour nos semis de maïs direct sous couvert de cette année il a fallu beaucoup de tue limace également .
    Quid de l’adaptation de la directive nitrate a ces techniques .Nos blé derrière maïs en simplifié demande de l’azote de bonne heure ; la minéralisation des chaumes n’est pas négligeable pour consommer l’azote résiduelle.Personne n’est capable de me dire si un coup de semeato pour semer un couvert dans un chaume de blé est valable pour couvrir le fumier de poulet indus (4 a 5t/ha ).
    En gros de désherbe chimiquement ,suis dans un plan d’épandage d’un élevage de poulet industriel; je couvre toute mes inter-cultures longues (phacelie feverolles entre blé et maïs ) en faisant du semis direct et simplifié sur toute ma surface , il me reste 45 ha de maïs en monoculture (tcs)et si j’ai bien compris je ne suis pas agroecologue….Pas grave se mot ne me plais pas.Je suis dans l’agriculture de conservation ça me conviens mieux .Content de votre derniers numéro de wikiagri ou finalement les trop dogmatiques ne s’exprime pas .

  3. Bonjour, juste un mot pour regretter le ton un peu manichéen de l’article concernant le distingo entre agroécologie comme idéologie et/ou discipline scientifique. Avec une prise de position en faveur de l’approche « rationnelle » et « market compatible » des scientifiques.

    Beaucoup de réflexions et d’actions des mouvements sociaux comme Via campesina dans le domaine du développement agricole sont ancrées dans une réalité : celle de la disparition progressive d’un paysannat, sans trop de solutions alternatives d’emplois, dans les pays du sud. Ces évolutions sont souvent liées à la mise en pratique d’une agriculture à base d’intrants peu adaptés aux contextes pédoclimatiques (sols tropicaux trés filtrants et abondance d’eau de manière très intenses et localisés) et sociales (ciseaux de prix produits/intrants, régularité et qualité des filières d’appro)…. Les pratiques agro-écologiques y sont souvent, comme dans beaucoup de régions de France, sources de revitalisation d’agro-écosystèmes paysans en perdition ou en déprise. Les régions où elles se sont diffusées ont souvent été le lieu de projets de recherche-action de la part des scientifiques (CIRAD et autres organismes de recherche) pour suivre et interpréter les résultats, puis valider (donc rendre scientifique) beaucoup de ces initiatives empiriques et finalement institutionnaliser et faire évoluer le concept d’agro-écologie…

    Penser sur ce concept de manière dichotomique ne mène donc à rien, même si je suis assez d’accord avec l’idée qu’il peut être aujourd’hui, trop utilisé de manière idéologique, avec le risque de lui faire perdre de son intérêt.

    Xavier

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